Slay

Une lecture vraiment très intéressante.

J'ai beaucoup aimé les thématiques qu'aborde ce livre comme les jeux vidéos, les pratiques numériques des jeunes, la communauté noire des Etats-Unis mais aussi les notions comme l'identité numérique, les risques liées au partage de nos données en ligne où l'impact du numérique sur nos vies quand on en abuse.

C'est une lecture vraiment très agréable avec un langage riche mais simple, idéal pour les jeunes. On retrouve toutes les composantes de la manière de vivre et de réfléchir des jeunes qui peuvent s'identifier facilement à Kiera et ses amis.

Le personnage de Kiera est un exemple de force, d'intelligence et aide à lutter contre la discrimination envers les femmes qui aiment l'univers des jeux vidéos, du codage etc, malheureusement encore trop liée à une image masculine. Le fait que ce soit une protagoniste de la communauté noire américaine est également très intéressant et vraiment bien amené. On ne verse ni dans l'apologie de la communauté noire, ni l'ironie à leur égard.

En conclusion, c'était une lecture très divertissante et vraiment très intéressante.

Waw ! Quelle claque ! Si on m'avait dit qu'un livre sur une jeune créatrice de jeux vidéo allait autant me plaire, je n'y aurais pas cru. Et pourtant, il est vraiment très bon.

Ce livre parle certes de jeux vidéo, mais il parle surtout de féminisme et du regard que les gens portent sur les noirs. Y compris les noirs entre eux. Kiera doit être parfaite. Elle a intégré une école où elle fait partie des rares élèves de couleur. Sa meilleure amie est blanche et lui pose des questions parfois complètement décalée comme si elle était la porte-parole de tous les noirs existant. Son petit ami est noir, et lui demande d'être une "déesse noire" qui ne se laisse pas entraîner vers le bas.

Et Kiera, elle, a imaginé tout un jeu vidéo. Toute seule. En secret. Un jeu auquel seuls les personnes noires ont le droit de s'inscrire. Ce qui commence à poser des questions sur un supposé racisme antiblanc quand l'un des joueurs est assassiné par un autre. Tout son univers est remis en question, elle a peur d'être accusée, que son anonymat soit dévoilé, elle reçoit des menaces anonymes... Et elle doit faire face à tout cela. Avec toute sa force d'adolescente, une adolescente qui ne se trouve à sa place que dans le jeu qu'elle a créé...

Le livre est donc très puissant, dans la lignée de The Hate You give. Le fond est peut-être un peu moins dramatique, mais la tension reste bien présente. Et le style nous envoie autant de coup de poing, d'uppercuts, avec un vocabulaire qui fait aussi exploser les lignes.

Bref, que vous soyez noir, ou blanc, que vous connaissiez l'univers des jeux vidéo ou non, je vous le conseille vraiment pour réfléchir sur la perception que l'on peut avoir des autres, sur les biais qui faussent parfois nos jugements, sur les difficultés de certaines personnes, les maladresses qui sont autant de blessures... Un futur classique !

Slay est un roman qui allie thèmes sociétaux et technologie. Malheureusement, je n'ai pas été convaincu par ces deux parts du récit. J'ai aimé comment les thèmes chers à l'autrice étaient incorporés à l'histoire. Elle y parle de diversité dans les médias et dans le monde du jeu vidéo, de la place des femmes... Tout ceci est inclus dans un univers technologique développé et détaillé mais qui m'a perdu. J'ai toujours du mal avec les livres qui décrivent des jeux vidéos et leurs univers. Je suis peut-être trop novice pour ça.

TW: Racisme, meurtre, menaces, harcèlement

Merci à Netgalley & à Akata de m’avoir permis de lire ce roman

Troisième roman de la collection Young Novel de chez Akata que je lis cette année et troisième coup de cœur, ils tapent très très fort. La grande force de cette collection pour moi est qu’ils publient des textes engagés & surtout avec de la diversité. Que ce soit Pour l’amour du Pho, L’amour de A à Z ou Slay, les trois mettent en avant des communautés invisibilisées dans la littérature, jeunesse ou non d’ailleurs et il est important que cela change, alors merci de publier des textes comme ceux-ci Akata.

J’attendais beaucoup la sortie de Slay puisque c’est un titre qui avait fait beaucoup parler de lui à sa sortie en VO et j’étais très curieuse de le découvrir. Et on me parle d’un jeune fille gameuse et codeuse, clairement ça m’intrigue.

J’ai adoré ce roman que je trouve extrêmement important puisqu’il met en avant la communauté noire par le prisme du jeu de Kiera. Ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant, c’est les réflexions autour de la culture noire et de la différence de ressenti d’une personne à une autre. Toutes les personnes noires ne pensent pas la même chose, n’ont pas le même vécu, n’ont pas les mêmes envies, une personne noire ne représente pas l’ensemble de sa communauté (ça semble logique pourtant) et c’est quelque chose qui est abordé dans le roman par le biais de l’amitié entre Kiera et l’une de ses amies d’enfance, blanche, qui est parfois maladroite ou blessante dans ses propos. Cette différence est célébrée et est magnifique, c’est celle qui fait la richesse de Slay aussi.

