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Commentaires de livres faits par Silena-Armeria

Extraits de livres par Silena-Armeria

Commentaires de livres appréciés par Silena-Armeria

Extraits de livres appréciés par Silena-Armeria

Je me glisse sur la pointe des pieds pour attraper mon paquet de céréales qu’ils ont encore une fois rangé sur l’étagère la plus haute. Ma main rencontre une autre plus haute qui l’intercepte avant que je ne fasse exploser la boite par terre.

Je me tourne vers l’homme qui m’a aidé pour le remercier, quand je me rends compte de l’identité de ce dernier : Rhymes Brown.

Je jure en lui arrachant mon paquet de céréales. Ce mec est partout. Il était plus que sérieux lorsqu’il m’a énuméré mon emploi du temps.



— De rien, déclare le VP des Blood Of Silence.



Je l’assassine du regard.



— Je pensais que tu serais plus du genre à venir me harceler durant mon heure de jogging, je lâche avec ironie.



Son visage se fend d’un larme sourire séducteur. Ses yeux bleus sont remplis de malice, l’atmosphère entre nous devient tendue. Une étrange sensation nous gagne, comme sur le parking du bar jazz l’autre soir. Je n’aime pas ça. Je n’aime pas la chaleur qui me gagne sous le regard du biker qui, avouons-le, est loin d’être dégueulasse.



— Navré, il fallait que je garde ma nièce ce matin, m’explique Rhymes, étant donné que mon frangin a dû aller chercher la mère de sa fille au poste de police.



À mon tour, un sourire satisfait me gagne.



— Comme c’est dommage, tu n’as pas eu l’occasion de voir mon cul moulé dans un short, je le plains.



— Mais demain je serais là pour admirer ce joli petit cul dans son short, me promet-il.



Ben voyons.

Je le bouscule pour rejoindre mon panier et me tirer d’ici, mais le Blood est plus rapide que moi et l’attrape avant.

Je me fige, Rhymes aussi.



— Donne-moi mon panier, j’ordonne.



Rhymes secoue la tête.



— Je suis un gentleman, j’aide les femmes en détresse, se moque-t-il en prenant un air tendre.



Je bouillonne. Je n’ai pas envie que les gens du coin me voient avec lui. Et le VP le sait que je tiens plus que tout à mon intégrité. Je regarde autour de nous, personnes à l’horizon, les gens sont tous à la caisse, pressés de rentrer chez eux, et moi aussi.

Rhymes se place en plein milieu de mon chemin, il me barre la route pour m’obliger à rester ici, ou à le toucher si je veux le contourner.

Il m’agace.



— Tu continues de me suivre, tu sais que ça a tendance à m’inspirer tout un tas d’idées pour te faire regretter ton manège, je le menace.



Rhymes se laisse aller à un rire. Je lève les yeux au ciel, exaspéré, grosse erreur de ma part.

Le Blood en profite pour reposer mon panier, et rompre le dernier pas nous sépare. Il me plaque contre l’étagère de biscuit, plusieurs paquets rencontrent le sol.

« Sa main vient frôler ma joue. Mon cœur s’arrête, je ne montre rien, mais pourtant au fond de moi, je n’arrive pas à m’enlever l’idée que cet enfoiré dégage quelque chose de brûlant avec ses yeux bleus si froids et sa stature d’assassin à l’expression si tendre.

Son visage n’est qu’à quelques centimètres du mien, et ça me rappelle étrangement l’autre nuit.

Quel enfoiré.



— Je crois que ça te plait ce que je suis en train de faire, souffle le Blood.



— Si tu penses un instant que c’est le cas…



Ses doigts se posent sur mes lèvres pour me faire taire. Je déglutis, il est trop proche. Je n’aime pas ça du tout. Cette proximité a un goût d’interdit qu’il se permet d’obtenir. Bravant la loi, bravant mon autorité, bravant ce qu’il a le droit de se permettre ou pas.

J’essaie de me dégager de sa prise, mais Rhymes se colle davantage, il se penche à mon oreille, et murmure sur un ton rauque :



— Ce n’est pas le hors-la-loi qui t’excite, c’est l’homme. Face à lui, tu ne pourras pas lutter contre ce désir bien longtemps. JE ferais en sorte que la lutte ne dure pas.



Sa bouche dérive dans mon cou, il y dépose ses lèvres dans un baiser culotté, le tout en plein super marché. Un frisson interdit me gagne.

Quel salopard.



— Ça pourrait rester entre nous, juste toi et moi. Juste ton corps et le mien. Ma queue enfouie dans ta chatte brûlante et tes râles de plaisirs résonnant à mes oreilles. Tu sens ce truc Robyn ? Ça veut dire que ce serait bon. Ce serait bon de jouir de cette tension qui nous anime. Te faire baiser par un voyou te fait mouiller, je le sais. Et sache que baiser avec une flic me fait bander comme jamais.



Sa main glisse le long de ma hanche qu’il serre en blottissant sa tête dans mon cou pour inspirer mon odeur. Je reste figée comme une idiote, mon corps en manque de cette forme de tendresse profite de cette proximité que je lui refuse souvent. Je dois le repousser, il ne peut pas se permettre ça.



— Dieu comme j’aimerais mordre ce joli petit cul, Robyn.



Je sens contre mon ventre son érection, la chaleur envahit l’intérieur de mon ventre. Il n’a pas le droit de m’allumer comme ça en plein super marché.

Reprends-toi ! Là, il va trop loin.

Je secoue la tête, mon genou se lève et le Blood comprend que ce sont ses couilles qui vont prendre s’il ne s’éloigne pas.

Je le manque de peu.



— Va te faire foutre ! je déclare en colère en le repoussant.



Le Blood s’écarte d’un pas, un sourire ravageur et amusé sur son visage. Il écarte les bras en signe de défense avant de m’avouer :



— Au fait, j’arrive toujours à mes fins.



— Nous voilà adversaires, je lâche avec mépris.



— Plutôt conçurent, me coupe le VP, rendez-vous sur la ligne d’arrivée, Shérif.



Rhymes me lance un clin d’œil avant de se retourner pour quitter le magasin. Je reste comme une conne contre l’étagère de paquets de biscuit pour enfant bourrés de sucres, mon regard le scrute avec attention alors qu’il quitte le magasin dans une démarche assurée. Il est fier de sa scène, je le sens, il règne dans l’allée un sentiment de victoire que je n’aime pas du tout.

