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Maura affiche un sourire d'ange. Elle sait que je ne riposterais pas par la voix de la magie, jamais je ne le fais, mais je me retiens de ne pas lui allonger une gifle par-dessus la table.
"Vous êtes toutes les trois au courant de l'arrivée de cette gouvernante, je suppose", dit Père, les yeux rivés sur mes soeurs.
Afficher en entierJe sais ce que disent les Frères: la magie n'est pas un don du Seigneur; c'est du diable qu'elle vient tout droit. Les femmes douées de ses pouvoirs ne peuvent être que folles ou maléfiques. Destinées, au mieux, à l'asile. Au pire, au navire-prison, si ce n'est pas à la tombe avant l'heure.
"J'y verrais plutôt une malédiction, dis-je, rassemblant les épingles à cheveux éparpillés sur sa coiffeuse.
Afficher en entier-Oh, pour l'amour du ciel, Cate, ne me regarde pas de cet air dégoûté! Tu sais très bien que c'est lé vérité. "Tu crois qu'elle s'est mise en tête de l'épouser?
-L'épouser?"
Afficher en entierNotre mère aussi était une sorcière. Simplement, elle le cachait mieux.
Mère. Elle me manque. Pas un jour ne passe sans que je me dise: si seulement elle était là.
Tess court devant moi, droit vers la roseraie - notre refuge, notre seul lieux sûr. Ses ballerines dérapent sur le pavé, la capuche de sa cape glisse et libère ses boucles blondes. Je jette un coup d'oeil vers la maison. Pour une fille, sortir la tête nu est interdit par les Frères; et une jeune fille bien élevée ne court pas. Mais les grandes haies nous dissimulent. Tess ne risque rien.
Pour le moment.
Je la rejoins au pied d'un érable, où elle m'attend en donnant des coups de pieds aux feuilles mortes. Ses petites dents nacrées mordillent sa lèvre inférieure et elle bougonne: "Je déteste l'automne. Tout à l'air si triste.
-moi, je l'aime bien."
Il y a quelque chose de tonique dans l'air piquant de septembre, dans le bleu perçant du ciel et le jeu des orangers, des rouges vifs et des ors. S'ils le pouvaient, les Frères interdiraient l'automne. Trop beau. Trop voluptueux.
-Mais regarde, dit Tess, en désignant le treillage où pendent des clématites fanées. Tout est en train de mourir."
Afficher en entierEt ces mots de Brenna : « Vous pouvez arrêter ça. Mais pas sans sacrifice. »
Mère croyait en cette prophetie. Elena y croit. L’ordre des Soeurs y croit.
Comment empêcher le pire ?
Afficher en entierOn ne choisit pas ceux qu'on aime. Et ce n'est pas parce qu'ils sont impossibles qu'on cesse de les aimer.
Afficher en entierMes mains remontent sur son torse. Ma bouche se tend vers la sienne.
Dans l'obscurité, nos nez se cognent, mais Finn incline la tête de côté jusqu'à ce que ses lèvres frôlent les miennes. Elles frôlent de droite , de gauche, explorent. Goûtent. Il attend, mais je me contente de me presser plus encore contre lui. Il y déchiffre une invite et c'en est une. Son baiser se fait plus hardi. Mes orteils se recourbent dans mes ballerines ; mes mains s'agrippent à sa chemise ; un feu d'artifice éclate en moi.
Maintenant, sa bouche retrace l'ovale de mon visage, s'envole pour se poser à la base de mon cou.
- Finn, dis-je dans un souffle rauque...
Afficher en entierSi je ne peux pas épouser Paul, que ferai-je ? Une peur sourde s'insinue en moi. D'un autre côté, peut-être était-ce ce que Mère attendait de moi : que je me marie et que je quitte la maison ? Peut-être ma promesse ne valait-elle que tant que mes sœurs étaient enfants ? Maura me le répète assez souvent : elles ont moins besoin de moi maintenant.
Afficher en entierCombien je suis lasse d'éprouver de la honte pour être née ainsi: sorcière, et femme. Don du ciel ou malédiction, j'ai essayé d'en faire ce que j'ai pu.
Afficher en entierJe me sens comme une dinde troussée, ficelée, prête à passer au four.
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