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Le ronron des rotors de l’hélicoptère résonne dans ma tête comme un murmure lancinant, un inéluctable message subliminal. Pas lui, pas maintenant. Pas lui, pas maintenant.

Toutefois, je sais pertinemment que ma requête est futile, que mes paroles sont dénuées de sens. Impossible de m’enfuir. Impossible de me cacher. Je ne peux qu’avancer… et foncer à plus de 150 km/h vers une destinée à laquelle je pensais avoir échappé il y a cinq ans. Et avec l’homme que j’avais volontairement oublié.

Un homme dont je ne veux certes plus… mais dont j’ai indéniablement, désespérément besoin.

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- Je la trouve effectivement sympa, dis-je sans me forcer. Qu'est-ce qu'elle fait dans la vie, au fait?

- Elle a un restaurant en cogérance. Cool, hein? Je veux dire, j'adore manger.

Je jette un coup d'œil sur son poste de travail, où elle garde d'habitude deux pots remplis de bonbons multicolores et de caramels en tout genre. Hormis les confiseries, elle grignote plutôt des en-cas sur le pouce.

- Donc, elle réchauffe des bagels surgelés et propose des céréales Cap'n Crunch?

Cass me regarde en fronçant des sourcils, tout en vérifiant si elle n'a rien oublié de ranger ou de nettoyer.

- Les Cap'n Crunch sont au cœur d'un des groupes d'aliments de base.

- Bien sûr. Comme le vin fait partie du groupe des fruits.

- Tout à fait.

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- Tu me tentes.Ça me démange de te pendre là, tout de suite.D'arracher tes vêtements pour simplement t'admirer,nue, brûlante et mouillée de désir.Et je le ferai aussi.Je te toucherai.Je caresserai chaque centimètre de ta peau.Je m'enfoncerai au plus profond de toi.Et je graverai dans ma tête ton regard lorsque tu t'abandonneras enfin dans mes bras.Je te ferai tout ça, dit-il alors que mon corps chancelait sous la forme de ses mots.Mais pas tout de suite.

Pas ce soir.

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- Non, insiste-t-il.Regarde-moi, Sylvia.Parce que je ne vais pas le répéter.Je t'ai dit un jour que je suis un homme qui poursuit ses désirs,et je te veux dans mon lit.Je veux te sentir nue et brûlante dans mes bras.Je veux t'entendre crier quand l'orgasme te chavire,et je veux savoir que je suis l'homme qui t'y a conduite.

Mes yeux brûlent et je secoue la tête,comme si le mouvement suffisait à chasser tout cela.

- Je te veux, Sylvia. Et je t'aurai.

- Jackson, je t'en prie...

- Et tu me désires aussi, Sylvia.Tu peux toujours le nier, mais on sait tous les deux que tu mentirais.

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- Tu es belle,dit-il.Tes seins,murmure-t-il en touchant mes lèvres.Ta chatte,chuchote-t-il en jouant avec mon tétons.Tes lèvres,ajoute-t-il en caressant mon clito.

Chaque contact est en opposition avec ses mots,et je me mords la lèvre en essayant de vibrer en harmonie avec la symphonie des sens qu'il offre à mon corps.

- C'est comme ça que je te veux,dit-il.Ouverte à moi.En toute confiance.Si excitée et si belle.Tu me corresponds, Sylvia.Nous sommes faits l'un pour l'autre.Chaque fois que je te touche, c'est un cadeau que je reçois.Chaque fois que je t'embrasse,je me retrouve un peu plus en toi.

- Jackson...

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Sauf que... je le désire plus que tout.

Voilà, je l'ai dit, même si c'est uniquement en pensée. Je le veux.

Le temps et l'éloignement n'ont pas atténué l'envie,pas plus que le chagrin et la colère n'y sont parvenus.

Je veux le toucher.Je veux ses mains sur moi.Je veux tout ce qu'il peut m'offrir.

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Le ronron des rotors de l’hélicoptère résonne dans ma tête comme un murmure lancinant, un inéluctable message subliminal. Pas lui, pas maintenant. Pas lui, pas maintenant.

Toutefois, je sais pertinemment que ma requête est futile, que mes paroles sont dénuées de sens. Impossible de m’enfuir. Impossible de me cacher. Je ne peux qu’avancer… et foncer à plus de 150 km/h vers une destinée à laquelle je pensais avoir échappé il y a cinq ans. Et avec l’homme que j’avais volontairement oublié.

Un homme dont je ne veux certes plus… mais dont j’ai indéniablement, désespérément besoin.

Je me cramponne à l’exemplaire d’Architectural Digest posé sur mes genoux. Inutile de baisser les yeux pour voir l’individu en photo sur la couverture ; il demeure aussi vivant dans mon esprit qu’il l’était à l’époque. Des cheveux brillants d’un noir de jais avec un soupçon de reflets cuivrés sous le soleil. Des yeux d’un bleu si profond que vous pourriez vous y noyer.

Sur le magazine, il est assis sur le coin d’un bureau, décontracté, vêtu d’un pantalon anthracite au pli impeccable et d’une chemise blanche immaculée. Ses boutons de manchettes étincellent. Derrière lui se dressent les gratte-ciel de Manhattan, encadrés par une grande baie vitrée. Il respire la détermination et l’assurance.

Mais d’autres images m’assaillent.

Je vois la sensualité et la transgression. Le pouvoir et la séduction. Je vois un homme en chemise à col ouvert, la cravate desserrée. Un homme parfaitement bien dans sa peau et dont la présence s’impose dans une pièce sitôt qu’il apparaît.

Je vois l’homme qui m’a désirée.

Je vois l’homme qui m’a terrifiée.

Jackson Steele.

Je me souviens de toutes mes sensations lorsque sa peau effleurait la mienne. Je me souviens même de son odeur, boisée et musquée, avec une légère note fumée.

Mais je me souviens surtout de la manière dont ses paroles m’ont séduite. Dans quel état j’étais en sa présence. Et maintenant, ici, au-dessus du Pacifique, je ne peux nier l’excitation qui me traverse à la perspective de le revoir.

Et c’est ce qui m’effraie, bien sûr.

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