Extraits

“— (…) Si vous échouez, le monde entier en souffrira.

— Oh, c’est pire que ça, Van Eck. Si j’échoue, je serai pas payé.”

“Van Eck continuait à tourner les pages.

— Vous lancez des paris sur des combats de boxe, des courses de chevaux et vos propres jeux de hasard. Vous êtes le gérant du Crow Club depuis plus de deux ans. Personne n’a jamais dirigé une salle de jeu aussi jeune, et vous avez réussi à en doubler les profits. Vous êtes un maître chanteur…

— Je négocie des renseignements.

— Un escroc…

— Je crée des opportunités.

— Un proxénète et un meurtrier…

— Je ne possède aucune prostituée et je tue pour une cause.

— Et quelle cause ?

— La même que vous, mercurien. Le gain.”

“— Je suis un homme d’affaires, lui avait-il expliqué. Ni plus, ni moins.

— T’es un voleur, Kaz.

— N’est-ce pas exactement ce que je viens de dire ?”

“— Prends bien soin de mes bébés, lança Jesper en les tendant à Dirix. Si je vois la moindre rayure, le moindre accroc, j’écriais sur ta poitrine “Excuse-moi” avec des balles.

— Tu gâcherais pas tes munitions…

— Et il serait mort avant que t’aies fini “Excuse”, fit remarquer Big Bolliger en déposant dans les mains d’un Rotty impatient sa hachette, son couteau à cran d’arrêt et son arme préférée, une grosse chaîne alourdie d’un cadenas.

Jesper leva les yeux aux ciel.

— L’idée c’est de faire passer un message. Ça sert à rien, un cadavre avec “Exc” sur le torse.

— Compromis, tu connais ? demanda Kaz. “Pardon” : même effet, moins de balles.

Dirix rit, mais Inej s’aperçut qu’il tenait les revolvers avec le plus grand soin.”

Joost avait deux problèmes: la lune et sa moustache.

Il aurait dû être en train de faire ses rondes dans la maison de Hoede, mais il venait de passer les quinze dernières minutes à tourner autour du mur sud-est des jardins, cherchant en vain quelque chose de romantique et d' intelligent à dire à Anya.

"Wanden olstrum end kendesorum. Isen ne bejstrum."

L'eau entend et comprend. Mais la glace ne pardonne pas.

Le coeur est une flèche. Il a besoin d'une cible pour se planter.

La chaleur de l'incinérateur enveloppa Inej telle une créature vivante, un dragon du désert dans sa tanière, se protégeant de la glace pour l'attendre. Elle connaissait les limites de son corps et savait qu'elle n'avait plus rien à donner. Elle avait fait le mauvais pari, aussi bête que ça. La feuille d'automne a beau s'accrocher à sa branche, elle est déjà morte. Quand va-t-elle tomber ? C'est la seule question à se poser.

Renonce, Inej.

Je suis né pour te protéger. Seule la mort me libérera de ce serment.

- Reste, demanda-t-elle, haletante, des larmes lui inondant les joues. Reste jusqu'au bout.

- Et après, et toujours.