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Summerside, Tome 2 : Le Choix du cœur



Description ajoutée par cdv25 2013-12-29T00:04:23+01:00

Résumé

John n’avait certainement pas prévu de devenir père si tôt ! Et pourtant, on vient de lui confier la garde de sa fille, la petite Tuti, dont il a récemment découvert l’existence. Très vite, John doit se rendre à l’évidence : malgré tous ses efforts, il ne s’en sort pas tout seul. Heureusement, il connaît la personne idéale pour l’aider : Katie, l’institutrice de sa fille – et accessoirement son ex-fiancée. Une fiancée qu’il n’a jamais réussi à oublier… Au fil des jours, à voir des liens si forts se tisser entre Tuti et Katie, John se prend à rêver à la famille qu’ils pourraient former tous les trois. Katie partage-t-elle encore ses sentiments, elle aussi ? Comment percer les secrets de son cœur ?

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Classement en biblio - 9 lecteurs

extrait

** Extrait offert par Joan Kilby **

1

Katie s’arrêta devant la section « Enfants » de Summerside Books et, passant négligemment les ouvrages en revue, s’efforça de brider son enthousiasme à l’idée de trouver Lizzy et le Singe sur l’une des étagères.

Elle avait pris le temps de boire un café et de discuter un petit moment avec Josie, la libraire. A présent, elle était rongée par l’impatience. Et lorsque, du coin de l’œil, elle aperçut la couverture rouge vif de son livre, elle sentit son cœur gonfler dans sa poitrine.

Il était là, son ouvrage, le fruit de son travail.

Lizzy et le Singe, de Katie Henning.

Avec la couverture bien en vue — grâce à Josie qu’elle ne remercierait jamais assez.

Tirant son portable de sa poche, après s’être assurée que personne ne l’espionnait, elle prit une photo à la dérobée.

— Tiens, Katie ! Quelle bonne surprise ! s’exclama John Forster, apparaissant au détour d’un rayon.

Avec son mètre quatre-vingts, ses épaules de nageur, sa carrure athlétique et ses cheveux méchés de blond, il avait tout du surfer en vogue.

Après l’avoir gratifiée d’un clin d’œil malicieux, il lui présenta son profil — un nez assez fort sur un menton bien ciselé.

— Tu es sûre de m’avoir pris sous mon meilleur angle ? demanda-t-il d’un ton moqueur.

— Salut, John, répondit-elle, s’efforçant de dissimuler son malaise.

C’était bien sa veine de s’être fait surprendre en train de s’extasier sur son propre travail par son ex-fiancé… Du moins si l’on pouvait toujours le qualifier de « fiancé », au bout de sept ans. Il devait bien exister une limite, dans la durée pendant laquelle on pouvait parler d’une personne comme de son ex, non ? A présent, John était à la tête de la police de Summerside et, si elle ne l’évitait pas franchement, elle ne passait jamais plus de temps en sa compagnie que l’exigeait un minimum de politesse dans une petite ville comme la leur.

Il l’étudia un instant de la tête aux pieds de son profond regard bleu, puis s’adressa à elle avec un sourire affable :

— Tu as une mine superbe ! Et tu es ravissante, coiffée comme ça. Qu’est-ce que tu fais ici ?

Un peu gênée, elle fit passer une mèche de ses cheveux mi-longs derrière son oreille. C’était tout John, ça. Faire comme s’il avait complètement oublié leur rupture… Elle ne lui avait pourtant jamais donné le moindre signe d’encouragement !

S’éloignant d’un pas, elle fit mine de consulter quelques livres sur un rayonnage.

— Je cherche des manuels pour mes cours.

Les fossettes qui creusaient les joues de John s’approfondirent encore davantage lorsqu’il tira Lizzie et le Singe de l’étagère.

— C’est quoi ce petit livre ? Il me paraît bien intéressant, dis-moi !

Katie tendit le bras pour récupérer l’ouvrage, mais il le mit hors de sa portée d’un geste vif et, d’un sourire finaud, la défia de venir le chercher.

Elle haussa les épaules ; elle n’avait aucune envie de jouer à ce petit jeu-là avec John Forster.

— C’est pour cela que tu es venu, hein ? Comment as-tu su ? s’enquit-elle, agacée.

— A ton avis ? Par Riley, bien sûr ! répondit John, tournant quelques pages d’un air distrait. Toutes mes félicitations, Kat ! Toi qui voulais écrire… C’est une sacrée réussite !

— Merci, maugréa-t-elle, se promettant au passage d’étriper son frère à la première occasion venue.

— Pourquoi tant de cachotteries ? Tu es officiellement écrivain, à présent que tu as publié un livre. Il va falloir t’habituer à la notoriété. En fait, tu devrais organiser une séance de signatures.

