Extraits

Aubain serra les dents. Voilà que ça recommençait… Il n’ignorait pas qu’il ne devait prêter aucune attention aux paroles d’un Démon, surtout un Démon de la tentation, et pourtant, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il fallait qu’il sache…

Conscient qu’il avait ferré sa proie, Srizi prit tout son temps avant d’enfin se décider à faire part de son plan à un Aubain qui avait du mal à contenir sa rage grandissante.

— Un duel.

— Quoi, un duel ?

— Toi contre moi. Ou moi contre toi, comme tu préfères.

— Cesse d’ergoter et viens-en au but !

— Le premier de nous deux qui lâche son épée sera considéré comme le perdant et se soumettra à l’autre, qui pourra faire de lui ce qu’il voudra aussi longtemps qu’il lui plaira. Le vaincu s’engage à obéir sans discuter au vainqueur. Et je m’engage également à ne pas utiliser la magie. Ce sera un duel à la loyale, épée contre épée.

Aubain eut un rictus.

— Et donc, je devrais avoir confiance en la parole d’un Démon ?

Srizi poussa un soupir agacé tandis que ses cheveux passaient du châtain au rouge flamboyant.

— Là, tu es de mauvaise foi. Je reconnais que tous les Démons ne respectent pas leur parole, mais je n’en fais pas partie. Et tu le sais très bien. Je suis un Démon de la tentation, pas un Démon du mensonge.

Le Templier crispa les mâchoires. Il était bien obligé de convenir que Srizi avait raison. Que ça lui plaise ou non, ce fichu Démon avait le sens de l’honneur. Aubain finit par donner son accord d’un bref hochement de tête.

— Très bien. Le premier qui perd son épée se soumettra à l’autre.

— Alors, en garde, Templier !

- Cette fois, tu ne te déroberas pas, siffla-t-il avec une colère froide qui ne fit qu’amuser Srizi.

- Je n’en ai pas l’intention.

Le ton persifleur de son interlocuteur agaça Aubain. Ce maudit Démon ne pouvait donc jamais se montrer sérieux ?

Ce Démon qui s’était fait un plaisir de lui donner son nom avant de lui glisser entre les doigts comme l’anguille malfaisante qu’il était.

Ce Démon qu’il retrouvait sans cesse sur son chemin, et qui chaque fois lui échappait.

- Tu es pire qu’un incube, capitula Jemenrorr en refermant ses mains sur la taille de Srizi.

- Je suis aussi bien plus beau et bien plus doué au lit qu’un incube.