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La sexualité est un continent inconnu. Certains hommes aiment se déguiser en femme, certaines femmes aiment faire l'amour dans leur voiture, sur un parking ou sur une plage devant d'autres hommes.
Afficher en entierL'humanité se divise en deux catégories : ceux qui renoncent au premier obstacle et les autres.
Afficher en entierC'est ça, l'art du conteur. Faire naître cette terrible proximité qui vous fait accompagner, aimer et regretter les personnages, souffrir avec eux, se réjouir, trembler avec eux... Pourtant, ce ne sont que des mots. [...] Les romanciers sont des menteurs, ils enjolivent, ils extrapolent, ils finissent par prendre leurs mensonges pour de la réalité.
Afficher en entierLes gens ne changent pas, ils croient tous que leur système de valeurs est le bon, que ce qu'ils font est la chose à faire. Personne ne pense jamais que le type en face de lui a raison et lui-même tort. [...] Tout le monde pense être réglo. On se dupe soi-même. On arrange, on embellit - et on noircit les autres pour mieux s'apprécier. C'est comme ça qu'on arrive à vivre...
Afficher en entierÀ 14h.30,ce même jour,Servaz fit son entrée dans la salle de l'institut médico-légal où l'attendait le docteur Fatiha Djellali .Elle avait ramené sa sombre chevelure en un chignon serré et passait le tablier et la blouse de travail. Elle avait aussi pris le temps de se maquiller et d'appliquer un discret rouge à lèvres.
Afficher en entier— Nous sommes tes plus grandes fans, dit Ambre ingénument, en montrant le livre et en serrant sa main chaude.
— Tes plus grandes fans, fit écho Alice avec conviction en étreignant son autre main.
Elles étaient sincères. Elles avaient commencé à le lire à douze ans – des romans pour adultes pleins d’une violence quasi insoutenable, de scènes choquantes et révoltantes, de meurtres, de mutilations. Ce qu’elles aimaient, c’est que les coupables s’en tiraient souvent et que les victimes n’étaient jamais complètement innocentes. Surtout, il régnait dans ses romans une atmosphère décadente ; tous ses personnages étaient mus par des pulsions morbides, des mobiles sordides et des perversions très créatives. Et, bien entendu, il y avait le sexe.
Afficher en entierServaz descendit de voiture avec une lenteur inhabituelle. Il ne l'avait pas revue depuis l'affaire des Communiantes, mais il la reconnaissait comme s'il était venu hier. (...) Un mois de mai chaud et humide... Deux jeunes filles trouvées mortes près d'une cité universitaire. Et un étudiant pendu dans sa piaule. Sa première affaire criminelle: un fiasco. (...) Servaz franchit le seuil de la pièce avec un goût de cendre dans la bouche. (...) Puis il tourna son regard vers la forme à leurs pieds. (...) Mais ce n'est pas son aspect général qui fit battre violemment le sang de Servaz dans ses carotides, ce n'est pas non plus son visage difforme qui fit que la tête lui tourna: étendue presque en position fœtale sur le carrelage, Amalia Lang portait sous sa robe de chambre ouverte une aube de communiante.
Afficher en entierDans la bulle de lumière de la lampe, les mots, les scènes, les personnages sortent du livre et dansaient une ronde autour de lui. Soudain, il se demanda combien de personnes dans cette ville lisaient en ce moment précis, c'est-à-dire combien en même temps que lui. Des centaines ? Des milliers ? Et combien regardaient la télévision ou l'écran de leur téléphone ? Infiniment plus, sans aucun doute. Étaient-ils, eux, lecteurs, comme les indiens du XIXème siècle: menacés d'extinction par une race nouvelle ? Appartenaient-ils à l'ancien monde en train de disparaître ?
Afficher en entierSelon certains spécialistes, la fin du monde avait bel et bien commencé l'année précédente, à l'insu de tous, le point de non-retour ayant été atteint en 2016 avec une concentration de CO2 dans l'atmosphère terrestre de 400 parties par million (ppm). A partir de ce seuil, la température ne ferait plus qu’augmenter d'année en année. Mais apparemment, tout le monde s'en foutait.
Afficher en entierIl regarda la date du publication : 2010. Qu'est ce que cela voulait dire ? Une fois de plus, la vie - ou plutôt la mort - imitait la fiction d'Erik Lang... Une fois de plus les fantasmes de l'auteur étaient sortis des pages pour prendre corps dans la réalité.
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