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Extrait ajouté par neicna16 2019-08-19T20:20:04+02:00

Le vieil homme assis au bar de la cantina avait depuis de nombreuses années pris l’habitude de garder la tête basse et les oreilles grandes ouvertes. C’est ce qu’il faisait depuis plusieurs heures.

Le bar s’appelait Le Sérendipité et les conversations s’y tenaient à voix basse, dans le respect de l’intimité des autres clients. Il parvenait pourtant à saisir de temps à autre quelques bribes des conversations. Ainsi, de temps en temps, un mot prononcé dans une des innombrables langues de la galaxie arrivait jusqu’à lui. Il en comprenait certains, d’autres pas du tout. Un Ithorien arrivé peu après lui partageait une table avec un Dug et discutait avec animation, d’une voix grave qui résonnait dans la poitrine du vieil homme. Un Bith, un Neimodien et un Advozse semblaient parler affaires et n’avoir aucune envie que leur conversation soit entendue. Plus loin, un Twi’lek susurrait des mots doux à l’oreille d’une Devaronienne.

Trois humains, deux hommes et une femme, arrivés il y a environ une demi-heure, se comportaient comme s’ils étaient chez eux ; ils s’étaient installés à une table proche du bar, deux mètres à peine derrière le vieil homme. Ils en étaient déjà à leur troisième tournée et devenaient bruyants. Depuis son tabouret, le vieil homme utilisait le miroir derrière les étagères d’alcools rares ou plus ordinaires pour les observer discrètement.

— La vitesse, déclara l’un d’eux.

C’était le plus costaud, et il devait avoir une quarantaine d’années. Il portait la même tenue que les autres, un ensemble disparate composé à partir d’uniformes impériaux, de quelques restes d’armures récupérés et d’un gros gilet de protection. Ils en portaient tous, de la même couleur, avec le même insigne.

Des mercenaires, se dit-il, ou une bande de pirates ou quelque chose de ce genre.

— C’est une simple question de vitesse, reprit le costaud.

— N’importe quoi, rétorqua la femme.

Elle était la plus jeune du trio et, à en juger par son allure, la plus dangereuse. Ils étaient tous les trois armés mais, en plus du blaster lourd qu’elle portait dans un holster du côté gauche, une vibrohache était suspendue dans son dos par le manche. L’inconnue était blonde et c’était sans doute pour cela qu’elle rappelait au vieil homme une femme à qui il avait eu affaire des années plus tôt. Ce n’était évidemment pas elle – elle était beaucoup trop jeune –, mais le souvenir refit surface comme s’il datait de la veille.

— Vous vous souvenez de Rigger ? poursuivit la femme. Vous vous souvenez de ce qui lui est arrivé ? Vous vous souvenez du Filon ?

— C’est bon, je me souviens, acquiesça le deuxième homme, dont l’âge se situait entre celui du costaud et celui de la jeune femme.

Il était grand et large d’épaules. Son crâne rasé était orné d’un tatouage de Twi’lek étendue sur le ventre : juste au-dessus de son front, le visage de la créature envoyait un baiser. À travers l’image reflétée par le miroir, le vieil homme avait l’impression que le tatouage flirtait avec lui.

— Ce n’est donc pas la vitesse qui compte, conclut la femme.

— Le Filon était rapide, souligna le costaud.

— Bien sûr, reconnut le tatoué en vidant le fond de son verre, il s’est encastré dans le flanc de ce canyon comme une boule de feu.

— Voilà. La vitesse ne sert à rien si le vaisseau n’est pas maniable, argumenta la femme. Il faut un vaisseau comme la Volute de la Nébuleuse ou peut-être… comment il s’appelait déjà ? Vous voyez duquel je parle ?

— La Boîte Noire ? suggéra le costaud.

— Non, non…

La femme réfléchit en se triturant un ongle. Même à cette distance, le vieil homme distinguait la crasse incrustée dessous. Son visage s’éclaira :

— La Quatrième Passe ! Voilà son nom. On raconte qu’il aurait pu s’arrêter sur un crédit et rendre la monnaie.