Nous sommes à égalité, et le Blood va payer cher son petit manège. Je me le promets.
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— Et si je le vire, c’est ma hiérarchie qui m’arrache les couilles, a répondu Bud du tac au tac. Tu le sais. Je ne crois pas qu’il y ait un seul politicien dans tout le comté sur lequel son père n’a pas un petit dossier.
— Eh bien, tu aurais dû être plus prudent, ai-je répliqué, gagné par l’impatience. Et maintenant il va falloir faire quelque chose. Sans quoi, ton Evans va encore causer des dégâts avant qu’on en finisse avec lui.
Bud a froncé les sourcils. D’un coup d’épaule, j’ai dégagé sa main. Putain de trouillard ! J’en ai ma claque de ces conneries.
— Alors comme ça, c’est la maison de ta femme ? a-t-il demandé en désignant les flammes d’un coup de menton. Juste en dehors des limites de la ville. Pile poil dans ma juridiction. Est-ce qu’il y a des choses que je devrais savoir ?
— Ouais. C’est la maison de ma femme, ai-je répondu, en éprouvant une sensation étrange à prononcer ces mots. Mais c’est récent, elle et moi. Cela n’a sûrement rien à voir avec le club, même si je pense que ce n’est pas un accident. Que te dit ton intuition ?
— Sans doute une fuite de gaz. C’est du moins ce que disent les pompiers, qui en connaissent un rayon sur le sujet. Il n’y aura pas de déclaration officielle avant la fin de l’enquête, mais les indices semblent concorder. Encore un coup de bol qu’on n’ait pas de gamins qui ont cramé. Elle avait une gazinière ou un four à gaz ?
— Ouais, ai-je répondu avec un haussement d’épaules. La dernière fois que je suis passé, je l’ai senti. Elle m’a dit qu’elle nettoyait le four. Rien de méchant.
— Que tu le veuilles ou non ça a l’air malgré tout méchant.
— Sans déconner.
— À titre confidentiel, les secours m’ont dit que la petite devrait s’en sortir. Ils veulent s’assurer qu’elle n’a pas d’hémorragie interne et que sa colonne vertébrale n’est pas touchée. Mais c’est juste la routine. Il faudra qu’on les entende toutes les deux.
— Bien sûr, ai-je dit, en notant pour la première fois que Mellie n’était plus là.Merde, où est London ?
— Elle est partie à l’hôpital, a dit Bud assez sèchement, en réponse à l’interrogation sur mon visage. Je l’ai vue qui partait pendant que tu jouais à celui qui a la plus grosse avec Evans. Tu devrais peut-être y penser la prochaine fois que tu voudras te battre pour une femme au lieu de veiller sur elle.
Je me suis tourné vers lui, le visage grave. Comment j’ai fait pour ne pas voir qu’elle partait ? Et depuis quand Bud a assez de couilles pour venir me faire la leçon ? Puis je me suis rendu compte que cet enfoiré avait raison.Merde !
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date : 30-01-2017
-J'aimerais réellement t'aider, ma petite. Mais, je ne suis qu'un père Noël en toc. Un fantoche en costume. Sans aucun pouvoir. Si tu désirais un un vélo ou un livre, je réaliserais ton vœu à la seconde. Ah là là! Ce que tu demandes là est bien au-dessus de mes capacités. Je regrette, Neige. Je ne peux par malheur rien pour toi et tes parents.
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À ces mots, un silence s’abattit sur la pièce, et l’ambiance bon enfant s’évapora aussitôt.Et merde ! Putain de merde !
Il n’arrivait pas à croire qu’il avait dit une chose pareille. Qu’il avait pu sortir une telle connerie. Tout le monde était en train de se lancer des vannes, dans la bonne humeur, et il avait fallu qu’il casse l’ambiance. Comme d’habitude.
Il aurait mieux fait de se la fermer, de se contenter de sourire et de laisser Poppy répondre. Mais il n’avait pas supporté l’idée de la voir s’évertuer à trouver une formulation susceptible de ne pas le vexer. Ne valait-il mieux pas dire les choses telles qu’elles étaient plutôt que d’enfouir la vérité sous un tapis ? Après tout, affronter la réalité plutôt que la fuir faisait partie des fameuses douze phases…
Pourtant, il s’en voulait vraiment. Pire : il se comportait en vrai boulet, pour le coup. Mais il n’avait pas le droit de déblatérer des choses pareilles, pas le droit de se lâcher quand ses amis le dévisageaient avec un mélange d’exaspération, de pitié, d’appréhension.
Alors, au lieu de cela, il décida de s’excuser. Sauf qu’avant même qu’il puisse entrouvrir les lèvres Poppy intervint en levant les yeux au ciel.
— À vrai dire, c’est Micah qui a toujours été considéré comme LE boulet. Avant même que tout parte en vrille, il y a deux mois. Toi, tu es le romantique qui broie du noir.
— Waouh ! fit Quinn en haussant un sourcil. Les fans nous connaissent mieux que je n’aurais cru.
Il semblait épaté, ce qui n’aida pas Wyatt à se sentir moins mal.
— Je vous l’ai dit, continua Poppy. Ils analysent vos moindres faits et gestes. Ils passent beaucoup de temps à essayer de cerner qui vous êtes dans la vraie vie, quand vous n’êtes pas sur scène.
— Euh, fit Jared en promenant une main derrière sa nuque, je suis le seul à qui ça fait peur ?
— Non, pas du tout, répondit tranquillement Ryder. Enfin, je suis sûr qu’il n’y a aucun mal à tout ça, mais…
— Ils se trompent, déclara Wyatt en passant devant Poppy pour récupérer sa bouteille de soda sur la table pendant que les autres s’étonnaient de l’attention particulière que leur accordaient leurs fans. Je ne broie pas du noir.
Les gars n’étaient pas aussi absorbés par leur conversation qu’il ne l’avait cru, car tout le monde éclata de rire à ces mots. Y compris Poppy. Ou, plutôt, surtout Poppy.
— Certainement pas, approuva-t-elle d’une voix légère. Car il n’y a rien de torturé ou s’apparentant à des idées noires à la façon dont tu fais la grimace en ce moment !
Relevant le menton, il fit de son mieux pour adoucir son expression.
— Je ne fais pas la grimace !
