Extraits

— Ou peut-être que je suis simplement un mauvais tireur, répondit Soho. Les blessures de Barstow n’étaient pas mortelles, d’accord, mais il n’y a aucune chance que l’autre, Amboy, ait survécu après avoir reçu une balle en plein cœur.

— Ce garçon est spécial. Il n’est pas comme nous.

— Pas comme nous?... Que voulez-vous dire ? C’est un extraterrestre?

— Jack, voyons…

Zofia déplaça le bras droit d’Amboy, puis releva la manche de son chandail, révélant un étrange tatouage sur son épaule :

37 – MR. AMBOY

U N I T – T . O . G .

LP2 – AREA CH-854

S-MEMENTO DE5832174

TID BL-37-X748X

— Ces tatouages sont presque toujours visibles dans la zone de traitement, expliqua Zofia, ce qui n’est pas le cas à T-Walls. Là-bas, ils sont camouflés par les projecteurs holographiques. Ces projecteurs peuvent aussi masquer les véritables traits d’une personne. C’est pour cette raison que vous n’avez pas immédiatement reconnu ces deux garçons. Ce sont leurs vrais visages que vous voyez présentement. À T-Walls, ils sont normalement dissimulés sous des masques holographiques.

La femme sortit un petit appareil de la poche de son sarrau et le passa au-dessus du tatouage. Muni d’un lecteur optique, l’appareil déchiffra les données du tatouage, puis une voix électronique les énonça : « Numéro trente-sept, monsieur Amboy, unité T.O.G. Projet Limia 2, section CH-854, mémento de sécurité DE5832174. Identification approuvée : Dowty, Edmond, premier-maître. »

— Alors, son vrai nom est Edmond Dowty? demanda Jack.

Zofia fit signe que non.

— Il n’est pas davantage Edmond Dowty qu’Alexia est Mary Fox.

« Les quatre émissaires se regroupèrent autour de Julius et posèrent ensemble leurs mains sur son abdomen, à l’endroit exact où se trouvait la blessure. Un halo de lumière blanche enveloppa alors le corps de Julius, rendant sa peau presque translucide. Sous son épiderme, on voyait se produire de petites décharges électriques, qui finirent par se transfor- mer en de longues zébrures. Sinueuses et ramifiées, elles parcouraient tout son corps, du sommet de son crâne à la plante de ses pieds. Les stries lumineuses se concentrèrent autour de la plaie, qui commença lentement à se refermer. Un fragment de balle s’extrayait de la blessure à mesure que celle-ci se cicatrisait, comme si l’organisme de Julius recra- chait le corps étranger qui menaçait sa vie. »

Lorsque l’Acura se gara devant la maison, Iago, June et April étaient déjà prêts. Maïa s’était servie de son téléphone pour les prévenir. Ils n’étaient pas au courant de tous les détails, mais savaient que Martis était mort et que Julius était blessé. Ils accoururent vers la voiture et se chargèrent d’en sortir Julius, dont les vêtements étaient tachés de sang. Pendant qu’ils le transportaient jusqu’à leur planque, Maïa s’occupa d’extraire le fauteuil roulant du coffre arrière de la voiture et de le faire rouler jusqu’à la maison. Une fois qu’ils furent tous en sécurité à l’intérieur, June et April se dépêchèrent de déposer Julius sur le canapé et de le débarrasser de sa chemise.

— Il a reçu une balle à l’abdomen, les informa Maïa en pénétrant à son tour dans la pièce.

— C’est pas joli, observa April en examinant la plaie.