Commentaires de livres faits par stefy
Extraits de livres par stefy
Commentaires de livres appréciés par stefy
Extraits de livres appréciés par stefy
-Allez! Vas-y! Personne ne te regarde...
Exaspéré, Jason donna un bon coup de pédale, déclenchant par la même occasion un incroyable tintamarre.
Sa nouvelle bicyclette était un peu spéciale, à l'image de ses précédents propriétaires. D'un rose tyrien soutenu, elle était dotée d'un guidon en forme de papillon et d'une série de petites clochettes bruyantes suspendues aux pédales.
Le jardinier et la jeune fille s'étaient précipités dans les minuscules toilettes du deuxième étage, juste à côté de le chambre d'amis. Là se trouvait la seule fenêtre qui donnait sur la cabane à outils.
- Il n'a pas réussi à ouvrir, le renseigna Julia. J'ai l'impression qu'il laisse tomber... Il titube...Il est trempé jusqu'aux os.
- Qu'est ce qu'elle a l'ai sympa, la mère de Ted! m'a glissé Lola.
Dans le même temps Brantôme, passant furtivement près de mon oreille, disait:
- Elle a l'air drôlement chouette, la mère de ton copain.
C'était l'unanimité.
C’est un appartement à la mer du Nord qui sent le sable et le nougat
ou les caramels que seuls les grands-pères achètent encore, en souvenir.
Sur les murs, des images passées. Et un tableau dont le léger déplacement
découvre le papier peint de la pièce en sa teinte originelle. Une petite forme,
proche du triangle qui, sous le portrait d’Émile Verhaeren, évoque un temps
révolu mais tenace.
Ils arrivent, l’air est frais. La mère plonge dans la chambre.
À droite en rentrant, quelques pas dans le couloir carrelé.
Le lit, la couverture en feutre orange. La mère ouvre.
Le soleil rentre. Devant elle, des terrasses. Là, des maillots pendus,
des parasols et aussi parfois des canoës en plastique un peu dégonflés.
Jeanne et son frère, c’est de l’autre côté qu’ils courent.
Vers la plage. Dans le salon, au passage, la table basse
(et ce qui s’y trouve) est renversée. Afin de mieux voir,
les enfants mettent leurs doigts sur la vitre. Ils font des signes,
comme pour délimiter avec la graisse de leurs petites mains
l’espace de leur regard sur la surface transparente.
Ils n’entendent pas la mère qui crie. Qui revient dans la pièce
et qui crie à cause du cendrier à remplacer. Jeanne ferme les yeux.
Elle attend, apeurée. Puis... puis tout est fini,
c’est les vacances. Cela fait neuf jours que c’est les vacances.
Qu’ils sont là.
n’est pas tourné vers moi : ce ne serait pas difficile. Se réveillerait‑ il si je bougeais ? Essaierait‑ il de m’arrêter ? Ou serait‑ il simplement soulagé que ce cauchemar finisse ?
Je ne peux pas penser des choses pareilles. Il faut que
j’essaie de me rappeler ce qui est vrai, ce qui est bon. Mais quand on est prisonnier, les jours paraissent sans fin et l’espoir est le premier à mourir. Je me creuse la tête en quête de souvenirs joyeux susceptibles de repousser les idées noires : ils sont de plus en plus durs à convoquer.
Nous ne sommes là que depuis dix jours (onze ?), et
pourtant la vie normale ressemble déjà à un souvenir loin‑
tain. On faisait du stop après un concert à Londres quand
c’est arrivé. Il pleuvait des cordes, plusieurs voitures nous avaient déjà dépassés sans même nous jeter un regard.
Trempés jusqu’aux os, on s’apprêtait à retourner à l’abri
quand une camionnette a fini par s’arrêter. À l’intérieur, il faisait chaud, il faisait sec. On nous a offert du café venant d’une bouteille Thermos. Sa seule odeur a suffi à nous revigorer. Au goût, c’était encore meilleur. Nous n’avions pas conscience que ce serait notre dernière gorgée de liberté.
Quand je suis revenue à moi, j’avais la tête comme une
casserole. Une croûte de sang sur les lèvres. Fini la camionnette douillette. J’étais dans un endroit glacial, obscur. Étais‑ je en train de rêver ? Derrière moi, un bruit m’a fait sursauter. Ce n’était que Sam qui se relevait en titubant.
de la consistance au sombre pressentiment de ces
derniers mois. L’embryon était recroquevillé comme un
amphibien, un oeil braqué sur lui. Ce truc, là, était- ce
une patte ou bien un tentacule au- dessus de cette espèce
de queue de dragon ?
Les moments de certitude absolue sont rares dans une
vie. Mais à cet instant- là, henry eut une vision de l’avenir.
Ce têtard allait grandir, devenir une personne. il aurait
des droits, des revendications, il poserait des questions
et à un moment ou un autre il apprendrait tout ce qui
est nécessaire pour devenir un être humain.
