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Je me soucie d’eux sûrement bien plus que tout le monde, mais la vérité, c’est que j’ai peur de leur présence. J’ai peur, parce que je sais l’impact que peut produire la perte de quelqu’un sur une personne. Je sais à quoi le chagrin peut mener. Je sais à quel point il change les êtres.
Afficher en entierAvant de disparaître, Holden se retourne, et nos regards se croisent. Dans ses yeux noirs, je perçois l'inquiétude et une tristesse immense. Mais il y a autre chose. Quelque chose que je ne déchiffre pas tout de suite. Et puis je comprends.
C'est le soulagement. Toute sa colère et sa terreur de ce matin sont parties, il ne reste que le soulagement.
Afficher en entierMais papa ne peut rien faire. Il ne sait pas comment, tout comme nous, tout comme Maman. Nous sommes brisés et personne ne sait comment nous réparer.
Afficher en entierJe suis en train de regarder la fille qui me plaît noyer ma sœur, dit-il en rigolant.
Afficher en entierNous nous regardons un long moment. Je n'arrive pas à croire la chance que j'ai que Jaden Hunter me pardonne, qu'il me laisse une seconde chance et qu'il ait attendu tout ce temps que je revienne vers lui. Je suis incroyablement heureuse de l'avoir retrouvé.
Jaden pousse un soupir, referme es yeux et se penche de nouveau vers moi pour m'embrasser.
Afficher en entierJe ne supporterai pas deux fois que la fille qui me plaît sorte de ma vie.
Au présent. Ça suffit pour me faire sourire.
Afficher en entierDans ses yeux noirs, je perçois l'inquiétude et une tristesse immense. Mais il y a autre chose. Quelque chose que je ne déchiffre pas tout de suite. Et puis je comprends.
C'est le soulagement. Toute sa colère et sa terreur de ce matin sont parties, il ne reste que le soulagement.
Afficher en entier— Kenzie ! s’exclame-t-elle en levant son verre vers moi. Tu rentres tôt.
Je l’observe, circonspecte, en essayant de jauger si elle est encore sobre ou non.
— Il est presque minuit, Maman…
Je n’arrive pas à dissimuler mon agacement et jette un regard accusateur à Papa. Pour une fois, il n’a pas l’air épuisé. Il est affalé dans le canapé, parfaitement détendu. En temps normal, quand Maman se sert un verre de vin, il désapprouve avant de quitter la pièce en prétextant devoir prendre une douche ou téléphoner. Parfois j’ai l’impression qu’il aime bien être appelé en urgence au travail pour ne pas voir Maman noyer son chagrin dans l’alcool. Il n’approuve pas, mais j’ai remarqué que cette dernière année, alors que Maman descend de plus en plus de bouteilles chaque semaine, il est plus simple pour lui d’ignorer le problème. Il comprend pourquoi elle fait ça et il n’a pas envie de le lui reprocher. En tout cas, moi, je ne suis pas du tout contente de le voir boire avec elle.
— Minuit ? répète Maman. On ne s’est pas rendu compte !
— En effet ! dit Papa avec un rire.
La télé diffuse un téléfilm médiocre, mais je doute qu’ils étaient en train de le regarder. On dirait plutôt qu’ils étaient occupés à commander à manger et à boire. Pour n’importe qui d’autre, c’est un vendredi soir comme les autres : quelques bières, quelques verres de vin pour se détendre de la semaine. Mais dans cette maison, la bouteille vide sur la table basse est une source d’inquiétude.
Je croise les bras.
— Papa. Je peux te parler une seconde ? Dans la cuisine ?
Son sourire disparaît immédiatement. Occupée à zapper, Maman semble ne rien avoir remarqué. Papa se lève sans lâcher sa bière. J’essaie de garder mon calme tandis qu’il me suit dans la cuisine. Je ne prends pas la peine d’allumer la lumière.
— Qu’est-ce que tu fabriques ? je lui souffle.