— Sérieux, mec, ton corps tout entier n’est qu’une grande grimace torturée, rétorqua-t-elle en posant délicatement une main sur son bras. Même tes tatouages sont noirs. Non pas que je m’en plaigne, d’ailleurs. Ils sont d’enfer…
— À t’écouter, ce ne serait que du cinéma. Je n’essaie pas d’être ce personnage-là.
— Bien sûr que non, je sais bien, dit-elle en le contournant pour prendre un morceau de pizza dans la boîte avant de le couver du regard. Tout comme les fans, d’ailleurs. C’est pour cela qu’ils accrochent : parce que tu es vraiment ce type-là. Tu n’as pas à jouer un rôle. Et le fait que tu aies la deuxième plus belle paire de fesses du groupe ne fait pas de mal…
Il n’aimait toujours pas la façon dont elle présentait les choses, et voulut encore contester la perception qu’elle avait de lui. Mais contester, cela équivaudrait à accorder une certaine importance à la question. Or la dernière chose dont il avait envie, c’était de devoir s’expliquer. Et puis pas question de laisser la femme chargée de gérer les réseaux sociaux du groupe – il se demandait encore comment cela pouvait être un métier – occuper la moindre place dans sa tête.
Il s’efforça de faire preuve de subtilité quant au malaise qu’il éprouvait, de ne pas lui laisser deviner, à elle comme aux autres, à quel point cette conversation devenait flippante pour lui. Mais cela ne dut pas fonctionner, car très vite Ryder vola à son secours :
— Deuxième plus belle paire de fesses ? demanda-t-il en détournant l’attention de Wyatt pour l’attirer sur lui. Sérieux ? Mais, si ses fesses arrivent en deuxième position, les miennes se classent combien ? Franchement, à ce stade, je vais finir complexé…
— Tes fesses sont très bien, assura-t-elle. À vrai dire, si on doit faire un classement, je dirais…
— On peut changer de sujet, s’il vous plaît ? grommela Jared en secouant la tête.
— Bah, allez, tu dis ça parce que tu as peur de te retrouver dernier du classement, lui lança Ryder.
— Comment tu as deviné ? rétorqua-t-il d’un ton pince-sans-rire. C’est exactement ça. Chaque nuit, je lutte contre l’insomnie, car j’ai peur que mon cul ne soit détrôné au classement par celui de Ryder Montgomery. Comment est-ce que je vais tenir le coup, maintenant que je sais que toutes mes angoisses étaient justifiées ?
— Ça va pas être facile, répondit Poppy. Mais je suis sûre que tu y arriveras.
— Je ne sais pas. Je pourrais en être traumatisé, dit-il en se penchant vers Poppy tout en faisant un intense usage des qualités de séducteur pour lesquelles il était connu. Peut-être que tu pourrais me réconforter ?
Poppy pouffa de rire, et, sans réfléchir, Wyatt posa brutalement sa bouteille sur la table entre eux. Violemment. Tout le monde se tourna vers lui d’un air surpris. Sauf Jared qui afficha un sourire en coin avant de battre en retraite.
Ce n’était pas forcément ce que lui réclamait Wyatt. Une brève étreinte dans l’allée d’un club, ça ne voulait rien dire. D’autant que Poppy n’avait pas pris la peine de rester après le set pour qu’ils puissent faire connaissance pour de bon.
Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de fusiller Jared du regard. De se rapprocher bien plus de Poppy qu’il n’en avait le droit. À moins que le fait d’avoir encore envie d’elle ne suffise à justifier sa réaction.
Elle ne semblait pas imaginer cela possible, cependant, car elle lui adressa un regard surpris, avant de se retourner vers Jared et de dégainer son téléphone.
— Vas-y, tourne-toi : je vais prendre tes fesses en photo et balancer ça sur tous les réseaux sociaux. Je suis sûre que tous les commentaires que l’on recevra vont redorer ton amour-propre.
Pris au piège, Jared s’assit solidement sur une chaise.
— Tu sais quoi ? Je me sens mieux tout d’un coup.
Poppy sourit.
— D’une certaine façon, je m’en doutais, dit-elle avant de se tourner vers les autres. Est-ce qu’on peut parler sérieusement de votre présence sur les médias
sociaux, maintenant ?
— Tout de suite ? fit Ryder d’un air étonné.
— Oui, tout de suite, soupira-t-elle avec exaspération. Je sais que vous avez envie de vous mettre au travail, et c’est très bien. Ça fera un bon rendu sur Snapchat et sur Tumblr. Mais je préfère poser les choses clairement avec vous, afin qu’il n’y ait pas de surprises. À ce jour, mon boulot, c’est d’assurer votre visibilité sur toutes les plates-formes sociales existantes. Et de documenter ainsi cette période de préparation de la tournée, pour pouvoir montrer au monde entier que vous êtes en pleine forme, prêts à casser la baraque. Mais, pour ça, il nous faut du contenu. Beaucoup, beaucoup de contenu.
— Tu veux qu’on tweete plus souvent ? demanda Ryder d’un ton dépité. D’accord, on balancera plus de tweets. Mais on a un album à finir d’écrire, puis à enregistrer, une tournée à organiser, et un bassiste à recruter. Alors excuse-nous si les tweets ne sont pas notre priorité.
— C’est bien le problème : les médias sociaux devraient toujours faire partie de vos priorités. Et, pendant une certaine période, vous n’aurez pas à vous en soucier. C’est pour ça que je suis là. Laissez-moi juste accéder à vous, et je pourrai alors…
— De quel genre d’accès est-ce que tu veux parler ? l’interrompit Wyatt avec un drôle de pressentiment qui lui noua l’estomac.
Il avait déjà ses potes sur le dos, qui surveillaient ses moindres faits et gestes. La dernière chose dont il avait besoin, c’était de voir Poppy faire la même chose. Si jamais il merdait – ce n’était pas prévu, mais on ne sait jamais – il n’avait aucune envie que cela sorte sur Twitter. Ou Tumblr. Ou n’importe laquelle de ces plates-formes dont Poppy parlait.
— Je veux accéder à vos répétitions. À vos sessions de composition et d’écriture, comme aujourd’hui. À vos soirées, quand vous sortez en bande… Je peux documenter tout ça sur Snapchat ou sur Vine, animer votre Tumblr, appeler les paparazzis et faire circuler vos photos officielles pour…
