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Extrait ajouté par readerotter 2021-05-22T10:22:43+02:00

Simone, c'était une très vielle, avec des cheveux blancs et un éternel chignon. On savait qu'elle était vraiment très vieille, parce qu'elle s'appelait Simone et que c'était un prénom de vieille.

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Extrait ajouté par readerotter 2021-05-21T16:14:20+02:00

Aux victimes de intransigeance d'hommes qui, allant au-delà de ce qui est écrit , s'assoient sur le trône de Dieu

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Extrait ajouté par Eneeh 2020-06-19T20:34:32+02:00

Je mesurai l’ampleur du phénomène: chaque année, des milliers de petites filles se voient privées de leur innocence et sont sacrifiées sur l’autel immonde de la concupiscence d’une personne de leur entourage. Des dizaines de milliers de vies gâchées, impossibles à reconstruire. Dans les cas extrêmes, cela finit par un suicide. Dans d’autres, l’aboutissement est une solitude difficilement supportable due à l’impossibilité de nouer un minimum de rapport social avec qui que ce soit. Même pour celles qui réussissent à surmonter l’épreuve, une blessure qui ne peut se refermer les accompagne à jamais.

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Extrait ajouté par Eneeh 2020-06-19T20:31:58+02:00

Une broutille. Un viol, c’était peu de chose, après tout: un problème de femme jugé par des hommes.

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Extrait ajouté par Eneeh 2020-06-19T20:31:01+02:00

Viduité

Le poète a dit qu’un seul être nous manque et tout est dépeuplé. Le chansonnier lui a répondu que la solitude, ça n’existe pas. Qui croire? Avec la perte de l’être cher, c’est toute la vie de celui qui reste qui se vide. Il est dépouillé de son essence même, il n’a plus de raison d’être. Un arbre sans feuilles ne peut donner d’ombre, une rivière sans eau n’abreuve personne, une ville sans habitants est une cité sans âme. Et pourtant, seul, il ne l’est jamais totalement. La famille, les amis, les connaissances, chacun lui apporte son soutien, partage sa douleur, comprend sa peine, promet de rester à disposition à n’importe quel moment du jour ou de la nuit.

Mais partager sa douleur, c’est comme dispenser l’amour, on ne s’en trouve dépouillé d’aucune part. La peine d’autrui ne se comprend pas, chacun vit la sienne à sa manière, mystérieuse pour les autres. On est aux petits soins de sa personne, trop, bien souvent, jusqu’à l’étouffement. Il en vient à manquer d’air, à la désirer, cette solitude qu’il ne voudrait partager qu’avec le seul disparu. Puis le temps passe, pour lui comme pour le reste du monde. Il s’écoule simplement plus vite pour le bienheureux. Ce n’est qu’une question de relativité, en somme. Un matin, il se rend compte que les visites s’espacent, que le téléphone sonne plus rarement. On parle d’autres choses, on ne mentionne pas le défunt en sa présence, on fait attention aux mots que l’on prononce, craignant de réveiller un souvenir et, par les larmes qui en découlent, retarder la guérison d’une blessure qui peine à cicatriser. Ce n’est pas de l’indifférence, ce n’est pas de l’égoïsme, c’est tout simplement que la vie continue son cours. Et elle n’a que faire, la vie, de ceux qui sont tombés à l’arrière. Elle ne veut pas s’offrir le luxe de regarder derrière elle. Avançant de concert avec son compère le temps, c’est l’avenir qui est l’objet de son attention. Il faut penser aux vivants et oublier les morts.

Et lui, qui n’est plus qu’un survivant, finit par se retrouver tout à fait seul, avec des images, des sons, des odeurs. Des amertumes et des regrets. Des si qui restent en suspens. Des pourquoi sans réponse. Des comment sans solution. Cette solitude tant aspirée lui est maintenant pesante. Il voudrait une épaule disponible à volonté pour pleurer dessus. Mais cette épaule a trop à faire. Elle a ses soucis personnels, peut-être même ses propres chagrins, ses peines. Elle accorde quelques instants et retourne à ses préoccupations

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Extrait ajouté par Eneeh 2020-06-19T20:29:27+02:00

Nina était la fille d’un pasteur anglican qui, fraîchement marié, était parti avec son épouse dans une mission en Inde. C’est là que Nina vint au monde, unique enfant du couple. Les conditions étaient très difficiles pour les parents, habitués à un climat et un mode de vie complètement différents. La majeure partie des habitants des villages environnants pratiquait la foi hindoue. Il y avait aussi des musulmans, et seule une minorité adhérait aux principes chrétiens.