Mine de rien, il avait réussi à se rapprocher d’elle — si près qu’elle sentait la chaleur de son bras nu à travers la manche de sa robe rouge.

Bien que John ne soit plus surfer professionnel, il n’avait pas abandonné sa passion des sports nautiques, car il sentait la brise marine, le sel iodé… De quoi ranimer toute une foule de souvenirs.

Mais il y avait bien longtemps qu’elle n’était plus troublée par la présence de John. Et plus longtemps encore qu’ils avaient cessé de badiner, tous les deux.

Les éclats de rire d’un groupe d’adolescentes venues prendre un café à la librairie la rappelèrent à une réalité beaucoup plus triviale.

— Bon. Si tu veux bien m’excuser, il faut que je retourne à l’école, expliqua-t-elle en s’éloignant. J’ai cours.

— Katie ? Attends une seconde.

Il lui bloqua le passage. De mieux en mieux !

— La cloche ne va pas tarder à sonner, rétorqua-t-elle, plongeant malgré elle son regard dans celui de John.

Une merveille, ces yeux… De quoi faire pâlir Paul Newman d’envie ! Pourtant, John Forster lui était indifférent à présent. Comme s’il n’avait jamais existé — même s’il était toujours le meilleur ami de son frère et que ce dernier en parlait parfois. Elle avait tourné la page, et elle se refusait catégoriquement à arriver en retard à ses cours à cause de lui. Rien de ce qu’il pourrait lui dire ne la retiendrait une seconde de plus d’ailleurs…

— Tu crois que ton album conviendrait à une fillette de bientôt six ans ?

— C’est la tranche d’âge que je ciblais, répondit-elle, intriguée malgré elle.

Est-ce qu’il jouait, comme il en avait la fâcheuse habitude, pendant leur liaison ? Non. Aucune lueur maligne ne brillait dans ses yeux, aucun sourire railleur, rien.

— Pourquoi ? Tu veux l’offrir à une de tes nièces ? demanda-t-elle.

— Euh… Pas exactement, non.

Pour le coup, elle dressa l’oreille. John n’était pas aussi évasif d’ordinaire. Si ce livre n’était pas destiné à une de ses nièces, sa petite amie du moment devait être maman. Or, à en croire Riley, John avait rompu avec Trudy — sa dernière maîtresse — quelques semaines auparavant. Il devait l’avoir remplacée. Enfin, comme il ne restait jamais bien longtemps avec ses conquêtes, celle-ci ne ferait que passer, comme les précédentes. Katie s’était habituée à cela aussi, à la longue. Et puis, encore une fois, cela lui était parfaitement égal. Sauf que les écrivains ont toujours été d’un naturel curieux et, comme elle ne faisait pas exception à la règle, elle ne put s’empêcher de demander :

— Ta nouvelle copine a une petite fille, c’est ça ?

Au lieu de répondre, il continua à feuilleter le livre avec une attention presque suspecte.

— Les illustrations sont superbes, fit-il remarquer. Riley m’a dit qu’elles sont aussi de toi.

— Elle est du coin, cette gamine ?

Si c’était le cas, il ne lui restait plus qu’à espérer qu’elle ne soit pas dans sa classe. Elle voyait mal John arrivant à l’école pour venir chercher la fille d’une autre femme. En même temps, cela arriverait bien un jour. Il était même surprenant que John soit resté célibataire aussi longtemps, à bien y réfléchir. Il avait tellement insisté pour qu’ils se marient, à l’époque où ils sortaient ensemble… Et puis l’idée du mariage avait semblé lui être totalement sortie de l’esprit, à en juger ses nombreuses aventures. Peut-être était-il enfin tombé sur une femme suffisamment douée pour le convaincre de renoncer à ses frasques.

— De quoi ça parle ? lui demanda-t-il.

— D’une certaine Lizzy dont l’animal domestique est un singe, répondit-elle, agacée qu’il élude ses questions.

— J’ai toujours eu un faible pour les singes.

Elle retint un sourire. Elle le savait. D’ailleurs, elle s’était inspirée de lui pour créer le héros de son histoire. Comme lui, il était casse-cou, courageux et malin.

— Lizzy et son singe partent à l’aventure, expliqua-t-elle. Celle-ci est la première. Il y en aura bien d’autres. Toute une série, en fait.

A condition, bien sûr, que son éditeur soit partant — ce qui n’était pas gagné, même si elle avait bon espoir.

John referma le livre, avant de la gratifier d’un nouveau sourire en coin.

— Ça te va vraiment bien, cette coiffure, Kat.

— Tu me l’as déjà dit.

De plus, ça lui était égal. Complètement, même.

— Tu as le temps de prendre un café ? Ça fait une éternité que l’on n’a pas discuté, tous les deux.

— Je viens de te dire que j’ai cours, riposta-t-elle, au comble de l’exaspération.