Difficile de lâcher ce roman une fois le doigt mit dans l’engrenage tant le rythme est bon et que l’intrigue nous tient en haleine. C’est le genre de roman où l’on sait qu’il va y avoir LE moment où tout bascule, le moment que l’on attend avec impatience et tant qu’il n’est pas là, on attend, impatient et un peu terrifié à la fois, en tout cas c’est mon cas à moi. J’ai toujours très peur pour les personnages quand je sais qu’un tel moment est sur le point d’arriver, ça montre à quel point je suis impliquée dans l’histoire et c’était totalement le cas pour Slay. J’ai adoré suivre Kiera, j’ai été touché par son engagement envers son jeu et les responsabilités qu’elle a endossé pour sa communauté, il est difficile de ne pas s’attacher à elle.

En bref, je pense que vous l’avez compris maintenant, je vous recommande les romans de chez Akata les yeux fermés. Slay a été une découverte à la hauteur de mes attentes et je suis ravie d’avoir pu le découvrir et j’espère que beaucoup d’autres personnes le découvriront à leur tour.

Slay est un roman dont j’entends le plus grand bien depuis des années. C’est pourquoi, j’étais très enthousiaste à l’idée de le découvrir grâce à la traduction de Young Novel chez Akata. Je savais que ce roman allait me plaire et il ne m’a pas déçue une seconde. Je remercie Netgalley et les éditions Akata pour cette lecture que j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Je ne peux que vous la conseiller !

On suit le parcours de Kiera Johnson, âgée de dix-sept ans, lycéenne avec mention, travaillant en tant que professeur de mathématiques particulier à ses heures perdues et l'une des seuls enfants noirs de la Jefferson Academy. Une fois chez elle, la jeune femme rejoint des centaines de milliers de joueurs noirs qui se battent en duel dans le monde entier en tant que personnages nubiens dans le jeu multijoueur en ligne, SLAY. Un jeu qui recense pas moins de 100 000 joueurs, qui met à l'honneur la variété des cultures des personnes noires et qui leur est réservé. Personne ne sait que Kiera est la développeuse du jeu : pas ses amis, sa famille, pas même son petit ami, Malcolm.

Toutefois, lorsqu'un adolescent de Kansas City est assassiné à la suite d'une dispute dans le monde de SLAY, les nouvelles du jeu parviennent aux médias grand public, et Slay est qualifié de jeu raciste, exclusionniste et violent pour les voyous et les criminels. Pire encore, un troll anonyme s'infiltre dans le jeu, menaçant de poursuivre Kiera pour "discrimination anti-blanche".

Déterminée à sauver le seul monde dans lequel elle peut être elle-même, Kiera doit maintenir son identité secrète et va explorer encore davantage ce que signifie être noire dans un monde intimidé par la noirceur. Mais peut-elle protéger son jeu sans se perdre dans le processus ?

J’ai adoré découvrir le quotidien de Kiera. J’ai joué à beaucoup de mmorpg et c’était génial de lire un roman qui met autant à l’honneur les jeux vidéos. Par ailleurs, Slay traite de nombreux sujets et certains sont encore peu présents dans la littérature adolescente francophone (le racisme dans toutes ses nuances, particulièrement dans les jeux vidéos, le sexisme dans les jeux vidéos, la masculinalité, le sexisme envers les femmes noires au sein de sa communauté, l’excellence noir, les relations toxiques, le harcèlement en ligne …). L’autrice dénonce un certain nombre de choses. Pour autant, ce n’est pas pesant à lire, au contraire, ce sont des passages très intéressants qui peuvent nous apprendre énormément de choses. C'est vraiment bien fait et c'est traité avec intelligence et talent par Brittney Morris. On s’attache beaucoup au personnage de Kiera, cette jeune femme intelligente qui a une passion dévorante qu’elle doit tenir secrète au sein de son entourage pour plusieurs raisons. J’ai vraiment apprécié que Slay mette en avant la sororité féminine. La relation entre Kiera et sa sœur, ainsi que celle que l’héroïne entretient avec sa meilleure amie, sont particulièrement intéressantes. Ca change et c’est rafraichissant à lire !

Le roman se dévore avec une facilité déconcertante. Il se lit vite et c’est très addictif. La quête de vérité de Kiera est passionnante. Les révélations sont fracassantes et la tournure des événements amène d’autres sujets intéressants. Slay souligne l’importance pour les minorités de pouvoir bénéficier d’espaces safe mais aussi le chemin qu'il reste à parcourir en ce qui concerne l'inclusivité et la diversité dans le milieu du jeu vidéo.

Je ne peux que vous conseiller de découvrir Slay à votre tour. Un roman passionnant, addictif et qui délivre des messages importants. Laissez-vous charmer !

Kiera a créé son propre jeu vidéo en réalité virtuelle : Slay. Un jeu qui dépasse les 100 000 joueurs et qui met à l'honneur la variété des cultures des personnes noires et qui leur est exclusivement réservé.

