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-- Ce rustre aurait pu vous broyer les os si vous n'aviez été si agile...
-- Il me semble, monsieur, que je n'ai pas l'honneur de vous connaître, répliqua la jeune fille, se souvenant des leçons des Ursulines qui lui avaient appris aussi comment répondre aux compliments des inconnus.
-- Si fait, mademoiselle, et croyez que je le regrette ! Antoine Carreau, chevalier de Léré, pour vous servir...
-- Je n'ai point pour habitude, monsieur de faire la conversation au milieu de la chaussée !
-- Ne goûtez-vous point le plaisir d'échanger quelques mots avec qui ne demande qu'à entendre encore un peu votre voix ?
-- Je le pourrais goûter si je ne craignais de passer pour une catin !
-- Une catin ! Comme vous y aller ! Si vous étiez ce que vous dites, vous seriez, à l'heure qu'il est, dans la ruelle de monseigneur le Régent ! Et je vois bien à votre air angélique que vous êtes tout ce qu'il y a de convenable. N'êtes-vous point la fille du brave sieur Truchot qui tient commerce d'étoffes au fond de la rue ?
-- Je le suis, en effet.
-- Pour être sincère, je dois avouer que ma curiosité a été piquée dès le premier regard que j'ai posé sur vous. Et il m'avait semblé que le vôtre ne m'avait as toujours dédaigné...
Afficher en entierVoici un extrait où Suzanne soumet son souhait à Elouan de prendre la mer :
« _ Quelle folie vous êtes-vous mise en tête ?
_ De faire la course sur les mers !
_ Vous ambitionneriez d’être corsaire ?
_ Je ne suis peut-être à vos yeux qu’une faible femme qui s’égare, mais depuis que mes jambes me portent, j’ai rêvé d’un autre destin que celui que la Nature et la société m’ont prescrit. J’aime la mer, monsieur et j’admire le courage des hommes qui la défient.
_ Vous n’imaginez pas combien la mer peut être dangereuse, puisque vous ne la connaissez point et n’avez jamais navigué ! Et vous ne pouvez pas savoir que le courage n’y est point suffisant…
_ Je suis sûre de cette vocation !
_ Vous ne convaincrez jamais un armateur, ni un capitaine, de vous prendre sur un navire : on n’y prise pas la présence des femmes, et une femme serait en grand danger si elle bravait l’interdit !
_ J’ai hérité de mon époux assez de fortune pour armer un navire… Et je suis sûre de pouvoir abuser un capitaine, comme je vous ai abusé, dans la tenue que vous m’avez vue lors de notre première rencontre !
_ Et quels seraient, dites-moi, votre grade et vos attributions sur le bateau que vous pourriez armer ?
_ J’en tomberais d’accord avec le capitaine…
_ A condition qu’un capitaine acceptât de commander un navire dont l’armateur serait inconnu et de faire une course sans être assuré d’y gagner un peu…
_ On dit que les galions des Espagnols regorgent d’or… »
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