Star Wars - L'Arme du Jedi

Jessika Pava ne pouvait détacher les yeux de son Aile-X.

Avec un soupir, elle repoussa une mèche de cheveux bruns tombée devant ses yeux et se détourna de façon à ce que le redoutable chasseur à la silhouette compacte, posé sur ses trains d’atterrissage au centre du hangar, sorte de son champ de vision. Ses camarades pilotes savaient qu’elle n’aspirait qu’à une chose : regagner l’espace, où elle était connue sous l’indicatif de Blue Trois.

Mais Jessika était de corvée de droïdes cette semaine. Son travail consistait à faire l’inventaire des astromechs de la base et à s’assurer qu’ils soient aptes au service, avec leurs programmations actualisées et leurs instruments de vol testés et déclarés opérationnels. Ce n’était pas la pire corvée de l’escadron – assister les techniciens de maintenance pour nettoyer le circuit de carburant s’avérait beaucoup plus salissant -mais Jessika n’en connaissait pas de plus ennuyeuse.

Une sonnerie sur son datapad attira son attention. Baissant les yeux, elle le consulta en soupirant, puis les releva en direction de l’unité R4 à tête conique qui passait devant elle sur ses trois jambes à roulettes. Le droïde était décoré d’un motif en damier vert et blanc. Sans doute l’œuvre d’un technicien désœuvré ayant du temps à tuer.

— Hé toi, le droïde là-bas ! lança la jeune pilote. J’ai besoin de ton aide une seconde pour un contrôle opérationnel.

L’astromech poussa un sifflement plaintif. Il n’était pas plus enthousiaste que Jessika à l’idée de cette inspection. Il s’arrêta néanmoins devant elle, et un petit volet s’ouvrit sur son dôme pour laisser apparaître un port de diagnostic. Jessika pointa son datapad dans sa direction et le bloc se mit à clignoter et à échanger des données avec les systèmes du droïde. Elle s’assit en tailleur par terre et se résigna à patienter.

— Excusez-moi, puis-je vous être utile d’une façon ou d’une autre ? demanda une voix joyeuse.

Levant les yeux, Jessika découvrit le visage inexpressif d’un droïde de protocole à la finition dorée. C’était un ancien modèle – presque une antiquité – avec un bras recouvert d’un plaquage rouge et une carcasse parsemée de dizaines de bosselures.

— Je ne crois pas, non, mais merci quand même, répondit Jessika. Je suis de corvée de droïdes, et le programme de diagnostic s’exécute de manière quasi automatique.

— Mais pas extraordinairement efficace, répliqua le droïde, l’air déçu. Mais en voilà des manières ! Je m’appelle C-3PO, pour vous servir, mademoiselle… ?

— Pava. Jessika Pava. Blue Trois.

— C’est un honneur de vous rencontrer, mademoiselle Pava, déclara C-3PO.

— Appelle-moi Blue Trois.

— Ah. Comme bon vous semble, mademoiselle… Je veux dire, Blue Trois. Comme je le disais, je pourrais vous être utile. Je viens de m’installer une toute nouvelle base de données TranLang particulièrement captivante et je pratique couramment près de sept millions de formes de communication, y compris, bien sûr, les langages relativement primitifs utilisés par les astromechs et les lecteurs de diagnostics.