Quand cesserait-il enfin de jouer avec elle ? Chaque fois qu’ils se croisaient, il l’invitait à prendre un verre et, chaque fois, elle refusait fermement. Cette petite plaisanterie avait bien dû se répéter une centaine de fois.

— Pas grave. Une autre fois, peut-être ?

Il avait dit cela avec une nonchalance exaspérante. A croire que son petit numéro n’avait été que du vent. Ce qui était probablement le cas, d’ailleurs, John ne connaissant pas d’autre manière d’agir avec les femmes.

Il lui tendit l’album, ouvert à la page de garde.

— Tu veux bien le dédicacer ?

— Volontiers, répondit-elle, fouillant son sac à la recherche d’un stylo. A quel nom ?

— Tuti. T-u-t-i, épela-t-il.

En sa qualité d’enseignante, elle avait appris à rester impassible devant les prénoms bizarres dont les parents affublaient leurs enfants depuis quelques années.

— Tuti ? Ce n’est pas commun, ça, fit-elle simplement remarquer, avant d’écrire :

« Pour toi, Tuti,

En espérant que mon livre te plaira.

Bien amicalement,

Katie Henning. »

Ce fut avec un sourire radieux qu’elle rendit l’ouvrage à John. Elle venait de signer sa première dédicace. La consécration, en somme !

— Et tu crois que cette petite Tuti aimera l’histoire de Lizzy et de son singe ? demanda-t-elle, espérant en apprendre plus sur cette mystérieuse fillette

John prit le temps de lire sa dédicace avant de répondre. Lorsqu’il releva la tête, il semblait aux anges, lui aussi. Ah, ce sourire… Il en avait fait battre, des cœurs !

Plus celui de Katie, cependant. C’était du passé, tout ça.

— Elle va adorer, tu veux dire ! Il y a plein de singes, dans la jungle qui entoure son village.

— Tu es sérieux ? demanda-t-elle, surprise. Elle vit vraiment à proximité d’une jungle ?

— Eh oui !

Katie attendit qu’il développe. Sa curiosité était de plus en plus grande. Si cette fillette n’était pas celle de la dernière conquête de John, qui pouvait-elle bien être ? Mais il n’ajouta rien. Pas un détail.

Non, non et mille fois non ! Elle ne poserait aucune question sur la mystérieuse Tuti. La vie privée de John Forster avait définitivement cessé de l’intéresser.

Le livre coincé sous un bras, ce dernier laissa courir son regard sur elle un instant avant de marmonner :

— A bientôt, j’espère !

A bientôt… S’ils se croisaient sous peu, ce serait par accident — c’était toujours le cas depuis leur rupture. Elle refusait systématiquement toute invitation chez leurs amis communs, du moins quand elle savait que John serait présent. Une revanche bien anodine, si l’on considérait ce qu’il lui avait fait subir en l’abandonnant au moment où elle avait le plus besoin de lui.

Pourtant, sa curiosité finit par l’emporter. Le voyant tourner les talons, elle lui lança :

— Dis-moi, John, qui c’est, cette Tuti ?

Lorsqu’il se retourna, son visage était figé. Une ombre indéchiffrable assombrit son regard, puis il se ressaisit.

— Une petite Balinaise, répondit-il avant de s’éloigner.

* * *

John finit de nouer le foulard traditionnel autour de sa tête, et regarda sans le voir son reflet dans le miroir grêlé de taches de rouille.

Bien qu’elle soit sa fille, et qu’elle approche de son sixième anniversaire, il ne connaissait pas la petite Tuti. Pire encore, il allait faire sa connaissance en une bien triste occasion : les funérailles de sa mère, Nena. De sorte qu’il se sentait un peu perdu. En théorie, cette rencontre n’aurait jamais dû avoir lieu. Qu’allait-il bien pouvoir lui dire ? Et surtout, qu’allait-il advenir de Tuti, à présent qu’elle n’avait plus de maman ?

Des vapeurs d’encens s’échappaient de l’enceinte de la demeure familiale. Des tam-tams résonnaient sur un rythme monocorde.

Vêtu d’un sarong en batik qu’il avait emprunté, il passa le portail pour se joindre aux dizaines de personnes — famille et amis — rassemblées devant la tour funéraire, une immense sculpture de bois et de bambou, en forme de pagode, qui transporterait la dépouille de Nena.

Les femmes en sarongs de soie et chemisiers de dentelle, portaient leur offrande — principalement des fleurs et des fruits — sur leur tête. Au bout de quelques minutes, la procession s’ébranla pour faire le tour du minuscule village de pêcheurs. Personne ne pleurait, et on ne percevait aucune tristesse chez ces gens, alors même que Nena était morte prématurément, dans un accident de mobylette. A Bali, la mort n’est pas une source de chagrin, mais la célébration d’une vie qui s’est élevée à un niveau supérieur.