— On ne bosse pas avec les paparazzis, l’interrompit Ryder d’un air incrédule. On n’est pas des people. Et on n’a aucune envie d’attirer l’attention sur nous de cette façon.
— Ce genre d’attention, si elle est maîtrisée, va vous permettre de vendre plus de disques, auprès d’un public qui ne connaît pas forcément Shaken Dirty. C’est ce qui vous fera vendre les billets pour les concerts de votre tournée des stades. Ce qu’il vous faut en ce moment, c’est occuper l’espace médiatique. Constamment. Donner l’impression que vous êtes très demandés, expliqua Poppy en se servant une bouteille de soda qu’elle décapsula avant d’en boire une longue gorgée. Ce qui est le cas, d’ailleurs. Mais il faut que les gens voient à quel point vous êtes populaires, pour que l’on puisse vous mener à l’étape suivante et faire de vous une valeur sûre. En même temps, on récompense vos fans en les faisant entrer plus largement dans vos vies, notamment dans votre vie privée.
— Il n’y a plus rien de privé si tout devient accessible à tout un chacun, protesta Wyatt. Je n’ai pas envie de devoir constamment m’inquiéter de ce qui va être ou non mis en ligne. J’ai déjà assez donné avec tout le scandale autour de ma cure de désintox.
La seule idée de ce genre de publicité, d’étalage, lui donnait de l’urticaire. Il savait que c’était ridicule. Après tout, il avait passé les dernières années à travailler aux côtés des gars pour faire en sorte que Shaken Dirty rencontre le succès et la reconnaissance. Mais si devenir célèbre pour sa musique était une chose, surtout quand on restait caché derrière sa batterie, à l’arrière de la scène, étaler sa vie en long, en large et en travers comme le suggérait Poppy en était une autre.
— Ouais… On n’est pas des stars de télé-réalité, déclara calmement Quinn avec un malaise au fond de sa voix qui faisait parfaitement écho à celui de Wyatt. Juste des musiciens.
— Bien entendu, je sais bien. C’est pour cela que l’on ne va pas leur laisser accéder à vos vies vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Juste leur accorder l’illusion qu’ils peuvent le faire.
— Attends. Tu veux nous faire mentir ? Qu’on fasse semblant ? demanda-t-il de plus en plus mal à l’aise.
Il avait passé tellement de temps à mentir ces dernières années… Au sujet de la came, de ses sentiments, de son passé… La dernière chose dont il avait besoin, alors qu’il sortait juste de désintox, c’était de replonger dans le mensonge. Car tous les médecins lui avaient conseillé de rester honnête envers lui-même, et envers les autres. Or, comme il était tout à fait hors de question pour lui d’évoquer son passé – sous aucun, aucun prétexte –, il s’était en quelque sorte promis de faire preuve d’honnêteté au sujet de tout le reste.
— Surtout pas ! rétorqua Poppy. Je refuse de faire ça ! Si on n’est pas honnêtes avec vos fans, ils s’en apercevront – entre les réseaux sociaux et Google, de nos jours, c’est super facile pour les fans de débusquer le moindre mensonge. Et si on veut redorer l’image de Shaken Dirty, c’est vraiment pas la chose à faire.
— Alors là je ne comprends plus rien, dit Jared en posant un pied sur la chaise devant lui. Qu’est-ce que tu attends de nous, au juste ?
Poppy se pencha vers l’avant et dévisagea un par un chacun des membres de Shaken Dirty, le regard franc et acéré. Quand le tour de Wyat arriva, quand leurs yeux se croisèrent, il se sentit fondre pour cette lueur, pour cette fille. Et ce, en dépit de toutes ses bonnes résolutions. Mais elle avait le regard si lumineux, si brun, avec cette petite lueur dorée, qu’il pouvait presque sentir sa chaleur sur lui.
Bon sang, mais qu’est-ce qui lui arrivait ? Tout ça devenait rageant. Quel genre d’emprise avait cette fille sur lui pour qu’il se retrouve à espérer s’envoyer en l’air avec elle, glisser son sexe entre ses lèvres roses et charnues ? Alors que la seule chose qu’il aurait dû avoir en tête, c’était de faire ce qu’il y avait de mieux pour Shaken Dirty.
Tandis qu’elle répondait à Jared, il s’efforça de se concentrer sur ce qu’elle disait, et non sur toutes les choses qu’il avait envie de lui faire.
— En ce moment, vos fans sont à l’affût de la moindre info à votre sujet. Ils postent sur leurs blogs les moindres photos, les moindres tweets, les moindres petits bouts d’infos sur lesquels ils tombent. Ils analysent vos faits et gestes, élaborent des théories conspirationnistes au sujet de Micah et de Wyatt, et font preuve d’une imagination débordante.
— Donc, ce qu’il faut, c’est prendre le contrôle de l’histoire. Leur fournir d’autres sujets de discussion que les addictions de Wyatt ou les saloperies que nous a faites Micah.
— Moi, ça ne me gêne pas que les fans se lâchent sur Micah : ils peuvent le pourrir autant qu’ils veulent, commenta sèchement Jared.
— Tu m’étonnes ! dit Poppy avec une lueur de compassion dans le regard. Sauf que plus ils vont se focaliser là-dessus, plus il sera difficile de les conduire à s’intéresser à ce qui compte vraiment. À savoir : acheter vos disques et réserver leurs billets pour votre prochaine tournée.
— Autrement dit, ce qui compte, c’est l’argent, nota Ryder.
Elle éclata de rire.
— Je travaille pour votre maison de disques, alors, oui, l’argent, c’est important. Mais à mes yeux votre musique et l’empreinte que vous laisserez le sont tout autant. Et je tiens à tout faire pour vous aider sur ces deux fronts.
Wyatt hésitait à la croire sur parole. Après tout, elle bossait pour le label. En même temps, elle paraissait tellement déterminée, et sincère, qu’il était difficile de ne pas se laisser convaincre. Il lui suffit d’un regard en direction de ses amis pour comprendre qu’ils pensaient comme lui. Autrement dit, que cela lui plaise ou non, cette fille allait faire un bout de route avec eux.
