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Le garçon parut soudain intéressé.
— Ça s'est passé quand ?
— Avant-hier.
Un long soupir déçu.
— Alors ils sont sûrement loin, maintenant ! Damien fronça les sourcils.
— Je suppose. Cela vous contrarie ?
— La Wells Fargo paie bien quand on pince des brigands. Et il est plus agréable d'attraper des malfrats tant qu'ils n'ont pas encore leurs portraits sur des affiches !
— Ça doit être plus facile, en effet, acquiesça Damien.
— Plus facile, non, seulement plus rapide. A vrai dire, je considère ce genre de rencontre de hasard comme un bonus, inattendu mais bienvenu. A vous, à présent, monsieur Rutledge. Qu'est-ce qui vous amène dans l'Ouest ?
— Pourquoi pensez-vous que je viens de l'Est ? Cette fois le sourire était bien là, tandis que les yeux d'ambre parcouraient Damien de la tête aux pieds.
— Simple supposition...
Damien se renfrogna, et le jeune homme éclata de rire avant de reprendre :
— Vous êtes en train de faire un de ces voyages touristiques que vous appréciez tant, vous autres gens de l'Est?
Damien, agacé, se laissa aller à répondre sèchement:
— Non. Je me rends au Texas pour tuer un homme.
Afficher en entierMalheureusement, Casey n'était pas là. On lui indiqua qu'elle se trouvait dans les prairies du Nord, tout en lui déconseillant d'aller l'y chercher, car c'était un endroit où on s'égarait facilement.
Il négligea cet avis... et se perdit.
Afficher en entier- Je suis désolé de vous dire ça, Casey, mais savez-vous que vous avez l'air d'une fille ? Vous n'avez jamais eu envie de vous laisser pousser la barbe, ou la moustache ?
Elle hésita un instant puis répondit :
- Ce serait plutôt difficile.
- Pourquoi ?
- Parce que je suis une fille.
Elle baissa la tête sous son regard horrifié.
Afficher en entierPuis Chandos avait rencontré Courtney. Ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre au premier regard, et Chandos avait fini par prendre la décision de s'installer sur le domaine appartenant à la famille de sa fiancée, une propriété qui jouxtait celle de son père. Il voulait prouver à ce dernier qu'il s'en sortirait aussi bien sans son aide. Fletcher lui avait donné de l'argent qu'il déposa dans une banque de Waco sans y toucher. Il n'y toucherait certainement jamais. Ce que Chandos réalisait, il le réalisait tout seul.
Afficher en entierA en croire Fletcher, Meara l'avait quitté sur un coup de tête, sans prendre aucune précaution. Son fils et elle avaient été capturés par les Kiowas, puis vendus à un Comanche. Heureusement pour eux, le jeune guerrier avait pris Meara pour épouse et adopté Chandos. De cette union devait naître quelques années plus tard une petite fille, Plume Blanche, la demi-sœur que Chandos adorait.
Afficher en entierNéanmoins il n'était pas opposé à l'idée d'apprendre tout ce qu'il pourrait des Visages pâles, comme il les "appelait à l'époque. Le principe «connais ton ennemi» n'était pas l'apanage des Blancs.
Il y avait cependant un problème : Fletcher, fou de joie de retrouver son fils, était persuadé que celui-ci était revenu vivre près de lui, et il ne comprenait absolument pas l'hostilité du jeune homme. Têtu, agressif, autoritaire, Fletcher avait renforcé cette hostilité au lieu de la vaincre.
Afficher en entierSon père lui avait toujours donné l'impression de ne guère se soucier du ranch Bar M. Il ne voulait rien avoir de commun avec ce qui appartenait à Fletcher Straton, tout le monde le savait. Pourtant, Casey avait toujours aimé son grand-père. Et elle ne comprenait pas pourquoi ils n'avaient jamais enterré la hache de guerre, pourquoi ils ne s'étaient pas réconciliés, après toutes ces années. Fletcher avait fait bien des efforts dans ce sens, mais Chandos s'était montré inflexible.
Casey connaissait l'histoire par cœur, évidemment.
Afficher en entierAprès être sortie du salon comme une tornade, Casey se réfugia dans la véranda, généralement déserte à cette heure de la matinée.
Une terrasse courait tout le long de la maison, meublée de tables, de fauteuils, de deux balancelles fabriquées par son père, et ornée d'innombrables pots de fleurs que sa mère soignait avec amour et qui dissimulaient les crachoirs indispensables aux ouvriers agricoles.
Afficher en entierOn l'aurait trouvée fort jolie si elle était demeurée en place assez de temps pour qu'on pût s'en apercevoir. Car le problème, avec Casey, c'est qu'elle bougeait sans cesse. Assise ou debout, elle ne restait pas un instant immobile. Elle s'agitait, parlait avec les mains, se déplaçait à longues enjambées masculines.
Mais pour peu qu'on la surprît dans un instant de calme, on remarquait ses grands yeux clairs, la perfection de sa peau hâlée, la finesse de son nez. Ses sourcils étaient légèrement trop épais, son menton un peu trop volontaire — comme celui de son père — mais la belle structure de son visage le faisait oublier.
Afficher en entierEnsemble, les ranches Bar M et K C représentaient le plus vaste domaine du Texas. Comme ils appartenaient au père et au fils, tout le monde les considérait comme une entité. Tout le monde sauf les principaux intéressés. Et à présent, seul Chandos insistait pour qu'ils restent distincts.
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