John reconnut sans peine la petite Tuti, une fillette aux couettes brunes qui portait dans ses bras un bébé presque aussi gros qu’elle. Il n’avait pas encore eu l’occasion de lui parler ; lorsqu’il était arrivé, la veille au soir, les préparatifs de l’enterrement, qui duraient déjà depuis plusieurs jours, occupaient tous les habitants du village.

De toute manière, Tuti ignorait complètement qui il était. Fallait-il vraiment le lui dire ? Après tout, il n’était venu que pour rendre hommage à Nena et pour s’assurer que Tuti ne manquerait de rien.

Il n’avait jamais été question, pour Nena et lui, de rester ensemble. Tous deux avaient été très clairs sur la question dès le début : ils vivaient un amour de vacances, rien de plus. John se remettait tout juste de sa rupture avec Katie, à l’époque, et Nena, qui tenait un magasin de souvenirs à Kuta — haut lieu du tourisme et paradis des surfers — n’était pas à la recherche d’un mari. Lorsqu’elle s’était aperçue qu’elle était enceinte, elle avait été tout aussi franche : non seulement elle n’avait aucune intention d’aller s’installer en Australie, mais il était hors de question pour elle de voir son enfant se languir d’un père qui passerait le voir une fois par an dans le meilleur des cas. En d’autres termes, elle préférait l’élever seule. Et bien qu’un peu meurtri, sur le moment, John avait accepté sa décision, lui envoyant régulièrement de l’argent, ajoutant un supplément quand les temps étaient durs. Il continuerait d’ailleurs à aider sa famille et ses frères, d’ailleurs ; il n’avait aucune raison de s’arrêter maintenant.

Bali…

Il fut soudain submergé par un cortège d’émotions et de souvenirs en tous genres. Il songea à cette période tumultueuse de son existence, et en arriva à une triste constatation : entre ses aspirations de l’époque et ce que la vie lui avait réservé au final, il y avait une énorme différence. Lui qui avait tant rêvé de fonder une famille avec Katie Henning avait vu ses projets réduits à néant lorsque, atteinte d’un cancer, la jeune femme avait plus ou moins rompu leurs fiançailles. D’où son envol pour Bali, son aventure avec Nena… et la paternité qui en avait résulté.

Ah, le destin ! Katie, qui avait failli mourir, avait fini par vaincre la maladie, tandis que Nena, qui rayonnait de santé, était morte à l’âge de trente-trois ans. Katie et John vivaient dans la même ville et, s’ils se voyaient souvent, leur relation était plutôt tendue. En revanche, il n’avait jamais revu Nena après leur liaison, et il ne devait son accueil, en ce jour de deuil, qu’à la générosité de sa famille et de la communauté tout entière.

Lorsqu’il l’avait rencontrée, Nena ne lui avait pas paru bien différente des Occidentales. Ses funérailles, dans ce minuscule village situé dans la partie la moins peuplée de l’île, lui révélèrent une autre Nena, élevée dans une culture bien différente de la sienne, avec ses rituels inconnus.

Une chose était sûre en tout cas : si la communauté savait qu’il était le père de Tuti, sa présence n’était pas inopportune. Où qu’il se tourne, on lui souriait, ou lui tendait la main.

Il se joignit à la procession qui sinua lentement jusqu’au lieu de la crémation, dans l’enceinte d’un temple surplombant l’océan. Le cercueil fut placé à l’intérieur de l’immense taureau de bois peint en noir et or qui s’élevait au sommet du bûcher funéraire. Un prélat en robe blanche récita quelques prières. Il y eut d’autres chants, et on se remit à brûler des bâtons d’encens. Bientôt, les notes dissonantes d’un orchestre de gongs, clochettes, xylophones et tambours se firent entendre.

Un des villageois aspergea le taureau de pétrole avant d’y mettre le feu. De hautes flammes s’élevèrent vers le ciel, et la petite foule, chassée par la chaleur, recula vivement. John murmura quelques mots en souvenir d’une femme qu’il n’avait pas connue bien longtemps, mais pour qui il avait toujours eu beaucoup d’estime. Elle avait quitté cette terre bien trop tôt.

Instinctivement, il chercha Tuti du regard. Elle se tenait un peu à l’écart et, hissée sur la pointe des pieds, tentait d’apercevoir le bûcher. Son foulard était de travers, ses couettes pendaient lamentablement. On avait dû la libérer de son petit fardeau car, à la place du bébé, elle tenait une offrande — une feuille de palme contenant un peu de riz bouilli et des pétales de souci.

