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La poterie était son premier amour. Je crois qu’elle préférait vraiment modeler des pots plutôt que de passer du temps avec papa, Alex ou moi. Parfois, je me disais même que si nous n’allions pas la chercher dans son atelier, elle oublierait de manger ou de dormir.
Quand nous parvenions à l’éloigner de sa table tournante, elle paraissait sortir d’un coma et clignait des yeux en se demandant qui nous étions.
Fait étrange, très peu d’œuvres finissaient dans le four. La plupart étaient abandonnées à moitié terminées et séchaient à l’air libre jusqu’à devenir friables. Elles s’alignaient ainsi sur des étagères en attendant je ne sais quoi. Maman elle-même ne le savait sans doute pas.
Papa avait une pilosité particulièrement développée. De longs cheveux bruns torsadés, un duvet sombre et épais sur le torse, ainsi qu’une moustache et une barbe qui faisaient ressortir le bleu de ses yeux perçants. Il avait un humour décalé, une tendance à l’espièglerie et s’exprimait de façon laconique. Il adorait les joutes oratoires, surtout en tête-à-tête.
Afficher en entierVoilà, un nouvel échec du traitement de fertilisation. Et une nouvelle menace de la part des jumelles Stepford. La journée avait vraiment mal commencé.
Pour éviter de penser à cette terrible déception, je me concentrai sur mon altercation avec Ellen et Liz, qui m’avait profondément affectée. Je pensais à cette chanson des Talking Heads, Once in a Lifetime… Une fois dans une vie… et à la voix rauque de David Byrne : « Comment en suis-je arrivé là ? » Une question qui me rappelait la période la plus noire de ma propre existence.
J’avais quatorze ans et je vivais dans une communauté rurale de Géorgie.
Oui, une communauté. Pas une de ces sectes religieuses type David Koresh. Plutôt un groupe hippie contestataire, où les gens cultivaient leur jardin, préservait l’environnement et faisaient la classe eux-mêmes à leurs enfants. Grâce à cet état d’esprit, mon jeune frère Alex et moi avons vécu une enfance relativement heureuse et pour le moins peu orthodoxe.
Afficher en entierPas question de s’arrêter pour répondre aux interpellations, sans quoi elle manquerait la remise des Oscars. Aussi les ignorerait-elle avec un art consommé du sourire, ne s’arrêtant que pour faire un signe de main factice ou prendre la pose.
Ainsi, j’affichais un sourire radieux avant de pousser la porte vitrée et d’entamer ma marche triomphale en direction de mon bureau. Le funk diffusé par la radio était étouffé par un quatuor à cordes et, au lieu de la lumière peu flatteuse des néons, j’étais sous les feux des projecteurs. Je n’étais plus gênée par l’odeur de moisi tenace.
Désormais, les lieux exhalaient les effluves subtils d’un parfum hors de prix. Quant aux piles encombrantes de CD, livres et mémos, ils avaient disparu au profit des somptueux piliers d’ivoire qui encadraient l’allée. Seul restait le poster corné de Britney Spears dans la salle de conférences, pour mon grand plaisir.
Afficher en entierC’était un jour de semaine comme les autres, quand tout a commencé. A environ midi dix, j’avalai les dernières gouttes de mon Coca Light, quand les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur le huitième étage.
Comme j’avais oublié ma carte d’identité, j’avais eu droit à un contrôle en règle par les types de la sécurité.
Heureusement, le bac à papier maintenait la porte vitrée ouverte, comme d’habitude. Il n’y avait en effet pas de réceptionniste au huitième étage, aussi, sans le fameux bac à papier, j’aurais été obligée d’appeler quelqu’un à la rescousse.
Cela n’aurait pas été un drame, mais j’aimais arriver aussi discrètement que possible. C’était toutefois peine perdue.
Etant donné l’agencement de l’étage, je ne pouvais me rendre à mon bureau sans être accostée par une nuée de collaborateurs.
Non que je n’apprécie pas mes collaborateurs – au contraire ! –, mais ce rituel matinal était interminable et à l’évidence totalement improductif.
Afficher en entierSois fier de ce que tu es. n'écoute pas ceux qui tenteront de te persuader du contraire.
Afficher en entierAffronte les difficultés. Le bonheur te comblera ensuite.
Afficher en entierVoilà, un nouvel échec du traitement de fertilisation. Et une nouvelle menace de la part des jumelles Stepford. La journée avait vraiment mal commencé.
Pour éviter de penser à cette terrible déception, je me concentrai sur mon altercation avec Ellen et Liz, qui m’avait profondément affectée. Je pensais à cette chanson des Talking Heads, Once in a Lifetime… Une fois dans une vie… et à la voix rauque de David Byrne : « Comment en suis-je arrivé là ? » Une question qui me rappelait la période la plus noire de ma propre existence.
J’avais quatorze ans et je vivais dans une communauté rurale de Géorgie.
Oui, une communauté. Pas une de ces sectes religieuses type David Koresh. Plutôt un groupe hippie contestataire, où les gens cultivaient leur jardin, préservait l’environnement et faisaient la classe eux-mêmes à leurs enfants. Grâce à cet état d’esprit, mon jeune frère Alex et moi avons vécu une enfance relativement heureuse et pour le moins peu orthodoxe.
Mes parents étaient originaires du nord-est des Etats-Unis. Ils s’étaient rencontrés à Yale, où maman enseignait l’art et papa était professeur de philosophie. Encouragés par l’un de leurs mentors, ils avaient délaissé la rigidité de la vie académique pour adopter un mode de vie communautaire dans une ferme dans les environs d’Athens, en Géorgie.
Quand je pensais à ma mère à cette époque, je la revoyais penchée sur son ouvrage, les mains couvertes de boue.
Elle avait de longs cheveux blonds et raides, une peau perpétuellement bronzée et des fossettes qui apparaissaient lorsqu’elle se concentrait à l’extrême, comme lorsqu’elle modelait l’argile.
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