Il choisit de voir le bon côté des choses. Certes, le fait qu’elle travaille pour le label était un peu embarrassant après ce qu’ils avaient fait ensemble la veille au soir. Mais, le mal étant fait, il ne voyait pas pourquoi cela ne pourrait pas se reproduire. Encore et encore. En fait, plus longtemps Poppy resterait dans les parages, plus ses chances de pouvoir poser de nouveau ses lèvres sur elle étaient grandes…
Tout compte fait, s’initier aux réseaux sociaux ne lui semblait plus une si mauvaise idée.
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J’ai les mains moites et je transpire comme jamais. Ce fichu uniforme n’arrange rien. Emeline est magnifique, c’est même au-delà de ça. Elle porte une robe à traine d’un rose poudré, la jupe se raccourcissant devant laisse apparaitre ses sublimes jambes, les mettant parfaitement en valeur. C’est une création d’une jeune styliste, m’a-t-elle dit.Entre la présentation à sa famille et Emeline au milieu de dizaines de militaires en rut, je sens que mes nerfs vont être mis à rude épreuve aujourd’hui.Après une très jolie cérémonie à l’église, nous nous trouvons maintenant dans un château de la banlieue parisienne pour la réception. C’est un lieu magnifique, un château style renaissance entouré de douves avec un parc fleuri et multicolore.Le parc grouille de militaires en uniforme, on se croirait au défilé du 14 juillet et, comme redouté, l’essentiel des regards se tourne vers ma ravissante compagne. Je dois rester calme, retenir mon côté possessif, mais je ne la lâche pas d’une semelle. La jalousie est un sentiment nouveau pour moi, je ne sais pas encore très bien le gérer, mais après la crise de jeudi soir, je m’efforce de m’y exercer.Aux cérémonies de la mairie et de l’église, je n’ai vu que brièvement sa famille. Je connais son père depuis de nombreuses années donc les présentations ont été inutiles. J’ai à peine dit bonjour à sa mère avant qu’elle ne reparte s’occuper des fleurs ou quelque chose comme ça. La pression est un peu retombée, mais je redoute encore la rencontre avec Batiste. On ne peut pas dire que la dernière fois, je lui aie montré mon meilleur visage.
Emeline est partie chercher du champagne, c’est accompagnée par ce qui semble être Jules son petit frère, qu’elle revient. Peut-être que sur celui-ci, je pourrais faire meilleure impression. Emeline m’embrasse rapidement et me tend ma coupe.– Damien, je te présente Jules. Jules, Damien !Jules me fait un rapide garde-à-vous, dû au grade qui est inscrit sur mon uniforme avant de me tendre la main.– J’ai beaucoup entendu parler de toi, ironise-t-il.Je grimace légèrement face à l’allusion.– Oui, j’ai tendance à faire forte impression, dis-je un peu gêné.– Je confirme !Batiste vient de nous rejoindre et là je suis carrément honteux.Il se met lui aussi au garde-à-vous pour me saluer.
– Colonel.– Je vous en prie Lieutenant-colonel, appelez-moi Damien, l’uniforme n’est là que pour faire plaisir à Mademoiselle.Je fais un rapide clin d’œil à Emeline qui vient se lover contre moi. Batiste fait une drôle de tête, mais finit par me sourire sincèrement. Les présentations faites civilement, la soirée s’annonce des plus agréables. Emeline rit et s’amuse avec ses amies, je l’ai rarement vue aussi détendue, c’est un plaisir pour les yeux. Le repas fini, les filles se donnent à fond sur la piste de danse, elle est magnifique. Encore une fois, elle a déposé ses escarpins et elle danse et saute dans tous les sens. Je ne peux m’empêcher de la couver du regard.– Colonel.Le Général vient de se poster devant moi. Je me lève d’un bond.– Général ?
– Asseyez-vous Colonel, j’ai à vous parler. Ce n’est pas le meilleur endroit pour en discuter mais je n’ai eu l’info que ce matin et je trouvais plus... courtois de vous en parler en personne...Nous nous installons et sans autre préambule, il commence :– Nous avons besoin de vos… compétences sur une opération en cours.– Très bien quand est prévue la visioconférence ?Je sors mon BlackBerry pour noter le rendez-vous.– Vous m’avez mal compris Colonel, nous avons besoin de vous sur place.Je relève la tête et l’étudie. Il a les sourcils froncé et son air habituellement autoritaire, mais il y a quelque chose dans son attitude qui dénote. Il a presque l’air gêné…
– C’est inhabituel.– La situation aussi… Ecoutez, je ne vous demanderai pas d’aller sur site si ça n’était pas absolument nécessaire, surtout au vu de votre relation avec Emeline, elle n’appréciera pas.– Qu’est-ce qu’Emeline n’appréciera pas ? demande-t-elle en arrivant à grandes enjambées.J’avais déjà cru comprendre que les relations entre Emeline et son père étaient compliquées mais vu les éclairs que lancent ses yeux, je suis encore loin de la vérité.– Emeline ! (il la regarde un moment et si j’osais je dirais qu’il a le cul merdeux…). Nous avons besoin du savoir-faire de Damien.– Comment ça « nous » ? Maman et toi voulez faire construire un gratte-ciel dans le jardin ?À sa voix qui monte de plus en plus dans les aigus, je vois bien qu’elle n’est n’est pas dupe, mais surtout que la colère monte crescendo.– Notre gouvernement voudrait que Damien vienne nous apporter son soutien… sur site, finit-il par avouer.– Sur site ! NON ! C’est hors de question ! Damien ? Non !Je l’enlace et l’embrasse rapidement.– Mon cœur, il faut que j’y aille, ils ont besoin de moi et puis ce n’est pas pour une mission longue. Je me retourne vers son père n’est-ce pas Général ? – Trois jours sur place.– Quand ? elle s’adresse à son père sur un ton féroce.– Il sera contacté d’ici soixante-douze heures maximum.Elle se dégage de mon étreinte et se plante devant son père.– Je te préviens, s’il revient avec ne serait-ce qu’une égratignure, je t’en tiendrai personnellement responsable.Elle tourne les talons et repart danser, mais pas assez vite pour que je ne puisse voir la larme sur sa joue.Le Général Chaplan me sourit tristement.– Nous vous contacterons, il regarde un instant sa fille puis part rejoindre sa table.