Incapable de résister, il se fraya un chemin pour aller vers elle et, à grand renfort de gestes, lui proposa de la prendre dans ses bras pour qu’elle puisse mieux voir. Lorsqu’elle hocha timidement la tête, il la hissa sur sa hanche, la porta jusqu’au premier rang, et se baissa avec elle pour qu’elle puisse déposer son offrande près du brasier. Et s’il était possible que cela constitue une entorse au rituel ordinaire, voire une offense envers la communauté, tant pis ! Dans l’instant, cela lui sembla être la seule chose à faire.

Quand il se redressa, sentant la fillette lui entourer la nuque de ses deux petits bras, il dut battre des paupières et déglutir à plusieurs reprises pour se débarrasser de l’émotion qui s’était emparée de lui.

Tuti était beaucoup trop petite pour vivre sans maman.

* * *

Comme partout ailleurs, la cérémonie fut suivie d’un banquet. John reposa sa fille à terre, et tous deux se dirigèrent vers le bale — une tribune de bois où les femmes avaient disposé du riz, des fruits, des légumes, ainsi que de petits morceaux de viande épicée et grillée sur des feuilles de bananier.

Wayan, le frère aîné de Nena, y était assis en tailleur, les jambes dissimulées par son sarong brun et pourpre. Sur son invitation, John retira ses sandales et alla le rejoindre, imitant sa posture. Aussitôt, Tuti lui apporta un verre d’alcool de riz.

John savait qu’il n’était pas rare que les Balinais dépensent toutes leurs économies dans ce genre de cérémonies. Il avait donc préparé une enveloppe remplie de dollars australiens qu’il tendit à Wayan.

— Ma contribution aux obsèques de Nena, expliqua-t-il.

Wayan le remercia d’un hochement de tête avant de glisser l’enveloppe dans un des plis de son sarong.

— Sers-toi, dit-il ensuite, désignant les plats disposés autour d’eux.

John passa le reste de la journée avec les proches de Nena. Il parla principalement avec les adultes, bien sûr, mais son regard était souvent attiré par la petite Tuti.

A présent que la cérémonie officielle était terminée, elle jouait avec les autres enfants, et John constata avec un certain amusement qu’il avait donné le jour à un véritable garçon manqué, n’hésitant pas à grimper aux arbres, pieds nus, son sarong relevé laissant voir de petites jambes fluettes sous un short rose vif. Il sourit. Enfant, il avait passé sa vie dans les arbres et, pour une raison ou pour une autre, il avait toujours pensé que son fils — s’il en avait un, un jour — hériterait de cette propension. Jamais il n’avait pensé qu’une petite fille puisse aimer ce genre d’acrobaties. Et pourtant, sa Tuti lui ressemblait, du moins sur ce point.

Une des tantes de la fillette s’adressa à elle en balinais, sur un ton de reproche bienveillant. Tuti secoua la tête, puis se mit à rire, ce qui fit apparaître d’adorables petites fossettes. La tante, amusée, lui fit signe de descendre, mais Tuti se remit à rire, la tête penchée sur le côté.

L’espace d’un instant, John crut que son imagination lui jouait des tours. Jusqu’alors, il n’avait trouvé aucune ressemblance physique entre Tuti et lui ou ses proches. Elle tenait beaucoup plus de sa mère, avec sa peau sombre, ses cheveux noirs, et ses yeux en amande. Pourtant, à la voir pencher la tête ainsi, elle lui rappelait… oui.

Sa mère à lui.

Ce fut pour lui un véritable choc. Tout au long de la courte existence de cette fillette, il avait réussi à se tenir à distance. Une fois que le test ADN lui avait prouvé qu’il était bien son père, il avait, comme il se doit, suppléé à ses besoins. Mais de loin, de sorte qu’il avait plutôt eu l’impression de parrainer un enfant avec qui il n’avait aucun lien personnel. Même après l’avoir vue en photo, il n’avait eu aucune difficulté à s’en détacher.

Seulement la ressemblance avec Alison Forster était frappante, et il ne pouvait plus se voiler la face : Tuti et lui étaient liés par le sang. En d’autres termes, la fillette n’était plus une vague responsabilité, vivant à des milliers de kilomètres de chez lui. Elle était sa fille et, par là même, la petite-fille de ses parents, la nièce de ses sœurs…

Le plus incongru, dans cette brutale prise de conscience, était qu’elle se fasse ici, dans la famille de Nena, même si, d’une certaine manière, cela rendait la réalité encore plus probante.

Oui, Tuti était sa fille. A ce titre, elle faisait aussi partie du clan Forster.

Et il ne pouvait pas repartir comme si de rien n’était.

* * *

Katie jeta un coup d’œil inquiet dans la salle où parents et enfants finissaient de s’installer sur les rangées de chaises déployées pour l’occasion.

Se tournant ensuite vers Melissa, l’attachée de presse chargée du Mini Festival des Auteurs, à la bibliothèque municipale de Summerside, elle fit remarquer :

— Il y a un monde fou ! Je pensais m’adresser exclusivement à un public d’enfants.