Le tatoué poussa un grognement et observa son verre. Au bar, le vieil homme attira l’attention de la barmaid, indiqua d’un geste son verre et en demanda un plein. Elle lui sourit.

— C’est le système de défense qui compte, affirma le tatoué. Un vaisseau peut être rapide, maniable, mais tôt ou tard, il se fera tirer dessus. S’il n’est pas capable d’encaisser, c’est fini. Le spectacle est terminé.

— On ne peut pas tirer sur un vaisseau si on ne parvient pas à le rattraper, répliqua la femme.

— Il finira par être touché, insista le tatoué. S’il y a assez d’armes pointées sur lui, il finira en débris en suspension dans le vide. Peu importe sa vitesse, peu importe s’il est capable de virer et de tournoyer sur lui-même, il finira par être abattu.

— C’est ça qu’il nous faut, conclut le costaud, un vaisseau qui soit les trois en même temps. Il nous faut une triple menace.

La femme éclata de rire.

— Bonne chance, ça n’existe pas.

— Bien sûr que si, la contredit le costaud en se penchant en avant. Tu le sais très bien. Moi aussi. Même Strater le sait.

Le tatoué – Strater, sans doute – secoua son verre vide, comme s’il espérait le remplir par magie, puis hocha la tête.

— Le Faucon Millenium, déclara Strater.

— Le Faucon Millenium, approuvèrent les autres.

Le vieil homme poussa un gros soupir, suffisamment bruyant pour attirer l’attention des trois humains. Leurs chaises grincèrent lorsqu’ils se retournèrent pour le regarder. La barmaid posa un nouveau verre devant le vieil homme et récupéra celui qui était presque vide.

— T’as quelque chose à ajouter, papy ? demanda la femme.

Le vieil homme but une gorgée.

— Vous n’attraperez jamais ce vaisseau.

Le tatoué, Strater, s’adossa à son siège.

— On a plus de chances que toi d’y parvenir, vieillard.

— Même si vous y arriviez, vous ne seriez jamais capables de le piloter, ajouta le vieil homme, comme s’il n’avait pas entendu.

— Tant qu’il a des moteurs, on pourra le piloter sans problème.

La femme perdait patience, cela se voyait sur son visage, reflété par le miroir.

La barmaid adressa au vieil homme un regard de mise en garde pour lui signifier qu’elle n’avait pas envie de nettoyer les dégâts d’une bagarre.

— Un vaisseau ne se résume pas à son hyperdrive, ses moteurs, ses boucliers, ses blindages, ni même à sa maniabilité, ou quoi que ce soit d’autre.

Le vieil homme saisit son verre sans prêter attention à la barmaid, se retourna et se leva.

— Un vaisseau, c’est tout ça, d’accord, mais sans l’équipage adéquat, il ne sert à rien.

— Je t’ai dit qu’on était capables de le piloter.

La femme l’examinait d’un air méfiant. Le vieil homme repensa à nouveau à cette personne qu’il avait connue des années plus tôt, une femme qui observait tout avec méfiance.

Il s’approcha de la quatrième chaise vide et s’installa entre Strater et la femme, face au costaud. Il sourit, frotta la cicatrice qui lui barrait le menton puis leva son verre et le vida d’un trait.

— Vous n’y arriverez pas, fit-il.

— T’en es certain ? insista le costaud.

— Ouais.

— Comment ça se fait ?

Le vieil homme inclina sa chaise sur les pieds de derrière et balaya le bar du regard. Personne ne les écoutait ou ne les regardait. À la porte, le videur avait détourné la tête et surveillait l’entrée en se grattant le crâne derrière l’oreille, à l’aide de sa patte. Le vieil homme fit tourner le verre vide dans sa main, comme pour évaluer son potentiel ou pour déplorer qu’il ne soit pas plein.

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