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Arrivée à notre rangée de sièges, je remarque que Lawrence et Gideon discutent à voix basse, et ce dernier a l’air d’apprécier ce qui vient de se passer dans les toilettes. J’ai bien peur qu’il s’agisse de mes derniers ébats durant ce voyage. Bizarrement, les frères sont paisibles. Je lis mon livre sans vraiment y prêter attention, perdue que je suis dans mes pensées.
— Vu que tu ne peux pas nous échapper, petite, commence Gideon, alors que je garde les yeux rivés sur les mots de la page, même si je ne les distingue plus, as-tu vraiment l’intention de ne plus nous revoir ? Pourquoi cette question ? Je garde les yeux fixés sur mon livre, mais je sens que Lawrence me dévisage également.
— Que veux-tu dire ? demandé-je, même si je le sais parfaitement, à savoir que je les refuserai comme clients s’ils contactent Léon.
— Tu sais pertinemment de quoi nous parlons, Maron ! s’en mêle Lawrence, et je ferme les yeux. Merci bien, Jane, on peut compter sur toi. Les jacasseries des femmes me tapent vraiment sur les nerfs, parfois !
— Pourquoi est-ce que je ne voudrais plus vous voir ? demandé-je sur un ton désintéressé avant de refermer mon livre.
— Arrête avec tes contre-questions et explique-toi, exige Gideon. J’observe son joli visage qui s’assombrit et ses yeux qui lancent des éclairs. Pourquoi me pose-t-il cette question maintenant ? Pourquoi dans l’avion ? À moins que… C’était ça leur plan ! Parce que je ne peux pas les éviter.
— Bien, je vais être honnête. Nous avons passé un agréable moment ensemble, mais vous et moi nous avons oublié de garder nos distances, commencé-je d’expliquer, bien que je ne sois pas tout à fait de cet avis. Il serait plus sage de faire une pause. J’ai d’autres clients, beaucoup d’autres clients, même, qui m’attendent et dont les rendez-vous ont déjà été annulés ou repoussés à cause de ce voyage. J’inspire profondément. Gideon ouvre la bouche comme pour dire quelque chose.
— Et je crois que ces derniers jours, nous avons complètement perdu de vue le fait que notre relation est une relation d’affaires. J’ai vraiment apprécié le temps passé avec vous, mais maintenant j’ai besoin de prendre du recul, essayé-je de leur faire comprendre.
Gideon grimace comme si je faisais une mauvaise blague.
— N’est-ce pas ton devoir en tant qu’escort girl de faire en sorte que nous nous sentions bien ? demande-t-il adroitement en haussant un sourcil.
— Et de faire en sorte justement que l’aspect commercial ne se fasse pas sentir, ajoute Lawrence. Tu sais que j’ai besoin de toi. Nous en avions convenu dès le début. Alors ne fais pas un tel cinéma.
— Ce n’est pas du cinéma, mais je ne suis pas naïve, Lawrence. Tu ne pourras pas tenir éternellement ton père à l’écart avec de belles promesses. Nous n’allons jamais emménager ensemble dans une maison. Et je ne peux pas me faire engager par tes frères, déclaré-je en regardant d’abord Gideon, puis Dorian qui écoute attentivement notre conversation. Je ne peux pas être vue avec eux en public. Vous devriez comprendre cela. J’ai adoré être votre compagne pendant ces vacances, mais les vacances sont finies. Les traits de Lawrence se durcissent, ses yeux gris se font aussi froids que de l’acier. Je soupire et m’enfonce plus profondément dans mon siège pour reprendre ma lecture.
— Nous verrons bien comment faire. Survis d’abord à tes examens, réplique Lawrence sur un ton de colère difficilement maîtrisée, et je sais qu’il n’a pas encore abandonné l’idée de faire appel à mes services. Je lui réponds d’un sourire amer.
— Pour l’instant, arrêtez de la tourmenter, conseille Dorian. Vous connaissez Maron, quand elle a décidé quelque chose, elle ne va pas changer d’avis la minute suivante. Elle sait toujours ce qu’elle veut et ce dont elle a besoin pour être heureuse. Je déglutis à ses mots car je sais qu’il fait allusion à la conversation que nous avons eue il y a quelques jours. J’espère vraiment ne pas commettre d’erreur, mais j’ai réellement besoin de recul, de distance et que les choses rentrent dans l’ordre.
— J’ai hâte de voir les choses se développer, déclare Gideon avant de s’enfoncer à son tour dans son siège pour essayer de dormir. Lawrence, quant à lui, n’a pas apprécié le petit monologue de Dorian. Il secoue la tête mais me laisse quand même tranquille. Je l’entends qui grommèle à voix basse :
— Nous verrons bien.

