Signal d'alerte

Ce que j’aime cet auteur, il est de loin mon écrivain favori, devant Guy de Maupassant que j’admire pourtant beaucoup, mais Neil Gaiman a un truc un plus, une petite bizarrerie dans ses textes qui me plaît. La première nouvelle est sur le fait de monter un siège et pourtant elle a de la profondeur, et est aussi vraiment courte mais suffisamment développée. Il est capable d’écrire sur tout avec un ton bien à lui, avec une originalité certaine. Il sait aussi me toucher là où ça fait mal et là où ça me fait peur d’aller, dans certaines des nouvelles de ce recueil, il m’a fait plus peur que mon pire cauchemar, il sait très bien susciter l’angoisse d’une ombre derrière mon dos. Il sait aussi me faire pleurer, me rappelant les deuils que je n’arrive pas à faire et pourtant je l’aime cet écrivain, du plus profond de moi, il m’aide à grandir, à chacune de ses œuvres c’est toujours le temps de la réflexion qui prime sur juste le fait de lire.

D’habitude dans le recueil de nouvelles, il y a toujours du bon et du moins bon, souvent c’est l’occasion pour l’auteur d’expérimenter un nouveau style, d’explorer un nouveau genre ou de caser un écrit qui n’aurait sa place nulle part ailleurs, mais ici elles sont toutes bonnes, toutes m’ont apportées quelques choses. Ce n’est pas avec mes yeux que je lis du Neil Gaiman, c’est avec le cœur grand ouvert, prêt à accueillir chacune de ses phrases comme certains lisent la bible.

Une nouvelle fois il ne m’a pas déçu, ses textes sont travaillés, aucun n’est là par hasard, même pas la poésie et je suis très heureux de faire ce voyage en bonne compagnie. Il y a un peu de tout, de l’horreur, de la violence mais aussi des poèmes, des textes étranges mais néanmoins intriguant, des contes de fées, et certaines histoires se terminent bien tandis que d’autres non, la surprise est toujours présente et c’est ce qui m’a le plus plu dans ce recueil.

C’est un coup de cœur, comme souvent avec Neil Gaiman, il sait me toucher profondément, intimement, il m’aide à mettre des mots sur mes peurs et mes souffrances comme sur mes joies. C’est un auteur que je recommande aux petits comme aux grands, il sait écrire pour tous les publics, mais le plus important dans tout ça, ça reste de lire sans vous forcer, je ne vais pas vous incendier si vous n’aimez pas, mais je serais heureux de partager avec vous ce petit bijou littéraire.

Très bon recueil de nouvelles encore une fois. J'ai beaucoup aimé les détails que donne Gaiman sur l'histoire de chaque nouvelle et sur ce recueil. Les nouvelles sont de genres et de style très variées mais toujours de concept très ingénieux.

De très bonnes découvertes avec des nouvelles originales et créatives. J'ai trouvé très intéressant que dans son introduction il explique un peu "l'histoire derrière l'histoire", nous livrant un peu de son univers et de sa manière d'écrire et de travailler. Certaines nouvelles marquent plus que d'autres et le fait de brasser ainsi différents genres au travers des pages est agréable. On retrouve aussi dans certaines beaucoup d'humour (majoritairement noir, voir ironique et sarcastique). Par exemple : la première nouvelle "monter un siège" montre la difficulté d'écriture que peuvent rencontrer les auteurs, même les plus grands. Il y a aussi des détournements d'oeuvres existantes, des hommages et de belles surprises. Je citerai simplement le conte du mois de janvier qui m'a beaucoup plu (l'idée du calendrier de conte est bien trouvée) ainsi que le détachement très ironique du poème sur la dernière logeuse.

Un excellent recueil de nouvelles ! J'ai lu peu d’œuvres de Neil Gaiman, mais je suis toujours très admirative devant son écriture et son imaginaire.

Il y a un mot en anglais, awe, qu'on peut traduire par crainte révérencielle ou bien effroi mêlé de respect, qui selon moi définit particulièrement ce livre. Signal d'alerte, ou trigger warning, rassemble comme l'explique l'auteur des fictions courtes et dérangeantes.

Chaque nouvelle est différente, mais apporte toujours cette sensation de dérangement, d'inconfort, d'un petit quelque chose qui court sous la peau, une peur qui rampe lentement ; et j'ai adoré ce sentiment que Gaiman fait passer à travers les mots. Vraiment, chapeau à l'auteur.

Petites mentions aux histoires que j'ai préférées : Le problème avec Cassandra, Orange, Un calendrier de contes, L'affaire de la mort et du miel, "La vérité est une caverne dans les Montagnes noires...". Et bien évidemment Le Dogue noir, nouvelle qui suit Ombre, plusieurs années après American gods (que j'ai adoré également).

Mais chaque nouvelle est une pépite d'imagination fantastique, et j'ai été "triggered" et j'ai passé au final un très bon moment.