Extrait

"SOIPER"

— Tu es venu voir Jack, alors ? Il est dans le…

— Finley…

La paume de la main de Griff se plaqua soudainement sur la porte, juste à côté de son visage, et Finley sursauta. Il se pencha sur elle, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Les yeux de Griffin étincelaient d’une lueur qu’elle ne leur connaissait pas, mais qui faisait battre son cœur plus vite.

— Je ne suis pas venu voir Dandy non plus.

— Alors…

Elle s’éclaircit la gorge. Sa voix sonnait comme celle d’une petite fille, et elle n’aimait pas ça.

— Alors pourquoi es-tu ici ?

— Pour toi.

Il devait pourtant savoir qu’elle ne faisait pas partie de son monde, qu’elle n’avait rien à faire dans sa maison, avec ses amis. Pas après ce qui s’était passé hier.

— Griffin, je…

Et soudain il fut sur le seuil, la dominant de toute sa taille, le visage déterminé. Fini la douceur et la patience. Elle avait devant elle le duc de Greythorne, un des hommes les plus puissants d’Angleterre.

— Ça m’est égal que tu sois venue trouver Dandy, dit-il d’une voix douce mais tranchante. Si tu veux te reprocher ce qui est arrivé à Sam, vas-y. C’est parfaitement idiot, mais tu en as le droit. Et ça m’est égal que tu puisses me fendre le crâne en deux si l’envie t’en prend. Je suis venu te chercher et, s’il le faut, je te porterai par-dessus mon épaule comme un sac de patates jusqu’à Mayfair. Je suis venue te ramener chez toi.

Chez elle ? Mais elle n’avait plus de chez elle depuis bien longtemps !

— Dis donc ! Même à moi, ça m’met la chair de poule, lança Jack d’un ton moqueur derrière elle.