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Voilà comment on peut radicalement changer le cours d’une vie : en ne faisant rien.
Afficher en entierIls étaient trop polis, trop coincés, trop timorés, ils se tournaient autour à pas de loup, murmurant, chuchotant, s’en remettant l’un à l’autre, s’approuvant mutuellement. Ils se connaissaient à peine, et ne pourraient jamais se connaître, à cause de ce manteau de silence complice, rarement interrompu, qui étouffait leurs différences et les aveuglait tout autant qu’il les unissait."
Afficher en entierComme souvent quand elle était malheureuse, elle se demandait ce qu'elle aimerait le plus faire à cet instant.
Afficher en entierLeur cour ressemblait à une pavane, à une manifestation solennelle, ralentie par un protocole jamais signé ni mentionné, mais généralement observé. Rien n’était jamais discuté – pas plus qu’ils ne souffraient du manque de conversations intimes. Ces questions défiaient les mots, les définitions. Le jargon et le protocole des thérapies, l’habitude de partager ses sentiments, de les analyser mutuellement n’étaient pas encore entrés dans les mœurs. On avait beau entendre parler de gens riches qui entreprenaient une psychanalyse, on ne se considérait pas encore soi-même au quotidien comme une énigme, un récit autobiographique ou un problème à résoudre
Afficher en entierC'était encore l'époque où le fait d'être jeune représentait un handicap social, une preuve d'insignifiance, une maladie vaguement honteuse dont le mariage était le premier remède.
Afficher en entierComme souvent après une absence prolongée, Geoffrey, son père, lui inspirait des émotions contradictoires. A certains moments, elle le trouvait physiquement repoussant et supportait à peine sa présence: son crâne chauve et luisant, ses minuscules mains blanches, son acharnement à moderniser son entreprise pour gagner encore plus d'argent.
Afficher en entierLa plupart du temps, durant tous ces mois de joyeux préparatifs, elle avait réussi à ignorer cette tache sur son bonheur, mais dès que lui venait la pensée d'une étreinte- elle ne tolérait aucun autre terme-, son estomac se nouait, une nausée la prenait à la gorge.
Afficher en entierIl n'imaginait pas ce qu'il en avait coûté à Florence de poser la main - le dos de la main- à cet endroit. Elle avait beau l'aimer, vouloir lui faire plaisir, elle avait dû surmonter un dégoût considérable.
Afficher en entierChaque fois qu'Edward lui demandait: " Comment tu te sens ?", ou bien: " A quoi tu penses ?", elle avait toujours du mal à répondre. lui avait-il donc fallu tout ce temps pour découvrir qu'il lui manquait une simple aptitude mentale que tout le monde possédait, un mécanisme si ordinaire que personne n'en parlait jamais, un rapport immédiat et sensuel aux êtres et aux choses, ainsi qu'à ses propres besoins, à ses propres désirs ?
Afficher en entierLorsqu'ils s'embrassèrent, elle sentit aussitôt la langue d'Edward insister, se frayer avec force un passage entre ses dents, comme une brute défonçant une porte d'un coup d'épaule. Pour entrer en elle.Sa langue à elle, battit instinctivement en retraite avec dégoût, laissant le champ libre à Edward.
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