Nina grandit dans ce mélange de cultures, prenant le meilleur de chacune d’elles, rejetant le mauvais. Elle avait une amie de deux ans son aînée, Kashika, “celle qui brille”. Cette dernière habitait une maison faite d’argile, de paille et de bouse de vache dans le centre du village. Neuf personnes vivaient dans trois pièces, sans salle d’eau. La cuisine n’était qu’un coin dans la pièce principale, où se trouvait un poêle bas qui enfumait la cahute et sur lequel des casseroles chauffaient. Le reste de la nourriture était entreposé dans des pots en terre. Quelques nattes faisaient office de sièges sur lesquelles la famille s’accroupissait pour prendre les repas à même le sol, d’abord les hommes, ensuite les femmes.

Kashika dormait dans une chambre qu’elle partageait avec sa sœur aînée et deux de ses frères. Deux autres frères occupaient la pièce d’à côté, en compagnie d’un oncle âgé d’une quarantaine d’années, Mukunda.

Mukunda était l’aîné de la famille du père, venu habiter chez son frère après le décès de sa femme, alors qu’elle allait donner naissance à leur premier enfant. Celui-ci ne survécut pas non plus. Cet homme était un propre-à-rien qui profitait du labeur du reste de la famille, vivant aux crochets de son frère et passant ses journées à boire et à flâner, ainsi qu’à harceler les jeunes filles du village, au point que plusieurs parents n’osaient plus les laisser sortir seules, même pour aller chercher l’eau à la rivière. Mais il faut croire que tout cela n’était pas assez sérieux pour que des mesures coercitives fussent prises à son encontre.

Une après-midi, la porte de la mission fut secouée de coups répétitifs. C’était Kashika, dans tous ses états. On la fit entrer et, une fois calmée, elle expliqua sa mésaventure. Son oncle Mukunda, profitant de l’absence du reste de la famille, avait abusé d’elle. La jeune fille s’était débattue, mais n’avait pu échapper au pire. Elle réussit à se libérer en fracassant un pot en terre sur la tête de son agresseur et elle courut se réfugier dans le seul endroit du village où elle se sentirait en sécurité, chez les parents de Nina.

Peu après, une foule se rassembla devant la bâtisse. On avait retrouvé Mukunda, gisant et saignant abondamment. Des villageois avaient aperçu la fillette qui s’enfuyait en direction de la mission. Le pasteur appela la police, qui arriva beaucoup plus tard, et il n’avait pas été facile d’empêcher la cohue d’entrer en force dans la maison pour en faire sortir Kashika.

Les policiers déclarèrent qu’il n’y avait pas de preuves concernant les faits reprochés à l’accusé ni de témoins pour confirmer les dires de la jeune fille. Mukunda ne fut pas inquiété. Le conseil du village se réunit et décréta que la seule chose à faire pour laver l’honneur de la famille était que kashika épousât son oncle, ce qu’elle refusa, ainsi que l’on peut s’en douter. Le pasteur fit tout son possible pour empêcher ce qu’il estimait une abomination, d’autant plus que l’enfant n’avait que treize ans. Mais une plainte fut émise contre eux pour détention abusive d’une mineure contre la volonté de ses parents et cette fois, la police trouva que les faits étaient suffisamment évidents pour venir dans l’heure et faire sortir de force Kashika, menaçant d’arrêter le religieux s’il décidait d’entraver cette parodie de justice. Contactés, ses supérieurs hiérarchiques décrétèrent qu’ils ne pouvaient rien faire, ne voulant pas risquer de se mettre la population à dos. Le pasteur était tenu de se plier aux lois et aux coutumes locales, même si l’on pouvait les considérer comme choquantes.

Écœurée, la famille quitta la mission et retourna en Europe. Nina, qui n’oublia jamais son amie, se promit de consacrer sa vie à la défense des femmes maltraitées. Elle voyagea dans plusieurs pays, organisant des conférences pour alerter l’opinion publique. Elle ne rencontra que peu d’oreilles attentives. Elle finit par s’installer en Suisse, après avoir tiré la conclusion que les hommes se sentaient peu concernés par le sort des femmes, malgré les beaux discours en périodes électorales, mais, ce qui était plus surprenant, que les femmes elles-mêmes, une fois atteinte une certaine situation de pouvoir qui leur consentirait de faire bouger les choses, semblaient se désintéresser de la condition de leurs congénères, comme si, étant arrivées à la position tant enviée, elles craignaient d’en être détrônées par l’ascension de leurs pareilles.

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Extrait ajouté par Eneeh 2020-06-19T20:28:27+02:00

En vérité, les larmes d’une amie sont le baume qui apaise les souffrances d’un cœur meurtri.

