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La nuit léchait les hautes herbes et les feuilles acérées des arbres de sa langue bleue paresseuse. De loin en loin, montait l'appel d'une bête, le cri saccadé d'une autre, entre les gloussements d'oiseaux qui glissaient et rebondissaient dans les branches.

Elle écoutait la nuit proche.

Parfois, cela faisait comme un bruit de pierre râpant la première peau d'une branche, quand on la pèle. Ce n'était pas un bruit unique et répété, mais plusieurs, tantôt ici, tantôt là, qui montaient du chuchotis caressant.

Un peu après que le jour d'avant se fut éteint avec la plongée sous terre de la boule de lumière rouge, le petit souffle d'air s'était levé ; il semblait sortir de chacune des tiges d'herbe qui s'agitaient pour le retenir ou l'attraper, empêcher sa course invisible ; les feuilles et les épines des plus courtes branches, entre ciel et terre, faisaient de même. Au sol, de la poussière tournoyait et filait, perdant progressivement sa chaleur tandis que le sombre glissait sur les pans dressés des montagnes, que les arbres devenaient noirs comme des choses creuses découpées dans le ciel dur.

Un jour, elle avait vu une eau profonde de cette couleur que prend le ciel quand la nuit se couche. L'image était restée dans sa tête.

Le courant d'air n'avait cessé de courir, plus ou moins vite et plus ou moins fort, froissant les feuilles et les herbes sèches qui recouvraient encore en grande partie le dessus de l'abri. D'abord, elle avait cru que ce bruit-là provenait des autres, endormis sous les branches entrelacées, mais non : c'était juste le frottement de l'invisible course sur les feuilles brunes, cassantes et racornies comme de vieilles raclures de peaux - elle ne s'y était plus laissé prendre.

Elle ne dormait pas avec eux. Depuis longtemps déjà. Presque depuis la dernière fois que les grands arbres à épines dures s'étaient couverts de cette autre sorte de petites feuilles blanches qui ne duraient pas. Elle restait la plupart du temps à l'extérieur de l'abri, contre les pierres qui bloquaient les branches coupées, blêmes et noueuses. Elle s'était confectionné une couche, comme un oiseau, avec des feuilles et des poignées d'herbe et des tiges assouplies à coups de pierre. Les autres l'avaient laissé faire, intrigués, regardant le nid qu'elle regarnissait régulièrement. Ils ne lui avaient pas demandé ce qui la poussait à agir de la sorte. Aucun n'était venu s'asseoir devant elle pour lui adresser le moindre signe interrogateur. La nécessité d'une telle question ne leur était pas apparue. Ils s'asseyaient rarement devant elle. Mais ils avaient prononcé les mots nî éi, la désignant du doigt et des yeux.

La douleur était venue en même temps que la lune grimpait au-dessus de la barre plate de la falaise. Une douleur au creux de son ventre gargouillant et lourd, à la peau distendue, qu'elle avait eu l'idée un jour de soutenir en passant autour de son cou une bande de tiges entortillées qui ceignait sa taille, libérant ainsi ses mains quand elle cueillait aux arbustes ou fouillait le sol. Là encore, les autres l'avaient regardée curieusement, harnachée de la sorte ; entre eux, ils avaient échangé des coups d'œil, des mimiques avouant leur incompréhension et cette expectative qui leur tombait dessus dès que leur attention s'arrêtait sur elle… La douleur. Et la peur aussi, comme une autre souffrance en pleine tête, de voir s'élever le disque rouge de la lune à cet instant précis.

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Moh'hr dit qu'un temps arrive où les territoires ne sont plus bons pour les hommes dessus parce que les choses à manger sont moins nombreuses et que les hommes dessus le sont davantage puisque d'autres hommes jamais vus arrivent et font des abris sous lesquels ils s'installent. Alors il faut laisser ceux qui arrivent ; il faut partir vers ce qui attend les hommes plus loin. Il dit que « plus loin » attend les hommes sans jamais fermer l’œil.

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