Extraits

- Je sais que vous attendiez ma venue avec impatience, Doc'.

- N'abusez pas de ma bonté, Adam. Imaginez que je sois occupé avec. . .

- J'en étais sûr ! le coupé-je. Vous vous tapez quelques infirmières.

- ...un patient, poursuit-il en levant les yeux vers le plafond. Vous savez très bien que vous êtes le seul capable de telles prouesses dans mon bureau, me fait-il remarquer avec un sourire entendu.

Et mon cœur battant la chamade. Non par crainte de tomber, mais parce que l’amour que je ressens pour cet homme, et qui se distille dans mes veines, est incroyablement puissant.

J’ai peur.

Peur de l’aimer.

Peur de me donner à lui.

Peur qu’il me brise pour de bon.

Simon

Éprouver.

Le double sens de ce mot ne m’est jamais apparu aussi… limpide. J’ai longtemps considéré qu’il était synonyme de douleur, d’affliction et de désespoir. Mais en réalité, ce sentiment n’est-il pas le fait de trouver une valeur positive dans la souffrance ?

Éprouver pour vivre.

Marc

 Face à cet homme, je sais que je peux baisser ma garde et lui accorder une entière confiance. C’est un sentiment étrange pour moi, mais tellement vivifiant.

Eva

Elle est aussi désirable que sauvage, frôle parfois le masochisme dans ce qu’elle m’impose.

Elle plante donc de nouveau ses billes assombries de concupiscence dans les miennes, esquisse un sourire carnassier.

Merde, elle est pire qu’un mec en rut, cette nana.

Et ce n’est pas pour me déplaire, définitivement.

Alex

Je t’aime, Adam. Je me fiche de ce que je pourrai découvrir sur toi, et je compte bien rester à tes côtés si tu ne me rejettes pas. Notre histoire est chaotique, je le sais très bien, mais je ne me suis jamais sentie aussi vivante que depuis notre rencontre.

Louise

Tu es à moi. Tu ne me quitteras jamais parce que le poison qu’est mon amour coule dans tes veines. Je ne prétends pas être ton prince charmant, mais pourtant, il n’y a que moi qui puisse te faire ressentir ça.

Adam

— Il est remonté du bloc, plongé dans le coma. La balle qui l’a touché était très mal logée, l’opération a été compliquée. Je ne sais rien de plus.

Il pince l’arête de son nez et secoue la tête.

— Et Marc ? Simon ? poursuit-il.

— Marc va bien, il n’a pas été blessé. Simon s’est fait tirer dessus, il est dans le même état que ton frère…

Ma voix se brise dans un hoquet. Alex soupire d’inquiétude, presse ma main, puis recueille une perle salée de son pouce. Ses doigts se placent sous mon menton, m’obligent à le redresser pour rencontrer ses prunelles azur qui ont le pouvoir de m’apaiser lorsque je les rencontre.

— Tout ira bien, tente-t-il de me rassurer.

Je hoche la tête, feignant de le croire et ajoute aussitôt, pour éviter de le contaminer par mon pessimisme :

— Je vais aller prévenir que tu es réveillé.

Je me lève sans attendre, mais il referme sa poigne à la fois douce et puissante autour de mon poignet. Je me tourne, fonds devant l’expression qu’il affiche et que je ne parviens pas réellement à interpréter. Sûrement de la peur.

— Reviens vite.

Je souris. Il sourit. Je l’aime.

Exténuée, je déambule dans le couloir stérile du service de réanimation depuis des heures. Je pense ne pas avoir fermé l’œil depuis plusieurs jours désormais. Mais je ne peux me résoudre à dormir tant que trois âmes seront en sursis à lutter pour rester dans leur enveloppe corporelle. J’ai beau savoir qu’Alex s’est fait retirer la balle et que ses fonctions vitales sont bonnes, je suis incapable de me raisonner et me convaincre qu’il va s’en sortir.

Un gémissement m’oblige à redresser la tête. Je suis aussitôt happée par Abrimi qui me fixe avec une haine et un dégoût inégalables. Il gît au sol, tente de ramper vers son arme pour clôturer le travail qu’il s’est juré d’accomplir. Sans réfléchir une demi-seconde, j’attrape le flingue d’Alex, m’y cramponne pour trouver le courage de me dresser sur mes jambes flageolantes et réduire la distance qui me sépare de cette pourriture. Vacillante, je marche avec lenteur vers l’homme qui est mon bourreau depuis huit longues années. Presque une décennie qu’il fait de ma vie un enfer, où il m’a privée de tout, ma famille et ma liberté. Tout ce temps où je n’ai pas pu m’accomplir comme la femme que j’aspirais devenir, comme celle qui se serait éveillée si je n’avais pas croisé sa route… Comme celle qui est née lorsqu’elle a rencontré Alex Azarov et a connu le bonheur… et l’amour.