— Ne t’inquiète pas, tout ira bien, lui répondit Melissa, en souriant. Tu es une femme chaleureuse, Katie. Sois naturelle, positive, et tout ira bien.

— Positive, chaleureuse… Peut-être, seulement qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter à un parterre d’adultes ? rétorqua la jeune femme, les yeux rivés sur ses notes. J’avais seulement prévu de raconter une aventure encore inédite de Lizzy et de son singe, moi !

— Parfait ! Les gamins vont adorer. Pour le reste, les écrivains parlent généralement de ce qui les a poussés à écrire, de ce qui les a inspirés, de leurs difficultés à être publiés.

— D’accord. Cela ne devrait pas poser de problème. Même sans notes.

— Ah, tu vois ! Allez, viens !

A moitié rassurée seulement, Katie lui emboîta le pas, et attendit, à côté du lutrin, que Melissa la présente. Après quelques applaudissements polis, tous les visages — une cinquantaine au bas mot ! — se concentrèrent sur elle. Parmi eux, certains de ses élèves, ainsi que Paula Drummond accompagnée de son fils Jamie.

Paula, qui était officier de police et en passe de devenir sa belle-sœur, lui décocha un clin d’œil complice.

— Bonjour à toutes et à tous, commença Katie, penchant la tête sur le côté pour attendre la suite.

— Bonjour, mademoiselle Henning ! répondirent ses élèves, avant de se mettre à glousser.

Un peu plus détendue, elle reprit :

— Je vous remercie d’être venus. D’ici quelques minutes, je vous raconterai comment je suis devenue écrivain. Toutefois, avant cela…

Elle s’empara du micro, l’accrocha à sa blouse et arpenta l’estrade.

— Avant cela, donc, je voudrais vous raconter ce qui est arrivé à Lizzy et à son singe, un jour où ils se promenaient sur la plage. Figurez-vous qu’ils ont trouvé le trésor d’un pirate et que…

Le public l’écouta, fasciné, et ce fut un vrai bonheur, de voir les frimousses émerveillées des enfants — ainsi qu’un soulagement de constater que les parents semblaient séduits, eux aussi !

— Si le singe fut très triste de voir repartir le bateau, Lizzy, elle, avait faim. Il était temps de rentrer à la maison. Et puis, elle savait que d’autres aventures les attendaient, son petit compagnon et elle, la prochaine fois qu’ils iraient se promener, conclut-elle.

Cette fois, ce fut un tonnerre d’applaudissements qui retentit dans la salle. Elle en profita pour avaler une gorgée d’eau. Elle avait la gorge sèche, et la tête lui tournait, devant l’accueil qu’avaient réservé les enfants à cette nouvelle aventure de ses héros. Elle venait de la retravailler et, apparemment, elle avait bien fait. De quoi se permettre de tester ses prochains textes en classe. Voire même de distribuer un questionnaire de base qui lui permettrait de peaufiner ses histoires.

— J’ai toujours rêvé de devenir écrivain, expliqua-t-elle ensuite. Depuis toute petite. Malheureusement, j’étais convaincue que les gens ordinaires comme vous et moi n’étaient pas destinés à réussir dans ce domaine. Alors, comme j’adore les enfants, j’ai décidé d’entrer dans l’enseignement.

Elle continua à parcourir l’estrade, pour se donner le temps de réfléchir à ce qu’elle allait dire ensuite.

— J’aurais été ravie de faire cela toute ma vie, seulement, l’année de mes vingt-cinq ans, les médecins m’ont annoncé que j’étais atteinte d’un cancer du sein. C’est plutôt rare, à cet âge-là, et pourtant je me suis retrouvée à l’hôpital, à subir des chimios et des séances de radiothérapie.

S’arrêtant brusquement, elle se tourna vers son public, en majorité des femmes et des enfants.

— Je vous avoue que cela n’a pas été une partie de plaisir, poursuivit-elle. Les médecins, ma famille, mes amis me croyaient condamnée, et moi aussi.

Quelques murmures s’élevèrent dans l’assemblée, et Katie se prit à redouter que les parents trouvent le sujet mal choisi. Ils auraient eu tort : d’expérience, elle savait que les enfants affrontaient la vie et la mort avec philosophie, en général, mieux que leurs aînés. Tant que l’on était honnête avec eux, c’est-à-dire tant que l’on n’édulcorait pas les faits, ils pouvaient entendre quasiment toutes les vérités.

Elle jeta un coup d’œil par les baies vitrées, s’attarda un instant sur la rue, sur les voitures garées le long du trottoir, puis sur les gommiers dont les bras argentés pointaient vers le ciel sans nuages.

Jamais elle n’oublierait ce qu’elle avait ressenti, lorsque, après des mois de traitement, elle avait enfin su que sa vie n’était pas terminée.

