Extraits

À cet instant, la sonnette retentit. L’interruption était la bienvenue.

Quand Faye ouvrit la porte, elle hoqueta et Nadia se retourna, paniquée… avant de hoqueter plus fort encore.

— Verlaine ?Son amie marcha vers elle, Mateo à ses côtés.

Même si elle aimait Mateo, Nadia le regarda à peine, ses yeux refusant de quitter Verlaine un seul instant.

Avait-elle toujours été aussi belle ? Ses cheveux argentés brillaient comme de la soie, et son long visage fin n’avait jamais semblé aussi gra-cieux et élégant. Mais la beauté physique de Verlaine ne fut pas ce qui frappa le plus Nadia. Ce fut plutôt tous les souve-nirs qu’elle avait de son amie, de leur première rencontre jusqu’au jour où elle lui avait dit adieu. Tous les souvenirs lui revinrent à ce moment, mais au lieu de la Verlaine camouflée et incomplète qu’elle avait vue auparavant, Nadia la vit vraiment. Toute sa loyauté. Tout son humour. Tout son courage. C’était la véritable Verlaine, son amie, celle dont elle avait bien plus besoin qu’elle n’avait été capable de le comprendre avant.

— Mon Dieu, s’exclama Nadia avant d’étreindre Verlaine, qui lui rendit son accolade. La magie est brisée. Mais comment ?

— Asa, répondit Verlaine d’une voix enrouée par ses larmes retenues. Il a volé tout cet amour pour moi. Il m’a redonné tout l’amour qu’Elizabeth a volé, ce qui est super, mais un peu gênant, parce qu’en route, deux pompiers m’ont demandée en mariage.

— Et madame Tseng à l’épicerie, ajouta Mateo. C’est légal ici, maintenant.

— Je sais. Oncle Dave et oncle Gary planifient une cérémonie cet été, et je dois m’acheter une robe de demoiselle d’honneur.