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Extrait ajouté par Eneeh 2020-06-19T20:27:31+02:00

Prologue

Par le hublot, j’observe les lumières de la ville qui, petit à petit, disparaissent. Me voyant sombre, papa m’en demande la raison, mais devant mon silence, il n’insiste pas. Il doit penser que mon humeur est due au retour, après un séjour bien trop court. De toute façon, il se doute bien que je lui dirai ce que j’ai sur le cœur, au moment opportun. Il pose sa main sur ma joue, mais je tourne la tête et ferme les yeux. Dans près de quinze heures, ce sera l’escale à Singapour, puis, dix heures après, l’arrivée à Zurich. Il ne nous restera plus qu’à monter dans le train qui nous ramènera à la maison.

L’appareil a maintenant crevé les nuages. Au-dessus de nous, le scintillement des étoiles a remplacé les éclats artificiels de la métropole. Morose, je sasse et ressasse les circonstances qui m’ont conduite à entreprendre ce long voyage et dont les racines se trouvent profondément ancrées dans les années de ma prime enfance, événements qui marqueront à jamais ma vie.

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Extrait ajouté par Eneeh 2020-02-12T07:24:49+01:00

Clara veut la lune (prélude)

Il poussa un juron en ouvrant la porte d’entrée de la villa. Tout à son occupation, il ne s’était pas aperçu du changement de temps. Il tira la moustiquaire, qui avait été fermée pour protéger l’habitation des insectes indésirables, nombreux en ces journées d’été. Plus que les moustiques, ce qu’il détestait par-dessus tout, c’était les mouches, particulièrement les grosses noires au corps strié. Puis aussi les vertes, les mouches à merde, qui se pavanaient sur la viande, quand sa femme la sortait du réfrigérateur et qu’elle la laissait à l’air quelques minutes, soi-disant pour qu’elle s’attendrît et prît du goût. Il lui avait dit plusieurs fois de la couvrir, mais elle oubliait régulièrement. Ce n’était pourtant pas compliqué, de mettre un bout d’aluminium sur le plat! Une fois, il avait trouvé des vers qui grouillaient dans les saucisses. De toute évidence, la femelle s’était posée dessus alors que son épouse en prélevait quelques-unes et s’était retrouvée piégée au moment où elle avait refermé le paquet pour le remiser au frais. Écœuré, il n’avait plus mangé de viande pendant un mois.

Dehors, le ciel était noir de nuages et, au loin, l’horizon se confondait entre la plaine et ce qui avait été encore l’azur, quelques minutes auparavant. Les réverbères de la rue s’étaient éclairés, donnant une impression de soirée d’hiver à cette seconde partie de l’après-midi. Un éclair zébra l’espace, et tout de suite après, un coup de tonnerre qui le fit sursauter sonna le départ de l’averse. En quelques instants, la pelouse s’était transformée en un terrain boueux. Le sol, qui avait subi la sécheresse de ces dernières semaines, buvait avidement cette eau, finissant par en régurgiter l’excès, tout comme un ivrogne que l’on aurait soumis à un sevrage forcé pendant un mois vomirait la bouteille avalée d’un seul coup dès son premier jour de liberté.

L’homme n’avait pourtant pas le choix. Il respira à fond, endossa un anorak qui pendait à la cloison de la véranda, en rabattit la capuche sur la tête et parcourut à la hâte la distance qui le séparait de l’appentis adossé au mur de la maison adjacente. Il y préleva une pioche et une pelle, puis se dirigea vers le fond du jardin, à l’arrière de l’habitation. En fin de compte, cette pluie avait du bon. Personne n’irait prêter attention à lui. Une enceinte élevée faisait frontière entre la propriété et le cimetière communal et de toute façon, avec ce qu’il dégringolait, aucun quidam ne songerait à s’y promener. Quant aux voisins, un jeune couple avec deux enfants qui avait emménagé il y a peu, ils se trouvaient sûrement en ce moment sur une des plages bondées de la Côte d’Azur.

Depuis qu’ils étaient arrivés dans le quartier, il n’avait pas cherché à faire leur connaissance, hormis quelques salutations par-dessus la haie. André, le mari, avait l’air sympathique et était bien mis de sa personne, se rendant à son travail en costume trois-pièces et cravate, tenue convenant tout à fait à ses fonctions de cadre dans une agence bancaire. Par contre, il n’aimait définitivement pas le genre de sa femme, de laquelle il n’avait pas voulu retenir le prénom, aguicheuse maquillée à outrance, qui semblait ne rien avoir à faire de ses journées, s’exhibant dans des jupes ultracourtes et des hauts qui épousaient ses formes et révélaient l’absence de soutien-gorge, ce qu’il trouvait être le comble de la vulgarité. C’était le type même de la femelle qui se pensait libérée parce qu’elle s’affichait sans pudeur et qui le mettait mal à l’aise.