— La vie est un cadeau inestimable, reprit-elle, revenant à son public redevenu silencieux. Bien plus précieux que le coffre aux trésors d’un pirate, même quand il est rempli d’or et de bijoux. Au lieu de mourir, je me suis remise, petit à petit. Chaque jour, le soleil m’a paru un peu plus chaud, la couleur des fleurs un peu plus vive, mes amis et ma famille m’ont été un peu plus chers. Aujourd’hui encore, je me réveille chaque matin le cœur en fête.

Afin d’illustrer son propos, elle gratifia son public d’un sourire radieux. Ils devaient comprendre à quel point elle se sentait bien, à quel point elle était heureuse d’être encore parmi eux, sur cette terre.

Elle avait pris un détour inhabituel pour parler de ce qui l’avait amenée à écrire, mais un raccourci l’aurait entravée dans sa sincérité. Or, tout comme les enfants, la littérature requérait une bonne dose d’honnêteté.

— La maladie m’a appris que la vie était bien trop courte pour que l’on ne soit pas fidèle à soi-même, ajouta-t-elle. Et si mon métier d’enseignante me plaisait toujours énormément, je continuais à me rêver en écrivain. Cela m’a amenée à me demander ce que j’éprouverais si je ne profitais pas de cette deuxième chance pour faire ce que je voulais vraiment faire.

Quelques personnes, sans doute conquises par son bonheur visible, hochèrent solennellement la tête.

— Bref, quand j’ai été rétablie, je me suis juré de ne plus jamais remettre les choses au lendemain. Aussi, dès que j’en ai eu la force, je me suis mise à écrire.

Elle laissa échapper un petit rire joyeux et conclut :

— Et j’y ai pris goût, figurez-vous ! Inventer, raconter des histoires, les illustrer aussi, tout cela est devenu une véritable passion pour moi. J’ai continué lorsque j’ai repris le travail. Il me suffisait d’écrire pendant mon temps libre. J’avais l’impression d’avoir attendu toute ma vie de trouver ma vocation, qui était…, oui, d’inventer mes propres histoires.

Une fillette d’environ sept ans leva la main. Comme Katie l’invitait à prendre la parole, elle demanda :

— Lizzy, c’est vous ? C’est ce que vous voulez dire, quand vous parlez de vos propres histoires ?

— C’est une bonne question. Disons que je ressemble à Lizzy sur un certain nombre de points, répondit Katie, sans cesser de marcher. Il y a quelques années, j’avais un ami qui me faisait penser à un petit singe, parce qu’il était aussi hardi qu’espiègle. Il me mettait constamment au défi… Si je voulais le suivre, je devais escalader des arbres, des falaises, nager la tête sous l’eau, prendre des risques, quoi…

Malheureusement, lorsqu’elle avait pris le risque le plus important de sa vie — celui de refuser une double mastectomie —, l’ami en question n’avait pas supporté. Ce qui était d’autant plus injuste qu’il risquait sa vie au quotidien, à l’époque, en surfant parmi les requins.

— Quand on partait à l’aventure, cet ami et moi, je ne savais jamais ce que la journée nous réservait, reprit-elle. On a grandi, et nos équipées sont devenues de plus en plus dangereuses. Escalade, parapente… On a même fait du body-surfing à Gunnamatta !

— Vous n’avez pas eu peur ? lança un petit garçon.

— Oh si ! J’ai eu peur plus souvent qu’à mon tour. Ce qui ne m’a pas empêchée d’avancer, d’ailleurs. Qué será, será… Vous connaissez la chanson, non ? On ne peut pas tout prévoir, tout éviter… Parfois, il faut se dire que tout ira bien. Ou que ce qui devait arriver… est arrivé. Le destin, quoi !

Comme son travail d’écrivain.

Elle s’était jetée dans l’entreprise sans se soucier un seul instant de savoir si l’on publierait ses histoires ou non. Et voilà où elle en était ! Au terme de cinq années de dur labeur, elle venait de vendre son premier livre ! Avant son cancer, elle était du genre à tout planifier, à se plier aux convenances aussi. En bonne perfectionniste, elle aimait contrôler sa vie. Et puis elle avait été confrontée à sa propre mort, et elle avait compris que, tout cela, c’était du vent : on ne pouvait pas toujours tout contrôler, on ne pouvait prévoir ce que la vie vous réservait. Du coup, elle s’était autorisée à transgresser les règles qu’elle s’était fixées, à être un peu plus spontanée. Tout simplement parce que l’on ne savait jamais ce que l’on pouvait trouver au détour du chemin.

— Cela dit, je ne mets plus jamais ma santé en danger, ajouta-t-elle, revenant à la réalité du moment. Je fais très attention à mon alimentation, par exemple. Je ne mange que des produits bio, non transformés, très peu de viande et de poisson. Je vois mon naturopathe régulièrement, pour qu’il me prescrive les compléments alimentaires adéquats.

