Extraits

« Pourquoi as-tu dansé avec Théodore ? demanda-t-il subitement, avec de l’exaspération dans la voix.

— Je ne savais pas ce que cela impliquerait…

— Tes amis ne t’ont pas prévenue ?

— Non, je ne leur ai pas laissé le temps…, et tu n’étais pas obligé de m’inviter à danser…

— Tu ne m’en as pas laissé le choix, à présent, Théodore n’aura plus aucun droit sur toi.

— C’est pour ça que tu l’as fait, pour gagner face à Théodore ?

— Tu ne comprends donc pas, c’est pour toi que je l’ai fait, je ne veux pas que tu te retrouves seule avec lui, je n’ai aucune confiance en lui.

— C’est la seule raison ? »

Il me regarda quelques secondes sans dire un mot.

« Emma, te voir danser avec lui, cela m’a rendu fou de jalousie, il s’agit d’un sentiment nouveau pour moi…

— Tu as donc ressenti ce que j’ai éprouvé toute la soirée, sauf que j’ai su m’en accommoder, du moins, j’ai réussi à sauver les apparences. » Il se mit à sourire.

« Que va-t-il se passer maintenant que tu m’as invité à danser ?

— Eh bien, tu seras considérée comme les quatre autres jeunes femmes que j’ai choisies.

— C’est-à-dire ?

— Comme une prétendante au trône

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Les 330

Depuis que ce phénomène est arrivé, on ne parlait plus que de cela, partout, tout le temps. Toutes les chaînes diffusaient les mêmes images en continu.

Nous étions un lundi, il était sept heures du matin, ma mère regardait la télévision, une énième émission, qui traitait de cet événement, était diffusée, ce sujet fascinait tellement qu’ils étaient garantis de faire de l’audience. Ma mère venait de saisir la télécommande pour monter le volume du téléviseur, j’étais sûre que même le voisin pouvait entendre ce programme.

« Maman, encore le même sujet…, ça devient lassant à force !

—  Emma, je sais que tu es blasée, et qu’à part tes cours et faire du shopping, il n’y a pas grand-chose qui t’intéresse dans la vie, mais sache que ce sujet est LE sujet du XXIe siècle, et peut-être même le plus grand événement de l’histoire de l’humanité, donc, chercher à en savoir plus me paraît tout à fait naturel.

—  Je suis d’accord, maman, mais ils ne font que répéter inlassablement les mêmes infos… »

Exaspérée, j’ai saisi mon sac et je me suis dirigée vers la porte d’entrée.

« Bon, je te laisse, je vais en cours, dis-je, blasée.

—  Bonne journée, ma chérie.

—  Bonne journée, maman, et bonne chance avec tes élèves ! »

Je vivais encore chez mes parents, ainsi je pouvais me consacrer à cent pour cent à mes études, j’étais en première année de médecine, et je devais travailler d’arrache-pied pour m’en sortir.

Mes parents me soutenaient beaucoup, ils tenaient absolument à avoir un médecin dans la famille. Ils étaient allés à la fac, mais sans pouvoir accéder aux études qu’ils souhaitaient, ma mère, prof d’histoire, voulait être avocate ; et mon père, arrivé des États-Unis à l’âge de vingt ans, est devenu conseiller clientèle à la banque postale, voulait être architecte. Ils m’avaient toujours encouragé à aller aussi loin que possible dans les études en me répétant sans cesse que tout était possible.

Comme d’habitude, j’étais un retard, le cours de M. Alfonse, professeur de biologie, allait démarrer et il avait horreur d’être interrompu pendant son cours. Heureusement, il a été interpellé par un autre professeur, me permettant ainsi de gagner cinq secondes et d’arriver à temps avant le début de son cours.

Pendant l’heure du déjeuner, je retrouvais ma meilleure amie, Théa, que je connaissais depuis le lycée. Nous avons démarré nos études de médecine en même temps, ainsi que les jumeaux, Louis et Robert, et Élodie que nous avons rencontrée à la fac.

Louis et Robert, les jumeaux inséparables, s’aimaient autant qu’ils se détestaient, ils étaient toujours à se chercher l’un l’autre. Ils aimaient se faire remarquer et donnaient l’impression d’avoir raté leur vocation de comédiens ou de comiques… Quant à Élodie, bien que renfermée et peu bavarde, elle manifestait une présence d’esprit armée d’une pointe d’humour qui me fascinait.

Les semaines défilaient ainsi, j’étais plongée dans mes livres, ma vie était tout ce qu’il y avait de plus banal.

Un matin du mois de février le téléphone sonna. Mon père décrocha, ronchon, il n’avait pas encore pris son café.

« Emma, c’est pour toi, c’est Théa !

- Tu peux m'embrasser ailleurs que sur le front, tu sais ?

- Où veux-tu que je t'embrasse ?

- Sur le cou.

Il me donna un tendre baiser sur le cou.

- Sur la joue, dis-je.

Et il m'embrassa sur la joue.

- Sur les lèvres, demandai-je.

- Non, pas les lèvres, Emma.

- Le nez alors.

Et il m'embrassa sur le nez. Je sentais le désir monter en moi, j'avais envie qu'il m'embrasse, j'avais envie d'un baiser long et passionné. Allait-il me le donner ? Et nous continuâmes notre petit jeu:

- Le front ?

Et il m'embrassa à nouveau sur le front tout en me caressant les cheveux.

- Les lèvres.

- Tu ne renonces donc jamais ? Non, Emma, pas les lèvres, dit-il dans un murmure.

La Terre a connu il y a quelques années un évènement sans précédent, sans doute le phénomène le plus important de toute l’histoire de l’humanité : l’émergence d’un nouveau continent, une île, jusque là enfouie dans les profondeurs de l’Océan.

Une civilisation entière a ainsi survécu mystérieusement pendant des siècles dans les abysses de l’Océan Atlantique.

Emma, jeune étudiante en médecine de 18 ans vivant à Paris, a été sélectionnée par une tombola internationale pour visiter cette terre inconnue pour une durée de deux semaines. Elle y découvre cette nouvelle civilisation, des êtres physiquement et mentalement différents, des êtres à part, qui l’intriguent.

Malgré ces différences, elle se sent irrémédiablement attirée par cet univers.

Alors qu’elle est censée repartir à Paris, tout va changer lorsqu’elle rencontre parmi les habitants de cette île, Adonis, un garçon dont elle tombe amoureuse.

Une relation interdite va alors commencer entre eux.

Emma comprend qu’Adonis est différent, des phénomènes étranges se produisent à son contact, quels secrets cache cet être ? La recherche d’une explication rationnelle guidera Emma vers une vérité foudroyante.