Extraits

— Tu me conseilles quoi ?

— Des œufs et du bacon.

— Je vais prendre une omelette au fromage alors.

— Tu vois, c’est pour ça que vous êtes toutes folles. Je te conseille un truc et tu prends le contraire.

— Je t’ai demandé ton avis, pas de choisir pour moi.

— Rubis, t’es comme toutes les autres, t’es belle comme un cœur, mais t’as rien d’un cadeau.

Loïs prononce ces mots en sautant dans l’eau, rapidement, notre amie la suit en riant. Nous sommes tous les quatre dans la piscine à nous chamailler et rigoler. Loïs tente de soulever Rosie qui se débat comme une anguille. Mon regard se pose sur Jason. De ses cheveux tombent des gouttelettes d’eau, son corps est trempé et les encres sur sa peau m’hypnotisent. Qu’est-ce qu’il est beau ! Jason s’avance vers Loïs, la saisit par la taille et la laisse tomber. Elle hurle, crie et jure vengeance alors que Rosie se marre. Il nage vers elle, qui recule du mieux qu’elle le peut, mais il est plus rapide, plus fort aussi. Il la soulève sans problème et lui réserve le même traitement. Je m’avance vers lui, caresse de mes mains la peau de son dos, me colle contre lui et passe mes bras autour de ses épaules musclées.

Ce mec est si magnifique que c’est dégueulasse pour le reste de la gent masculine.

C’est ça, je suis une épave, totalement paumée, et j’ai cette drôle d’impression que jamais je n’irai mieux, que je n’ai pas droit au bonheur.

Encore une fois, je suis surprise par ce mélange d’amertume et d’indifférence qui se dégagent de ses mots. Ça m’amène à penser que l’armure derrière laquelle il se cache est très épaisse et sera difficile à briser.

Encore là, je ne parle pas de sa dégaine de beau gosse musclé et découpé au couteau ou encore de ses yeux bleu océan et de sa barbe de trois jours. Ce gars a le profil type du mec trop sexy que l’on veut dans son lit.

Je vous en prie, décernez-moi le prix de la fille la plus stupide de ce monde ! Pourquoi suis-je toujours aussi attirée par ces putains de bad boys qui se foutent royalement de tout le monde ?

Une fois mes produits lancés dans un tiroir, je jette ma valise dans le fond d’un placard pour ensuite visiter la maison. J’ouvre les portes une à une, tombant parfois sur un placard rempli de literie ou bien sur une salle de bain. Une fois au salon, un immense canapé de cuir noir prend presque toute la place. Je le contourne pour ouvrir une porte coulissante et ainsi sortir sur la terrasse qui surplombe l’océan pacifique. La vue est, encore une fois, à couper le souffle. Je m’avance tranquillement, le soleil chaud tape sur ma peau et la réchauffe. Si l’air conditionné de la villa m’a donné un petit frisson, il n’a été que de courte durée.

Le bruit de quelqu’un plongeant dans l’eau attire mon attention ; à pas lents, je me dirige vers la source.

Rosie et Carly ne se baigneraient pas sans m’avoir avertie…

Quelle n’est pas ma surprise de découvrir un homme en train de faire des longueurs dans notre piscine. Je croise les bras sur ma poitrine en fronçant les sourcils, je bous littéralement devant cette intrusion.

Non, mais il se croit chez lui ou quoi ?

Lorsqu’il sort la tête hors de l’eau, je lui crie :

— Hey mec ! Tu fais quoi là ?

Il lève la tête vers moi et quitte le bassin avec une grâce et une nonchalance à couper le souffle. Il attrape sa serviette posée sur un transat blanc et éponge son corps avec un sourire satisfait plaqué sur le visage.

Il se prend pour qui à la fin ?!

— Tu sais que c’est une propriété privée ici, jeune homme ?

— J’habite deux maisons plus loin...

Il m’ignore et commence à se sécher comme si je n’existais pas. Ses cheveux bruns mi-longs sont trempés et l’eau dégouline sur son corps de rêve, musclé et tatoué. Ses putains de tatouages sont tellement sexy que j’en perds tous mes moyens ! Je ne sais pas pourquoi, mais ma bouche devient, subitement et incroyablement, sèche. Ses yeux vert azur me transpercent l’âme ou la petite culotte, au choix, mais j’opterais plutôt pour la seconde option. Ce mec est si magnifique que c’est dégueulasse pour le reste de la gent masculine.

Il est… Il est…

— Ce que tu vois te plaît, chérie ?

… Il est… arrogant… imbu de sa personne… et… et… trop sexy…