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… « J’étais accro à ce regard pénétrant. La certitude de lui plaire me taraudait. Je n’abandonnerais pas avant d’en avoir le cœur net. Il m’obsédait, je le voyais à tous les coins de rue, derrières les arbres, dans mes songes. De réveils le ventre noué aux rêves éveillés, j’examinais avec espoir toutes les silhouettes qui lui ressemblaient. »…
…« Mon cœur battait la chamade, la chaleur irradiait dans mon ventre. La respiration saccadée, j’allais perdre connaissance. Il détourna le regard, l’air de rien, et commença à traverser pour couper la place juste devant moi. Au dernier moment, il me fixa de l’acier brulant de ses iris qui me plongèrent dans un brouillard de sensations déroutantes. L’ange passa. »…
Afficher en entierUne semaine de relations épisodiques et tumultueuses nous ramena à notre petit nid d’amours. Mais quelque chose ne collait pas, le charme semblait brisé, il détournait le regard, gêné. Après moult câlineries, il attrapa mon visage pour accrocher les reflets de son âme dans les miens. Inquiète pour notre avenir, je tentais de lui imposer le silence, mais il esquiva mes doigts pour me parler :
— Nous partons à l’autre bout du monde, Indonésie, Australie et Tasmanie pendant tout l’été.
— Emmène-moi !
Il haussa les épaules.
Afficher en entierAppuyée à ses épaules, je me serrai contre lui, dardant ma langue pour obtenir un baiser plus intense. Nos souffles agités se mélangeaient et l’excitation monta d’un cran, à une encablure de la calme béatitude des badauds avides de lumière. Nous, cachés dans l’ombre, nous préparions à déchaîner la passion. Sa main gauche enveloppa ma hanche. De sa force virile, il me repoussa jusqu’à ce que je sois appuyée à un tronc large et rugueux. Ma jambe se leva d’elle-même, ménageant un espace entre mes cuisses que son corps remplit. Mon pied glissa derrière son genou pour le garder ainsi.
Nos langues s’enchevêtraient, cherchant l’accord et le rythme parfaits de notre couple à peine formé. Le baiser se suspendit et ses lèvres roulèrent dans mon cou. Sa barbichette piquait et me fournissait des sensations inédites. Le buste appuyé sur ma petite poitrine, il inspira profondément derrière mon oreille.
— J’adore ton odeur… ? susurra-t-il.
— Inès ! dis-je en un souffle.
Afficher en entierAvec mon dessert, il m’offrit un café serré. J’oubliai le lieu impersonnel et, alors que nous nous détaillions à distance, je posai ma main gauche en haut de ma cuisse pour la caresser, lentement, de haut en bas. Rien ne m’empêcherait d’exprimer ce besoin de contacts physiques que j’extériorisais ainsi, il voyait mes doigts se promener à l’intérieur de ma jambe sur le tissu noir. Il trépignait et remarquerait peut-être les taches de rousseur soulignées sur mes joues alors que je rougissais. Mais le temps ne s’arrêta pas pour nous. Il jeta un premier coup d’œil à sa montre, puis un deuxième. Le bruit de la salle m’assourdit, la pluie gommait de grisaille les détails de l’extérieur. Regard d’acier se leva, une lueur désespérée ternie la tôle alors qu’il s’enfuyait de nouveau. L’addition réglée, il quitta le bar non sans emporter une dernière image de moi, certainement un peu échevelée, éperdue, renvoyée à la solitude que, l’espace d’un trop court instant, il avait déformée de sa présence inopinée.
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