Extraits

Je préférais toutefois m’envisager comme un agent darwiniste subordonnée a la sélection naturelle plutôt que le bras armé d'un pouvoir oppressif. Simple question de point de vue.

Au cœur de la ville, ressassant mes souvenirs, je me frayais un chemin à travers la foule. Encore vivaces, les détails du massacre défilaient sous mes yeux. En ébullition, ma Bête s'agitait. Elle fredonnait sa vieille rengaine. Les litres de sang versés n'avaient pas été aussi thérapeutiques que je l'avais cru. Vingt ans que je gardais le contrôle, et à présent, ma Bête menaçait de le reprendre.

C'est l'heure de la chasse, me confia-t-elle.

— OK, tout ça pour éviter de me parler, se plaignit-il. J'ai tout mon temps. Qu'est-ce que tu chasses ?

— Un homme... ou ce qu'il en reste...

— Super, allons manger du cadavre !

— Je ne compte pas le manger, mais le tuer.

— Je croyais qu'il était déjà mort ?

Je le laissai planté là et quelques minutes plus tard, il me retrouva devant le Paradise. La trace me menait au Rat mort. Déboulant à une allure folle dans le bar, je négligeai tout autant les videurs. Les Gardiens s'agitèrent en émettant de drôles d'aboiements. J'étais sur une sacrée piste, j'allais boucler la boucle, rendre à César la monnaie de sa pièce, jeter le beurre et égorger la crémière, mettre la dernière pièce au puzzle, remplir une case et trouver la paix. Amen.

Était-ce bien lui ? Mort lente ou rapide ?

Mes réactions sont parfois brutales, agressives et disproportionnées. C'est ce que tout le monde pense. Pourtant, il s'agit de ma méthode la plus clémente et empathique pour résoudre les conflits. La preuve, je n'avais même pas sorti mes crocs.