Quelques heures plus tard nous atterrissons à Marseille, et mon cœur s’accélère car le moment des adieux est arrivé. Je récupère mes bagages et me dirige vers le grand hall où j’attends que les autres aient eux aussi récupéré leurs valises sur le tapis roulant. C’est le début de la soirée, et le soleil est en train de disparaître derrière les immeubles.
— Où est notre chauffeur ? Quand on a besoin de lui… grogne Lawrence en tirant sa valise dans ma direction.
— Depuis quand une valise suffit-elle à t’affaiblir ? Surtout une valise avec des roulettes, remarqué-je, amusée.
amusée.
— Je ne suis pas faible, mon chaton, je suis énervé, c’est tout. Dorian lève les yeux au ciel en s’approchant de moi, bras dessus, bras dessous avec Jane. Elle pince des lèvres et coince une mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille. Puis elle me rejoint en quelques pas et demande à Dorian de l’attendre avant de me prendre à part.
— Je suis désolée, Maron. Je ne voulais vraiment rien leur dire…
— Ne t’en fais pas, l’interromps-je. Je n’aurais jamais dû t’en parler. Je sais que je t’ai mise dans une situation précaire en le faisant. Surtout en t’annonçant en même temps que je ne voulais pas te revoir à Marseille. Mais peut-être que je vais changer d’avis. J’ai ton numéro de téléphone, alors ne t’en fais pas, Jane.
— Merci, tu es vraiment devenue une amie pour moi. Hum, j’ai beaucoup d’affection pour elle, mais ce serait vraiment exagéré de la considérer comme une amie. Une alliée serait plus exact.
— Et tu ne vas pas oublier d’y réfléchir ? insiste-t-elle en penchant la tête.
— Non, je n’oublierai pas. Après mes examens, j’aurai un peu plus de temps pour repenser à toute la situation. Mais ma décision est déjà prise. Et comme le dit si bien Dorian : « Je ne change pas d’avis une fois ma décision prise. » Jane et moi faisons partie d’univers totalement différents. Nous sommes comme la nuit et le jour, le feu et la glace, la pluie et le soleil. Je ne pourrais jamais l’avoir longtemps dans mon entourage et, à la longue, je regretterais d’avoir changé d’avis. Même si cela peut paraître cruel. Dorian s’approche d’elle. Il plisse ses yeux bleu de glace et hausse le menton comme un maître, mais en souriant largement. — Nous nous reverrons, je te le promets. Même si je dois botter ton joli derrière pour que tu acceptes un rendez-vous, menace-t-il d’un ton sévère.
— N’exagère pas, Dorian. Nous savons tous les deux que tu ne le feras pas. Je tourne mes yeux vers Jane qui glousse comme à son habitude.
— Mais moi si ! s’en mêle Lawrence. Tu ne m’as pas encore laissé la chance de manier le fouet. Il croise les bras en riant. Et l’image qu’il a fait naître dans mon esprit me fait sourire. Je ne peux vraiment pas me l’imaginer dans ce rôle. Je serais tout le temps en train de me contrôler pour ne pas éclater de rire. — J’aimerais bien voir ça, mon trésor. Il décroise ses bras puis m’attire contre son torse chaud et musclé. Il m’enlace, mais tendrement.
— Promets-moi de continuer ton entraînement, ma jolie. Je ne veux pas qu’un autre trou du cul ait l’occasion de te faire du mal. Je ferme les yeux et acquiesce d’un signe de tête.
— Je n’entends rien, résonne sa voix grave dans mon oreille.
— Je te le promets. Je n’ai aucune intention de donner à qui que ce soit l’occasion de me traiter encore une fois de la sorte.
sorte.
— Ça ne va pas être facile si tes clients sont tous des connards comme l’autre imbécile. Si quelque chose ne va pas, te paraît suspect, ou si tu ne te sens pas à l’aise, appelle-moi tout de suite. Certainement pas !
– pensé-je. Mais j’apprécie grandement son geste.
— C’était un ordre, mademoiselle. Et celui qui pose un problème, je lui casse la figure.
— Si cela peut te rassurer, Dubois est une exception. Je sais me défendre, et puis il y a Eduard.
— Le vieil homme ? s’étonne Gideon en secouant la tête. Fais plutôt confiance à Lawrence et appelle dès que quelque chose ne va pas. Je pousse un soupir exagéré.
— Bien, bien. Mais vous n’êtes pas mes protecteurs, vous êtes mes clients. On dirait que vous l’oubliez régulièrement. Lawrence me lâche, et un regard assassin me percute alors que je lève les yeux vers lui.
— Elle ne comprend rien.
— Elle se tient juste devant toi et a tout compris, craché-je.
— J’aimerais te parler seul à seul un instant, me dit Gideon, et Lawrence lui fait un signe de tête. Dorian, Jane et Lawrence empoignent leurs valises et les tirent en direction de la sortie. Du coin de l’œil, je les vois se mêler à la foule des autres voyageurs, puis ils tournent à droite et disparaissent.
Gideon fait un pas vers moi, pose une main sur ma hanche et soulève mon menton avec l’autre.
— Je sais que ces derniers jours t’ont plu, déclare-t-il en souriant un peu de travers de cette façon que j’aime tant. Et je sais aussi que tu as de nombreux problèmes auxquels tu vas devoir faire face. Mais, Maron, je ne veux plus jamais t’entendre dire que nous ne sommes que tes clients. J’ai passé beaucoup trop de temps à te convaincre du contraire. Il est temps que tu apprennes à faire la part des choses. Je ne sais pas quoi lui répondre.
— Nous restons en contact, et tu ne pourras rien faire contre. Oui, parce que tu sais où j’habite.
— Pourquoi es-tu tellement silencieuse ? me demande-t-il après quelques secondes, car je ne lui réponds pas. Je veux juste respirer une dernière fois son odeur, le sentir près de moi, savourer sa présence. Je le regarde droit dans ses yeux verts légèrement rayés de couleurs plus sombres. Je ne veux rien oublier de lui. Je pose une main sur sa nuque et monte sur la pointe des pieds pour l’embrasser, sans rien demander, mais sans lui répondre non plus. Il me rend mon baiser, d’abord tendrement, puis ensuite plus sensuellement. Tout me paraît si familier. Il m’attire plus près de lui, comme si je lui appartenais. J’enfonce mes doigts dans ses cheveux, et mon cœur bat à double vitesse. Mon Dieu, tu vas trop loin, beaucoup trop loin. Nos langues se tournent autour, et je ne veux plus le laisser partir
– mais je n’ai pas le choix.
— J’aimerais que tu me laisses assez de temps pour réfléchir à tout ceci et pour réussir mes examens. J’aimerais que tu m’oublies, mais je ne crois pas que tu le feras, même si je ne comprends pas pourquoi, dis-je contre ses lèvres.
— Non, je ne vais pas t’oublier. Tu as apporté un vent nouveau, et les dernières nuits que nous avons passées ensemble ne veulent plus sortir de ma tête. Tu ne peux plus rien y changer maintenant. Il sourit, une fossette apparaît sur son menton, puis il me libère.
— Au revoir, ma petite, et prends bien soin de toi. Je me contente d’un signe de tête car ma voix m’a abandonnée, et puis je ne suis pas douée pour les au revoir.
— Promets-le-moi. Il me prend la main, caresse mes phalanges avec son pouce. Je fixe sa main en lui répondant.
— Je te le promets. J’ai toujours pris soin de moi jusqu’à présent. Encore un dernier baiser, une dernière bouffée de son odeur de cèdre, une dernière pression sur ma hanche puis plus rien. Il me sourit encore une fois, presque tristement, avant de passer devant moi. Je suis des yeux sa grande silhouette mince. Je sens toujours son goût sur mes lèvres et j’aimerais tellement lui crier : « Attends ! » Mais je ne peux pas, je ne le pourrai jamais. Quand quelqu’un s’en va, il faut le laisser partir Je cligne une ou deux fois des yeux pour refouler les larmes, puis je saisis ma valise et cherche un ascenseur pour rejoindre le parking. Pendant que la cabine descend, je fouille mon sac à la recherche de mon ticket et de mes clés, tout en tapant nerveusement du pied le carrelage brillant. Plus j’essaie de le faire sortir de ma tête, plus j’essaie d’oublier ses paroles, plus ça fait mal. Calme-toi, redeviens toi-même et oublie ce voyage. Bientôt, tout sera redevenu comme avant. Un signal retentit et la porte de l’ascenseur s’ouvre. Je tire ma valise derrière moi et pars à la recherche de ma voiture, dans la zone A.
 