Le fils devait être âgé d’environ huit ans. C’était un petit gros qui se gavait de bonbons et de pâtisserie à longueur de journée. Plusieurs fois, il l’avait croisé dans la rue et ce jeune malappris ne lui avait même pas dit bonjour. La fillette, quant à elle, avait à peu près l’âge de sa fille. Elle partageait avec elle de longs cheveux blonds et de grands yeux azur. Il savait qu’elle s’appelait Cassandra. Il l’observait souvent, quand elle se berçait sur la balançoire du jardin, pendant que sa mère, impudique, s’offrait au soleil et à la vue des passants dans un maillot de bain minuscule au bord de la piscinette installée au milieu du terrain. Il eût aimé que les deux enfants se liassent d’amitié et que Cassandra vînt parfois jouer à la maison. Malheureusement, sa propre fille était particulièrement sauvageonne et refusait la compagnie de quiconque en dehors de la sienne et de celle de sa maman. Il ne savait comment favoriser la rencontre. Seule la prudence l’avait retenu jusque-là de se montrer téméraire et d’entreprendre quoi que ce fût. Les gens sont tellement suspicieux, quand il s’agit de leur progéniture!

Affrontant l’orage, il déplaça un à un les rondins entassés qui attendaient l’hiver pour être brûlés dans le poêle en fonte trônant dans le salon. Une fois le déménagement effectué, il s’attela à la tâche la plus harassante, mais aussi la plus importante. À coups de pioche et de pelle, il creusa une fosse profonde, plus ou moins de la taille d’un gros chien. Malgré la pluie qui avait redoublé d’intensité, il était en sueur. Remuer cette terre devenue lourde n’était pas une besogne aisée. Il n’avait pas l’habitude des activités physiques, mais il n’avait pas le choix. Vivienne finissait sa journée de travail à sept heures et demie et il ne lui faudrait pas plus de vingt minutes pour arriver à la maison. En cette période de vacances, il était même possible qu’elle rentrât un peu plus tôt, n’ayant pas à affronter l’intense circulation habituelle des autres mois de l’année. Il fallait absolument que tout fût terminé au retour de sa femme.

L’opération dura près d’une heure. Pendant ce temps, il ne cessa d’émettre des imprécations, se maudissant pour son imprudence et la manière dont s’étaient déroulés les événements. Mais aussi était-ce de sa faute si la petite, d’ordinaire si docile, avait aujourd’hui montré autant de mauvaise volonté? Si elle l’avait laissé faire, comme cela avait été le cas jusqu’à présent, il ne serait pas dans cette situation. C’est ce qu’il y a de terrible, avec les enfants. On ne peut jamais prévoir leurs réactions. Le fait qu’elle sortît d’une varicelle qui l’avait contrainte au lit ces dernières semaines ne pouvait en aucun cas excuser son manque d’entrain dans les activités qu’ils avaient toujours partagées et auxquelles elle semblait prendre plaisir.

Au lieu de ça, elle avait préféré jouer avec le mobile au-dessus de son lit, un Pierrot assis sur une lune, qu’elle affectionnait depuis toute petite et qui l’avait accompagnée durant sa maladie. Devant sa réticence, il s’était énervé et avait cassé le jouet, causant les pleurs hystériques de la fillette, crise qui avait abouti à son accès de colère et engendré la volée de gifles fatales. Ces semaines de privation l’avaient mis à cran. Pourtant, il n’était pas dans ses intentions de lui faire du mal. Mais comment eût-il pu s’attendre à ce que sa tête allât frapper le rebord du lit et la faire sombrer dans l’inconscience?

Lorsqu’il fut satisfait de la taille de son trou, il rentra à la maison. Sur le palier, il se déshabilla complètement afin de ne pas salir les lieux, ce qui l’eût obligé à procéder à un fastidieux nettoyage. Il aura déjà assez à faire dans la chambre. Quand elle était revenue à elle, l’enfant avait vomi, puis avait resombré dans l’inconscience, définitivement, cette fois. Il se dirigea vers la gamine et resta un petit moment à la contempler. Ses longs cheveux blonds, ses yeux bleu profond et son teint clair l’émurent, comme ç’avait été le cas depuis cinq ans. Il se baissa et l’embrassa tendrement. Ensuite, il la prit dans ses bras et ressortit avec elle. La pluie avait diminué d’intensité. Il rendossa ses vêtements et retourna au jardin. Il déposa son fardeau à terre, courut à l’appentis, en extirpa une bâche en plastique et regagna son chantier. Il déroula la toile et en enveloppa l’enfant. Après quoi, il coucha la bambine au fond du trou. Il reboucha soigneusement le tout, remit le tas de bois en place de manière à masquer l’excavation, nettoya et rangea ses outils et, satisfait, s’en revint chez lui.

Après avoir effacé les traces de son délit et refait la chambre, il se doucha longuement, puis se dirigea vers le téléphone et composa le numéro de la gendarmerie:

— Je voudrais vous signaler la disparition de ma fille Clara.

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