Extraits

Quelques jours ont passé depuis notre retour de l’hôpital. L’air ambiant est de plus en plus chaud et moi, j’ai de moins en moins envie d’aller en cours.

Je me suis donné une semaine avant de reprendre et là, c’est le moment. Mon réveil m’a sortie d’un horrible cauchemar, je suis trempée de sueur et, en me levant, je sens quelques gouttes couler sous mes cheveux. Je dois puer la transpiration !

Je balaye ma chambre des yeux, c’est un bazar sans nom. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut que je me motive à tout ranger parce que me laisser aller de cette façon ne me ressemble pas.

J’ai de moi l’image d’une femme forte… alors pourquoi les derniers événements me font aussi mal ? Pourquoi je n’arrive pas à passer outre ? Et cette colère… je n’ai jamais ressenti quelque chose de si atroce. Ça s’insinue dans chaque parcelle de mon esprit. Petit à petit, j’ai l’impression que ça tourne à l’obsession.

Après un bon petit déjeuner et une douche interminable, je prends enfin le chemin de la fac. Dans mes oreilles, Euphonik rappe l’une de mes chansons préférées : « Deuxième sexe » : des paroles pareilles, surtout venant d’un homme, me marquent au plus profond de moi. Elles me rappellent que quel que soit le sexe, tout le monde peut se battre pour le droit des femmes. Et lui, il l’image tellement bien que depuis que j’ai entendu cette chanson, je suis sous son charme. Tous ses titres se répètent encore et encore dans mon téléphone.

Je ne me suis pas rendu compte que j’arrivais déjà devant mon école. Des étudiants, ici et là, riaient aux éclats en se racontant des blagues.

Soudain mes intestins se tordent. Et si tout le monde avait appris ce qu’il m’était arrivé ? Et si cet enfoiré s’en était vanté auprès de ses potes ?

Mon cœur accélère sa cadence et je sens un vertige me tourner la tête. Je ferme les yeux une fraction de seconde mais je n’aurais pas dû, ça me donne encore plus le tournis, si bien que je perds l’équilibre et trébuche avec mes talons.