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— J’ai foiré, dit-elle en secouant la tête. J’avais peur et j’ai fait le mauvais choix. Je n’oublierai jamais la manière dont tu m’as regardée cette nuit-là… comme si je t’avais trahi.
— J’ai merdé, lança-t-il brutalement, sa colère augmentant face au célèbre dégoût de soi de Dorothy, seule chose chez elle qui ne lui avait pas manqué. Moi, Dorothy, rentre-toi ça dans ton crâne butté. J’ai pris quelque chose que je n’avais pas à prendre, et je m’attendais… ah, merde !
Il serra les poings, sa respiration devint plus lourde.
— Je ne sais pas à quoi je m’attendais, grinça-t-il. Mais rien de tout ça n’importe plus. Tu as dit que tu m’aimais, tu sais que je t’aime, donc je ne vois pas où est le problème et pourquoi tu ne ramènes pas tes fesses ici pour que je puisse te toucher.
De nouvelles larmes (bon sang, ces pleurs incessants) emplirent les yeux de la jolie rousse et en débordèrent.
— Tu m’aimes encore, murmura-t-elle.
Nom de Dieu, cette femme, cette sacrée idiote de bonne femme…
— Dorothy, reprit-il, ouais, je t’aime. Je ne croyais pas avoir besoin de le dire. Je pensais que tu le savais déjà.
Une fois encore, elle détourna le regard. Il savait exactement ce qu’elle faisait. Les rouages s’étaient mis en route, elle repassait en revue absolument tout, contredisant en elle-même tout ce qui pourrait potentiellement lui servir à être heureuse.
— Cela fait si longtemps, dit-elle avec un soupir tremblant. Nous ne nous connaissons plus vraiment.
Il avait envie de lui rire au nez, peut-être de lui donner quelques fessées, ou de l’attraper par le pied pour la pendre tête en bas et lui sortir tous ces doutes du corps à force de secousses. Au lieu de quoi, il maîtrisa son expression, maintenant la façade de calme dont Dorothy avait toujours eu besoin lorsqu’elle était aux prises avec ses émotions.
— Voilà ce qu’il y a à savoir, dit-il avec un haussement d’épaules insouciant qui provoqua une décharge de douleur dans chaque centimètre de sa peau abîmée et dans les muscles blessés de ses bras et de sa poitrine. Je m’appelle James Alexander Young. Je suis né et j’ai grandi à New York. J’étais…
Il s’interrompit à la seconde où elle se mit à sourire.
— Mais ce n’est pas qui tu es, dit-elle doucement. Pas vraiment.
— Viens ici, lui ordonna-t-il en repliant son index.
Pour une fois, à sa plus grande surprise, elle l’écouta. Elle avança, s’appuya sur une main pour garder son équilibre, et se pencha au-dessus du lit. Elle était malgré tout encore trop loin, et il dut se coucher sur le côté, ce qui provoqua en lui des élancements douloureux. Pourtant, il persista. Il lutta en silence pour étirer son corps vers elle. Lorsque leurs têtes se touchèrent presque, il fit glisser sa main sur la peau douce de sa joue, puis dans ses cheveux.
— Luca Polachev est mort il y a bien longtemps, dit-il. Je suis James Young, membre des Hell’s Horsemen, l’un des gars de Deuce, et fier père de Christopher Kelley. C’est celui que je suis maintenant. Ce sont les seules choses qui comptent.
Elle appuya sa joue contre la paume de Hawk, lui offrit l’un de ses doux sourires, ceux qui l’avaient attiré vers elle au début. Ceux qui lui avaient donné
envie de prendre toute cette innocence, cette bonté inhérente, et de se les approprier.
— Tu as besoin d’un bain, commenta-t-elle en plissant le nez.
— Ouais, répondit-il dans un murmure.
Il avait besoin d’un bain, d’une coupe de cheveux, de se raser, ainsi que d’une douzaine de rounds avec une brosse à dents. Il pourrait probablement avoir l’usage d’une nouvelle jambe, tant qu’il y était, mais surtout, il avait besoin d’uriner.
Mais avant tout cela, avant que Dorothy ne puisse prononcer un mot, il se pencha autant que cela lui était possible sans hurler et effaça le dernier centimètre qui les séparait.
— Tu sais ce que j’ai toujours regretté ? murmura-t-il. De ne jamais t’avoir installée à l’arrière de ma moto. Juste toi, moi et le soleil. Plus aucune dissimulation.
Dorothy eut juste assez de temps pour ravaler un hoquet surpris.
Puis Hawk, malgré l’impression qu’il avait que le moindre de ses gestes ou de ses mots risquait de briser le lien ténu entre eux, décida, merde, de l’embrasser. Parce que, lorsqu’il s’agissait de Dorothy, il pensait qu’il ne lui restait rien à perdre.
Pour la première fois en presque huit longues années, il embrassa sa femme.
Elle tremblait, ses lèvres frissonnaient, mais elle ne se détourna pas ni n’essaya de l’arrêter. Il ne perdit alors pas de temps, il n’allait plus en perdre, pas dans un monde qui n’offrait aucune garantie.
Au début, tous deux tâtonnèrent un peu, n’ayant plus l’habitude l’un de l’autre. Puis quelque chose se déclencha entre eux, et le désir qu’ils éprouvaient commença à surpasser leur maladresse. Le corps de Dorothy se détendit immédiatement. Elle se laissa
aller contre Hawk, se fondant en lui. Une main trouva son torse, l’autre se mêla à ses cheveux, y courant avant de venir se poser sur sa nuque.
Alors, comme si le temps n’avait pas passé, comme s’il ne s’était jamais trouvé le moindre obstacle entre eux, comme si aucune tragédie ne les avait séparés, elle l’embrassa avec ferveur, le touchant de ses mains assurées, et il l’agrippa fermement, la bouche et le corps de la jeune femme lui semblant aussi naturels contre lui qu’ils l’avaient été autrefois.
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