Quelques frimousses interloquées s’étant mises à la dévisager, elle agita une main devant elle.

— Désolée. Mon régime alimentaire n’est certainement pas votre préoccupation principale, cet après-midi. D’autres questions ?

— Vous avez vécu beaucoup d’autres aventures, avec votre… singe ? lui demanda une jeune femme d’une trentaine d’années, un sourire entendu aux lèvres.

Ah… Décidément, les adultes seraient toujours plus inquisiteurs que leurs enfants. Summerside n’était qu’une bourgade et, de toute évidence, certains de ses habitants se souvenaient que John Forster et Katie Henning avaient grandi ensemble avant de se fiancer, puis de rompre.

— Non. Dorénavant, je m’échappe toute seule. Bien que mon cancer ne soit officiellement plus qu’un mauvais souvenir, je suis toujours aussi heureuse d’être en vie. Alors, de temps en temps, je m’autorise une petite fantaisie. Je prends la route de la corniche, et je descends vers le sud pour gagner la péninsule. Bien sûr, je suis toujours munie de mon appareil photo, de mon carnet de notes, de mes chaussures de randonnée et de mes vêtements les plus solides. En d’autres termes, je suis parée pour l’aventure… sans aucun projet précis.

En général, ses escapades se résumaient à une petite promenade en milieu aussi peu accidenté que possible, au cours de laquelle elle prenait quelques photos et lisait. Parfois, elle se sentait suffisamment inspirée pour écrire, d’où la présence de son carnet de notes dans son sac à dos. Rien de bien osé, en réalité…

— Jenny ? Une question ?

— Oui. Comment vous avez toutes ces idées ? s’enquit la fillette.

Grâce à ses souvenirs avec John. Ils avaient fait tant de choses, ensemble ! Accompli tant d’exploits !

A tel point qu’elle se demandait ce qu’elle ferait quand elle aurait fini de s’en inspirer. Parce que, de son côté, elle n’avait pas grand-chose de palpitant à raconter. Et pour cause : elle était seule la plupart du temps.

— Je ne voudrais pas que ça se sache, cependant je dois vous avouer…

Entourant sa bouche de ses deux mains, elle souffla au public :

— … que j’ai un arbre à idées, dans mon jardin. Quand je suis en manque d’inspiration, je sors, et je cueille un des fruits…

Un rire complice retentit dans la salle, et elle en profita pour rebondir en parlant de ses habitudes d’écrivain, de la manière dont elle rangeait son bureau, des livres qu’elle avait adorés pendant son enfance.

C’était bien plus facile que de répondre à des questions sur sa vie privée.

A un moment, elle craignit d’avoir donné, par inadvertance, l’impression qu’elle continuait à jouer avec le feu. Pourtant, elle n’avait rien fait de bien dangereux depuis des années.

Depuis John, en fait.

Et pourquoi, d’ailleurs ? La réponse était simple : par peur ou par paresse. A moins qu’elle n’ait jamais été aussi casse-cou qu’elle ne se plaisait à le croire… Parce qu’il était possible, après tout, qu’elle ait fait tout ce que John lui demandait parce qu’il l’avait mise au défi…

Et que, sans lui, elle ne soit qu’une mauviette.

Cette dernière pensée ne fut pas la bienvenue. Non, John n’avait pas régi sa vie. Elle le lui avait prouvé quand la maladie l’avait frappée et qu’ils s’étaient déchirés sur la marche à suivre. Pour elle, la mastectomie bilatérale n’avait pas été envisageable. Pour John, en revanche, il n’y avait pas eu d’autre solution et, la voyant s’entêter, il avait baissé les bras et tourné les talons.

A ce moment-là, elle avait compris qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même.

Elle voulait être forte. Pas sédentaire, pas pathétique non plus. Et si, pour cela, elle devait se forcer, elle le ferait.

Dès qu’elle aurait un projet un tant soit peu excitant.

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Commentaires récents

Lu aussi

Une histoire sympathique mais l'héroïne méritait des baffes vu son comportement envers John. La petite Tutti était toute mignonne. Un bon moment même si le livre aurait mérité d'être raccourci.

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Lu aussi

Une histoire mignonne même si toutefois l'héroïne me tapait un peu sur les nerfs avec ses indécisions =)

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Dates de sortie

Summerside, Tome 2 : Le Choix du cœur

  • France : 2014-02-01 - Poche (Français)
  • France : 2020-03-01 (Français)
  • USA : 2012-10-09 - Poche (English)

Activité récente

Titres alternatifs

  • To Be a Family - Anglais

Editeurs

Les chiffres

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extraits 2
Evaluations 2
Note globale 6 / 10

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