Extraits

Il venera son corps, le fit vibrer comme un instrument et assouvit en partie sa faim dévorante de lui. Reed se soumit à ses coups de reins, ivre et heureux jusqu’à ce qu’ils s’écroulent d’épuisement, lové l’un contre l’autre, à se regarder en silence dans cet instant bénit des Dieux où les mots sont superflus et les yeux expriment tout.

Le cœur de Tommy se mit à cogner violemment tandis que son estomac fit un salto. Que savait-il d’autre ? Le jeune homme se planta devant lui. Ce qu’il aperçut alors dans ses yeux, il l’avait vu des milliers de fois. L’angoisse le submergea.

– Jolie balafre.., commenta-t-il.

Excepté que tout chez lui démontrait le contraire. Le sens de ses paroles, son regard acéré, ce sourire moqueur, même sa posture un tantinet offensive. Tommy déglutit péniblement.

– Reed a toujours eu une faiblesse pour les opprimés et les… victimes.

– Qu’est-ce que tu fous là ?

Ils sursautèrent en se tournant vers Reed. Tommy n’avait jamais vu une telle colère sur son visage.

– Oh. Salut, Reed. Je faisais connaissance avec ton orph… ton ami.

– Je t’ai posé une question !

– Du calme. Comme tu ne répondais pas à mes appels, je suis venu vérifier que tout allait bien pour toi.

– Tu te fous de moi ?

Tommy eut la désagréable impression qu’un double langage se tenait entre eux. Ses yeux oscillaient de l’un à l’autre, de plus en plus perplexe sur l’échange de leurs regards incisifs.

– J’allais justement expliquer à ton ami combien on était proche, tous les deux. Il ne te l’a pas dit ? fit-il en se tournant vers Tommy.

– Austin !

Sans prêter attention à Reed, le jeune homme revint à la charge:

– On couche ensemble.

La respiration de Tommy se bloqua.

– Sors d’ici ! cria Reed en le prenant par le bras et l’entraînant vers la sortie.

Austin résista.

– Sérieusement, Reed ?