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« La Grande Course est un combat, une mêlée d'hommes, de sang et de chevaux, les plus rapides et les plus forts, qui ont déjà survécu à deux semaines sur la grève ; ce sont des embruns qui vous volent à la figure, la magie mortelle de novembre sur la peau, et des Tambours du Scorpion qui prennent le pas sur les battements du coeur ; c'est la vitesse, si vous avez de la chance ; c'est la vie et la mort, ou les deux, et c'est unique. Jadis, ces dernières lueurs du jour précédant la Course représentaient pour moi le meilleur moment de l'année, avec leur avant-goût de fièvre et de jeu, mais, à l'époque, je n'avais à perdre que ma vie. »
Afficher en entier"There are moments that you'll remember for the rest of your life ans there are moments that you think you'll remember for the rest of your life, and it's not often they turn out to be the same moments. But when Peg Gratton turns around ans chalks my name on the list, white on black, I know, without a doubt, that it's an image I'll never forget."
Afficher en entierJ'arrête Dove et j'écoute. Shhhhh... shhhhh...
J'attends un long, très long moment, mais je n'entends que l'océan.
Alors je lance Dove au grand galop.
Afficher en entierPuis Corr se tait et fixe l'horizon. Je vais lever un sabot, le reposer et tester son appui.
Alors Corr se détourne et fait un pas hors de l'océan. Il reflète la tête d'un geste brusque lorsque sa jambe blessée touche le sol, maux continue à avancer et lance un nouvel appel. Un pas l'éloigne de la mer de novembre, puis un autre.
Il bouge avec lenteur, et la mer chante pour nous deux, mais il revient vers moi.
Afficher en entierJe n'ai pas pas cru Gabe quand il me disait qu'il ne pouvais pas le supporter. Je pensais qu'on pouvait tout endurer, si on le voulais vraiment.
Afficher en entierJe tiens Corr, mais je ne tiens rien. Un cri perçant et clair monte quelque part. Puis je tombe.
Pendant les brefs instants où je flotte entre Corr et la mer, je pense tous d'abord aux douzaines de chevaux qui déboulent derrière nous, puis à la mort de mon père.
Je dois absolument m'écarter. Je dois en touchant le sol rouler sur moi-même pour éviter les sabots qui approchent. Si je ne perds pas connaissance, je survivrai peut-être.
Un moment, tout m'apparaît avec une clarté intense : le visage comme un masque rouge de Corr, un naseau déchiré, l'horizon qui s'étire loin, très loin, et le bleu intense du ciel de novembre tout là-haut.
Le genou de la jument pie se lève à la rencontre de ma tête.
Je heurte le sable, et ma vision explose comme une vague qui déferle. J'ai de l'eau de mer dans la bouche, sous mon corps, le sol résonne du roulement des sabots, et tout est rouge, rouge, rouge et encore rouge au-dessus de moi.
Afficher en entier- Cavaliers, en place pour le départ !
Je regrette de ne pas être près de Sean et Corr, mais il est déjà trop tard. Trois officiels nous font reculer et aligner derrière de grandes perches de bois. Des centaines de grelots sur des douzaines de sabots résonnent et retentissent. Les capaill uisce claquent des mâchoires, soufflent des narines et piétinent, procurés de longs frissons. J'écarte Dove autant que je le peux de ses voisins. Entourée de prédateurs, elle garde les oreilles couchées contre son crâne.
Le capall uisce près de de moi secoue la tête, et l'écume ruisselle sur son cou et son poitrail.
Le compte à rebours a commencé.
<< Shhhhhhh, shhhhhhh >>, murmure l'océan.
On lève les perches.
Afficher en entier<< - Tu voudrais le monter ?
Je n'en crois pas mes oreilles. Je ne veux pas lui dire << Pardon ? >>, parce que, si j'ai bien entendu, ça lui donnerait l'impression que je refuse et, si je me suis trompée, il penserait que je ne l'écoutais pas.
- Avec moi, ajoute-t-il.
C'est la pagaille dans ma tête : hier, j'ai vu ce cheval arracher le cou d'un homme, et c'est le plus rapide de toute l'île, mais le monter serait trahir la mémoire de mes parents ; en plus, j'ai peur d'adorer ça, et aussi d'avoir peur, et je voudrais impressionner Sean Kendrick, mais j'ai également besoin, la nuit dans mon lit, quand je passe en revue la journée écoulée, de me supporter moi-même.
- Sur les falaises, alors, je réponds.
La mer est haute, il n'y a pas d'autre possibilité. Je repense au capall uisce que Sean montait, et qui s'est jeté d'en haut.
- Tu peux refuser.
Il sait bien que je n'en ferai rien. >>
Afficher en entierJ’entre dans la stalle.
— Ne te fie pas à lui.
Je plisse les yeux.
— Et toi ?
Son expression ne varie pas.
— Tu ne risques rien de moi. Tu sais bander une jambe ?
— Je suis née en bandant des jambes ! je rétorque sèchement, car je me sens insultée.
— Sans doute un accouchement mouvementé !
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