Malheureusement un jeune garçon est tué dans la vie réelle à cause d'une dispute dans le jeu, et ce dernier est vite catalogué comme raciste et violent. La jeune Kiera va devoir faire face à cette déferlante de haine tout en gardant son identité secrète.

Je dois dire que j'ai passé un très bon moment de lecture avec Slay. J'ai joué à beaucoup de mmorpg donc il n'en fallait pas plus pour m'enthousiasmer.

Cependant et je trouve ça vraiment dommage, j'ai trouvé qu'il manquait énormément de clef de lecture pour un lecteur francophone. Si certains termes sont expliqués par la traductrice, ils ne le sont pas tous et j'ai passé énormément de temps avec mon téléphone ouvert pour comprendre les sous entendus et l'ampleur de ce qui est dénoncé.

Je vais essayer d'être un peu plus précise. Le mot 'hotep' si le terme est vite expliqué par la sœur de la narratrice on en saura pas plus. Sauf erreur de ma part je ne l'ai jamais entendu utiliser dans la langue française, j'aurais voulu une définition en complément (en note par exemple) plus claire et précise. J'ai bien compris que ça désignait plus ou moins un homme noir misogyne mais pourquoi ce terme spécifiquement ? Quel est sa racine ? etc.

Ensuite un des joueurs de Slay porte le pseudo Anubis et un autre joueur Bertranubis. C'est visiblement problématique et sans doute y a t'il un jeu de mot, mais j'avoue ne pas avoir compris pourquoi Kiera et Cicada le considérait comme un manque de respect. Est-ce un manque de respect envers le joueur Anubis pour avoir 'copié' son pseudo ? Un jeu de mot douteux ? Autre chose ? J'étais un peu perdue d'autant plus que ça a l'air important aux yeux de Cicada.

Quelques pages plus loin Cicada dit regretter son pseudo. Elle pense que si elle avait choisit Nubia peut-être qu'Anubis se serait intéressé à elle et qu'il serait devenue amis. Encore une fois pourquoi ? Est-ce que la Nubie était connue pour vénérer spécifiquement Anubis ?

J'ai l'impression que l'autrice essaie de dénoncer plein de choses (et elle a tout à fait raison de le faire) mais je me sentais bloquée parfois par la barrière culturelle avec les USA parce que je ne comprenais pas pourquoi tel mot est utilisé ou pourquoi tel comportement n'était pas approprié.

Les termes Colombisé et esclavisé sont utilisés également et en faisant mes recherches je comprends pourquoi mais c'est dommage de devoir interrompre sa lecture, chercher, reprendre. J'aurais voulu avoir des petites notes en bas de pages explicatives (rapide) et j'aurais fait mes recherches ensuite.

Ce cap étant passé, il y a une grosse dénonciation du racisme ordinaire dans les jeux vidéos. Et j'ai trouvé ça très bien d'en parler, même si pour ma part j'ai toujours joué à des mmorpg dans lesquels il y avait plusieurs choix de couleurs de peaux pour son personnage. Il faut garder en tête que ça n'a pas toujours été le cas et que ce n 'est absolument pas normal. J'ai aussi apprécié que l'autrice parle du racisme plus pernicieux avec les amis blancs de Kiera qui ne sont pas foncièrement mauvais mais pas très délicats non plus voir carrément insultant parfois sans s'en rendre compte.

Un comportement raciste ce n'est pas forcément celui de quelqu'un de mauvais jusqu'à la moelle, ça peut-être aussi des choses que l'on a intégré en nous depuis tout petit et c'est très important de mettre le doigt dessus.

Enfin, j'ai beaucoup aimé le traitement du personnage de Malcolm qui rappelle qu'en plus de subir le racisme les femmes noires subissent en plus la misogynie (entre autre discrimination malheureusement).

Ce roman est rapide à lire, très intéressant et porteur de messages importants qu'il faut absolument transmettre. Mais le point faible pour moi ça reste les termes trop spécifiques employés (sans plus d'explications) et le réalisme. Alors c'est une histoire certes, mais j'ai eu énormément de mal à croire que Kiera ait pu à 17 ans créé un jeu vidéo toute seule (même si c'est une élève brillante), il manque quand même l'argent et les ressources. Peut-être qu'il aurait fallu un peu plus travailler cet aspect (en faisant d'elle une jeune développeuse pour un gros studio par exemple).

Ceci dit je vous conseille tout de même cette lecture qui devient très prenante dans les derniers chapitres.

Slay est un très bon roman Young Adult qui traite d’injustices, mais aussi de persévérance, d’amitié, de créativité et de partage. L’héroïne est aussi forte qu’attachante, et l’univers virtuel imaginé par l'auteur immersif. Le roman aborde de nombreuses thématiques comme le racisme et le sexisme dans la vie réelle ou sur internet, l'appropriation culturelle ou encore la masculinité et les relations toxiques. Porteur de messages importants, Slay rappelle l’importance pour les minorités de pouvoir bénéficier d’espaces safe, et que le milieu du jeu-vidéo a encore du chemin à faire en ce qui concerne l'inclusivité et la diversité.

Ma chronique complète : https://talasilit.wordpress.com/2020/12/24/slay-brittney-morris/