Sur l’échographie, à peu près de la taille d’une carte
postale, on voyait à droite de l’embryon une échelle graduée, à gauche des lettres, et en haut la date, le nom de la mère et celui du médecin. henry n’eut pas le moindre
doute : tout cela était bel et bien vrai.
- Vous pensez que c’est possible ? demande Oliver aux policiers avec une pointe d’espoir dans la voix. Un cerf, peut-être ?
- Un cerf ? J’en doute, répond l’inspecteur Honey à voix basse.
- Il y a dans le coin des chiens assez costauds pour faire ça à un cerf, argüe Oliver.
- Et accrocher leurs entrailles dans les arbres ?
Personne ne parle.
— Passe- moi les jumelles.
Maud les tira de la boîte à gants et les lui tendit. Il
sortit et se planta sur le bord de la route. Elle le vit
scruter longuement l’horizon.
Forçant la douleur, elle parvint à s’asseoir et à essuyer
la buée sur la fenêtre. D’où ils se trouvaient, on embrassait
Un vaste panorama et, s’il avait fait moins mauvais,
on aurait peut- être pu voir jusqu’à l’adriatique. Avec
la neige qui tombait, on distinguait tout de même l’ensemble
Du haut plateau qu’ils avaient traversé. À l’oeil
nu, Maud ne voyait qu’une étendue blanche, à perte
de vue. Tantôt la route plongeait dans des creux, tantôt
elle reprenait de l’altitude. Ils s’étaient arrêtés sur
un point haut. Vers le sud, les tours en ruine d’un château médiéval se découpaient sur le fond plombé d’un
nuage de neige. Marc revint et lança les jumelles sur le
tableau de bord. Il redémarra, plus tendu que jamais.
(p1)
Les Ongles, p.5-6
La Cigarette et le Néant, p. 123-124
Les Retranchées, p. 257
Il y a aussi Johannes, Léandra, Laurenz, Rebecca, Hannibal, Marc-Antoine, Darius, Klapperstorch, Korax, Moïra, Lucky-Ratier, Belle et Furax-furtif. Tous ne sont pas humains, mais tous sont des proches, hormis Klapperstorch – dit Klappi – qui est notre ennemi à tous. Sauf à Johannes. Johannes et Klapperstorch, c’est une grande histoire d’amour. »
Cigogne, p. 75
: mon grand-père, qui, sa vie durant, s’était livré à moi,
m’avait pourtant caché de nombreux détails. Il en était ainsi de la nature exacte de ses relations avec son ami Wayan Puangkrasin.
A la fin de l'année 1924, au numéro 12 de cette rue sans nom, sans couleur et sans vie, se trouvait une pension de famille. La façade en était grise, un peu lépreuse ; les volets qui n'avaient pas été repeints depuis des années se confondaient si bien avec les murs qu'au petit jour la maison semblait aveugle.
Très vite, la cocaïne s'invite au centre de la discussion.
Elles racontent combien elle était bonne, le premier dealer qui n'est pas venu, l'argent qu'elles se doivent. Je ne dis rien, je n'ai plus rien à dire sur le sujet. Muette, je les considère en sirotant mon verre.
Elles finissent par sortir la poudre.
« Ça te dérange si on se fait une ligne ? »
n’entendait rien des mots tant les allées et venues
assourdissaient jusqu’aux pensées.
L’aéroport vivait, comme chaque jour ; arrivées,
départs, dans un sens ou dans l’autre. Les passagers
ressemblaient à des patients pressés de guérir, par un
exil ou un autre, d’une maladie que même le vent ne
soulageait plus.
Les portes continuaient de s’ouvrir et de se fermer
sans se préoccuper des courants d’air mais, de toute
façon, les courants d’air ne dérangeaient personne, on
ne les remarquait même pas.
Soudain, derrière des lunettes foncées, elle a surgi
de nulle part ; elle est entrée sans une hésitation, sans
rien voir sur son passage. Puis, d’une course
précipitée, elle s’est dirigée vers le guichet le plus
proche.
– S’il vous plaît, le prochain avion ?
- Allumez la lanterne! ordonna le Gondolier noir.
Le soleil venait de plonger derrière l'horizon, et l'eau devint noire comme de l'encre. Un voile de brume commença à descendre sur la mer. En l'espace de quelques minutes, la gondole se retrouva enveloppé d'un épais brouillard. Ayant perdu tout repère, les enfants et les Caller retenaient leur souffle, s'en remettant au gondolier et à son sens de l'orientation.
Après un temps qui leur parut interminable, la quille racla le fond sablonneux et s'immobilisa.
- San Giorgio dell'Alga..., annonça enfin le Gondolier noir.
Sa boucle d'oreille en or scintillait dans le halo de la lanterne.
-...l'île aux masques!