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Certaines sociétés connaissent une insécurité permanente à cause d’un état de guerre, de famine, ou bien d’une violence endémique. Dans nos sociétés occidentales, les conditions d’existence sont relativement stables. Pourtant, à un degré ou à un autre, le risque est au cœur de la condition humaine, il est la rançon du fait que chaque individu crée à chaque instant sa liberté, avec une lucidité inégale mais parfois aussi avec une adversité inattendue impossible à prendre en compte avant qu’elle ne survienne.
Afficher en entierSur un autre plan, les conduites à risque des jeunes générations se développent et suscitent l’inquiétude, elles sont ici entendues comme un jeu symbolique ou réel avec la mort, une mise en jeu de soi, non pour mourir, bien au contraire, mais avec la possibilité non négligeable d’y perdre la vie ou de connaître l’altération des capacités symboliques de l’individu (Bell, Bell, 1993 ; Lachance, 2011 ; Le Breton, 2000, 2003, 2007 ; Lightfoot, 1997). Elles sont l’indice d’un manque d’intégration sociale, d’un goût de vivre insuffisant. Elles sont un dernier sursaut pour s’extirper d’une souffrance, se mettre au monde, accoucher de soi dans la souffrance pour accéder enfin à une signification de soi pour reprendre sa vie en mains.
Afficher en entierEn 1980, P. Lagadec propose la notion de « risque technologique majeur » et dénonce la fragilité de certains dispositifs techniques et les dangers qu’ils font courir à leur environnement écologique et humain. Le sentiment d’une forte vulnérabilité, d’une confiance rompue, le fait de devoir rendre des comptes amènent nos sociétés à être hantées par une sécurité, étouffant parfois les possibilités de déploiements personnels ou d’invention pour ne pas s’exposer à l’inconnu. Le prix grandissant de chaque existence, dans une société d’individus où l’espérance de vie ne cesse de s’accroître, ajoute au sentiment de précarité.
Afficher en entierDes statistiques mettent en évidence ses probabilités d’occurrence. Il est une mesure de l’incertitude. L’incertitude diffère de cette acception puisqu’elle traduit justement une absence radicale de connaissance à son propos. Certes, il y a peut-être un danger, mais il n’est pas identifié, et il n’y en a peut-être aucun. L’ignorance domine encore. On sait seulement que pour l’instant on ne sait pas. Ce n’est que dans le développement des choses que le danger ou l’innocuité se révélera.
Afficher en entierLe risque est la conséquence aléatoire d’une situation, mais sous l’angle d’une menace, d’un dommage possible. À la différence du même aléa perçu sous un jour favorable qui serait plutôt une chance. Le Robert, sous la direction d’A. Rey (2000), renvoie l’étymologie du terme risque à l’italien risco. Certains le rapprochent du latin resecare : « enlever en coupant », par l’intermédiaire du latin populaire : resecum, « ce qui coupe », et de là « écueil », puis « risque que court une marchandise en mer ». L’espagnol riesgo : « rocher découpé », « écueil », rejoint cette étymologie autour des dangers encourus par les marins. Le Robert en signale une autre, via le roman tixicare, élargissant le latin classique : rixare, « se quereller »
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