Ces derniers temps, j’ai l’impression que chaque fois que je rentre à la maison, Maman est en train de boire ou déjà saoule. Ça me surprend toujours, je ne sais pas pourquoi. Je devrais y être habituée, mais je suis surtout plus soucieuse de jour en jour.
— On ne fait que prendre un verre, MacKenzie, dit Papa en soupirant.
Il n’aime pas parler de Maman. On ne parle jamais de rien dans cette maison, et je déteste être la seule à comprendre ce qui se passe alors que c’est moi l’enfant !
— Oui, c’est ça, juste un verre.
Mais qu’est-ce qu’il ne comprend pas ? Qu’est-ce qu’il ne voit pas ?
— Mais pas Maman. Tu sais très bien que c’est plus qu’un verre. Et toi, tu l’encourages.
— MacKenzie… pas ce soir, s’il te plaît, fait-il en se frottant les tempes.
Ni ce soir, ni jamais.
— Je vais me coucher, dis-je, lasse.
Je n’ai pas la force de me disputer avec lui. Je suis fatiguée et de toute façon, ce sera encore une bataille de perdue. Lentement, je sors de la cuisine avec un dernier regard noir. Ça a dû être dur pour lui aussi. Mais adhérer au comportement de Maman ne risque pas de résoudre le problème. Il n’y a rien que je puisse dire qui change quoi que ce soit, alors je fais taire mes pensées profondes et je lui souhaite bonne nuit.
— Bonne nuit, Kenzie, dit-il dans mon dos.
Afficher en entier— Qu’est-ce que tu fais quand ils te manquent, Jaden ? Tes parents.
Lentement, il s’adosse dans son siège en relevant un genou et me regarde.
— Je pense à la fois où Papa m’a lancé un ballon de foot en pleine figure sans faire exprès. Et à celle où Maman nous a tous empoisonnés sans le vouloir. Ça me fait rire parce que j’ai eu de la chance que ces dingues soient de ma famille.
Il se sourit à lui-même et mon cœur se brise, incapable de comprendre comment il parvient encore à sourire.
— Mais la plupart du temps, continue-t-il alors que son sourire s’évanouit, j’essaie de penser à tout ce qu’ils m’ont appris et à tout ce que j’ai appris depuis.
— Comme quoi ?
L’écouter parler m’est presque insupportable, mais j’en ai besoin. J’ai besoin de le comprendre et qu’il m’aide à me comprendre.
Il doit lire le chagrin dans mes yeux parce qu’il se penche pour entrelacer ses doigts dans les miens, comme dimanche dernier. Il sert fort ma main pour me dire que tout va bien.
— Ils m’ont appris à être quelqu’un de bien, dit-il. À croire en moi-même, à travailler dur pour arriver où je veux, à prendre soin de Dani et aussi que ce n’est pas grave de se tromper parce qu’ils étaient toujours là pour nous pardonner.
Il saisit la poche de mon sweat pour m’attirer plus près de lui. Seulement quelques centimètres nous séparent au-dessus de la console centrale. Ses yeux me transpercent, peuplés d’émotions que je ne parviens pas à déchiffrer. Délicatement, il pose une joue contre la mienne, ses lèvres à mon oreille.
— Mais le plus important, murmure-t-il d’une voix rauque qui me fait frissonner de plaisir, c’est que tout ça m’a appris à ne pas perdre de temps, parce qu’on n’aura peut-être pas de temps. Ça m’a appris que si je veux faire quelque chose, je dois le faire maintenant.
Son souffle chaud caresse ma peau.
— Exactement comme ça, termine-t-il.
Ses lèvres se pressent sur les miennes.
Afficher en entier- Salut, Kenz.
- Tu n'étais pas obligé de m'être une chemise.
J'apprécie qu'il ait fait un effort pour rencontrer mes parents, mais ce n'était pas nécessaire.
- Je voulais avoir l'air de quelqu'un de respectable, s'amuse-t-il en faisant mine de lisser sa chemise. Et en plus, ajoute-il dans un murmure, comme ça tu pourras me l'arracher plus tard.
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