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Pouf ! Concentration et effet de lumières, et la plaie se ferma entièrement. Az plia les doigts avec satisfaction et interrompit [...] avant qu'il ne s'attaquât à son front. Son sang y avait formé une solide croûte.
"Garde ton énergie, je pourrai encore tenir quelque temps avec celle-là.
- Il faut tout de même désinfecter", s'inquiéta Isas.
Elle cracha dans sa main et frotta la plaie.
"Voilà.
- Tu me désespères."
Afficher en entierElle s'interrompit. Ce n'était pas ce qu'elle souhaitait raconter. Pourtant, les souvenirs montaient, défilaient sous ses yeux, l'étranglaient de leurs mains visqueuses. La flamme de rage qui s'alluma dans ses yeux accentua plus que jamais les traits qu'elle partageait avec son jumeau. Les mots allaient sortir d'eux-mêmes. Et elle en avait honte d'avance.
Afficher en entierCette musique, qui n'était qu'une esquisse, sembla percer un trou dans sa poitrine pour en déverser les malheurs et frustrations d'une vie entière. Il entrevit alors un bonheur possible, une source de paix avec lui-même, et une passion grâce à laquelle il expurgeait des sentiments enfouis depuis bien trop longtemps.
Et ainsi, simplement au travers de ces notes hasardeuses, il se sentit complet pour la première fois de son existence.
Afficher en entier" Tu sais ce qu'elles disent, les citrouilles ? Que nous, les nains, on doit notre existence à un taré de semi-potiron qui serait tombé sur une humaine et... pouf ! ... l'aurait ensemencée !" Il mesura les doigts du Mordant tout en parlant. "J'me demande plutôt comment un fruit a pu se coupler avec un animal. Mais qu'est-ce que tu veux ? Si j'étais aussi peu mûr qu'eux, moi aussi je serais vert de jalousie !" Il éclata d'un rire bruyant. "T'as compris ? Vert ! Parce qu'ils sont pas mûrs ! Ce sont des courges !"
Afficher en entierEpuisé, Kade quitta la table prématurément pour se réfugier dans sa chambre. Une fois seul, il s'effondra dans son lit.
Il se tourna sur le dos et leva une main dans l'obscurité de la pièce. Des flammes s'allumèrent au bout de ses doigts, sauvages, menaçantes.
Haya avait raison, il était insupportable. Ces dernières années ne l'avaient pas uniquement rendu acariâtre, mais dangereux. Il plongea son visage dans ses mains. Il avait déçu sa sœur, son maître et ses coéquipiers.
Et plus que tout autre, il s'était déçu lui-même.
Afficher en entier"Les plans d'Isas pour souder l'équipe paraissent efficaces, nota Clay, bien que le vieil homme n'eût jamais confirmé ses intensions. C'est néanmoins dommage de nous avoir séparés.
- Ce sera encore nécessaire quelques temps, expliqua Haya, apparemment mise dans la confidence. Votre écart de niveau est énorme. Si vous avez trouvé votre histoire de taloux difficile, vous n'avez pas idée de ce qu'ils ont affronté aujourd'hui. Vous ne seriez pas rentrés d'aussi bonne humeur qu'eux." Elle but une gorgée de soda pour ménager son effet, les yeux rivés sur eux. "Vous ne seriez peut-être pas rentrés du tout."
Afficher en entier" Comment ça s'est passé ? demanda Milo quand ils se furent calmés.
- Mieux que je m'y attendais, sourit furtivement Kade. J'admets que le danger m'a permis de me surpasser, côté flammes.
- Tu n'en as blessé aucun, au moins ? s'inquiéta Clay.
- Bien sûr que non." Il détourna le visage. "Mais j'ai eu du mal à lâcher le petit. Il était vraiment trop mignon."
Clay et Milo échangèrent un regard, amusés de découvrir un côté plus sensible au garçon aigri qu'ils fréquentaient depuis deux jours.
Afficher en entierTandis que tous se reposaient après leurs longs voyages, un minuscule kilomètre les séparaient d'un groupe de six nains-citrouilles qui s'apprêtaient pour la bataille.
"Vous avez compris ? s'assurait leur chef, perché sur un chariot branlant. On entre, on prend la sœur et on s'en va.
- Mais... Colonel, hésita l'un des soldats. Qu'est-ce qu'on fait si elle se défend ?
- On réplique, bougre d'idiot. Soyons propres et rapides, nous ne pouvons nous permettre aucun échec. Alors si vous voulez être là pour rencontrer vos enfants et vos petits-enfants lors de la prochaine récolte, vous allez devoir leur montrer ce que vous avez dans l'ventre !
- Excusez-moi, Colonel, mais je préférerais que ce que j'ai dans l'ventre reste dans mon ventre. Qu'est-ce qu'on fait s'ils ont des armes ?"
Le Colonel leva les yeux au ciel.
"Qui m'a donné des courges pareilles ? On utilise les nôtres ! Alors équipez-vous, nous partons maintenant."
Afficher en entierLe petit personnage s’esclaffa avec dédain.
« Ils aimeraient bien ! Non, mon garçon, dit-il en le tirant vers le centre de la pièce pour l’installer sur un tabouret. Nous sommes bien réels. Ces saletés ont pour habitude de raconter des absurdités, comme quoi nous devons notre existence à un taré de potiron qui serait “tombé” sur une humaine. Mais nous, on sait tous bien que c’est une bonne vieille nainâsse qui a pris son pied avec une citrouille ! » Tout en parlant, il détailla les doigts du Mordant. « Mais qu’est-ce que tu veux ? Si j’étais aussi peu mûr qu’eux, moi aussi je serais vert de jalousie ! » Il éclata d’un grand rire bruyant et les mesura à l’aide d’un mètre ruban. « T’as compris ? Vert ! Parce qu’ils sont pas mûrs ! Ce sont des courges ! »
Il s’éloigna, et son hilarité fit le tour de la pièce tandis qu’il revenait par-derrière. Il tenait un violon et son archet dans une main, ainsi qu’une guitare pratiquement aussi grande que lui dans l’autre. Il posa cette dernière sur les genoux de Seth, qui s’en empara maladroitement.
« De plus, reprit l’étrange personnage, ces illuminés ne savent rien faire de leurs dix doigts. Alors que nous, nous sommes des génies du créatif ! On devrait leur mettre une ampoule dans le crâne, ça leur donnerait peut-être quelques idées. » Il replaça correctement les mains du garçon sur l’instrument — l’une sur le manche et l’autre sur les cordes, à hauteur du trou percé dans la caisse de résonance. « Vas-y, lui enjoignit-il. Joue ! »
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