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Extrait

Extrait ajouté par L_Alpha 2017-08-26T20:04:18+02:00

AUSTIN

— Je me casse, lancé-je à Reece, avant de me relever et de traverser le jardin parfaitement entretenu de la fraternité pour rejoindre notre pavillon d’été.

Rome et moi sommes les seuls à avoir les clés de cet endroit : nous octroyer ce genre de privilège est un peu limite de notre part, je le concède, mais, en tant que plus vieux membres de la Tide et de la fraternité, notre verbe fait loi, ici. Comme Rome y vient de plus en plus rarement, c’est un peu comme ma dépendance, et tant mieux : j’ai terriblement besoin de m’isoler parfois. Surtout en ce moment.

J’ouvre la porte en bois et décide de laisser la lumière éteinte : quand j’allume, des étudiants bourrés y voient le signal d’ouverture d’un baisodrome, et j’ai aucune envie de gérer ce genre de conneries ce soir.

Le pavillon d’été est petit, mais assez dingue : murs lambrissés, parquets, rideaux rouges aux fenêtres, deux canapés en cuir brun, foyer ouvert, kitchenette, télé et, le diamant sur la couronne, une immense baie vitrée au plafond qui jette un halo lumineux pile au centre de la pièce. Un exemple de plus de la façon indécente dont les footeux sont traités dans cette ville. Quel joueur de foot de vingt et une piges a besoin d’un putain de pavillon d’été ? Cela dit, je passe pas mal de temps ici : je ne supporte pas ce genre de fiestas. Regarder les gars se perdre en jeux d’ivrognes et faire les coqs devant les meufs, alors que mamma est en train de hurler de douleur dans son putain de mobile home ou que mes frères se font peut-être canarder par les Kings, très peu pour moi…

Faut juste que je fasse profil bas jusqu’à la draft . C’est mon rôle dans cette pièce de merde : être recruté par une équipe pro et nous sauver tous de cet enfer.

Ça va, j’ai à peine la pression…

Le foot, c’est mon échappatoire, la réponse à mes emmerdes.

La réponse aux prières de tous les Carillo.

Je m’affale sur l’un des canapés et chope mon téléphone : Axel m’a envoyé un SMS. J’ai fait assez de blé pr les cachetons de mamma ce soir. Levi assure dehors, il vend bien. Mamma va mieux qu’il y a qqs heures. Elle a pu s’endormir, là. Les Carillo assurent à leur manière : on continue comme ça, Aust’.

Alors que je range mon téléphone dans ma poche, un peu ailleurs, un vacarme inimaginable éclate au-dehors : des rais de lumière quasi stroboscopiques zèbrent les murs du pavillon, et je me relève d’un bond, cours tirer les rideaux, aménageant entre les deux pans de velours un interstice suffisant pour observer la scène. Par chance, je suis assez loin du bordel, ici, et dissimulé par un bosquet d’arbres. Je ne sais pas ce qui se passe, mais je suis bien planqué.

Et puis, soudain, j’aperçois les uniformes…

Des agents de sécurité du campus, épaulés par de vrais flics, débarquent avec des clébards en laisse : des étudiants se barrent en courant, d’autres sont trop blindés pour capter ce qui se passe. Et là, je le vois : le doyen, dans son costume gris hors de prix, qui trotte sur le patio en fouillant partout d’un regard alerte.

Ce trou du cul peut pas me saquer, bordel…

Les flics alignent les étudiants, et les chiens commencent leur taf, les sniffant un par un… La brigade canine, merde ! Je panique : ces enfoirés sont en train de chercher de la came !

Quelques étudiants essaient de s’arracher, cavalent dans la rue pour fuir le raid, mais les flics les coursent… Au moment où je prends conscience de la chance que j’ai d’être venu me reclure ici, j’entends des bruits à la porte du pavillon : je ferme brusquement les rideaux et tourne la tête vers la poignée… Quel con, j’ai oublié de fermer à clé derrière moi !

Je n’ai pas le temps de traverser la pièce pour bloquer la porte, si bien que l’inconnu s’invite dans le pavillon. Je me fige. L’intrus referme le battant, s’y adosse, lâche un soupir, puis se retourne pour verrouiller la porte. Là où je suis, l’obscurité m’enveloppe : l’inconnu n’a pas pu me voir. Je distingue à peine sa silhouette, mais, en plus de son petit gabarit, je sens un parfum qui, à moins qu’un joueur de la Tide s’asperge le cul de Coco Chanel, m’assure que c’est une meuf qui vient d’entrer.

Je longe les murs obscurs le plus silencieusement possible : j’ignore qui se trouve ici, mais je dois m’assurer que cette fille ne va pas se mettre à hurler et attirer l’attention sur nous. Subir un interrogatoire du doyen à propos de la came sur le campus est la dernière chose dont j’ai besoin : ce connard pense déjà que c’est moi qui suis derrière les deals. Depuis trois ans que je suis là, dès qu’il se passe une merde à la fac, il me la fout sur le dos. Le problème, c’est que, cette fois, il aurait raison…

Pantelante, la fille tente de recouvrer son souffle. Je grimace, essaie de me concentrer pour ne pas merder, mais, quand je tends le bras vers elle, j’effleure le sien et elle commence à hurler : je réagis aussitôt, l’attrape par l’épaule, la retourne et plaque une main sur sa bouche pour la faire taire.

Comme elle lance des coups de pied et tente de me gifler, je me penche à son oreille :

— Boucle-la, merde ! Je vais pas te faire de mal, je veux juste que t’arrêtes de beugler, bordel !

Elle cesse de se débattre et essaie simplement de tirer sur mon poignet pour retirer ma main de sa bouche. Avant ça, je dois m’assurer qu’elle ne va pas se remettre à crier, à attirer l’attention de la terre entière.

— Je virerai ma main que si je suis sûr que tu risques pas de les faire rappliquer, OK ? susurré-je, m’efforçant de me montrer le moins menaçant possible.

Je ne suis pas con pour autant : un type en train de bâillonner une meuf dans un pavillon plongé dans l’obscurité, ça n’inspire pas forcément la confiance. Je sens à son souffle chaud et cadencé qu’elle tente de se calmer, et ses ongles épargnent un peu la peau de mon poignet.

— C’est bien… Maintenant, je vais compter jusqu’à trois et retirer ma main de ta bouche, OK ? Et panique pas : je répète, je te ferai aucun mal. Moi aussi, je me planque. Tu promets de pas gueuler ?

Elle lâche un gémissement discret et troublant, acquiesce, et ses cheveux délicats caressent la peau de mon cou.

— OK… Un… deux… trois…, compté-je à voix basse, avant de retirer lentement la main de sa bouche.

La fille expire soudain, s’éloigne d’un pas et se retourne face à moi. Malgré l’obscurité, je distingue ses yeux immenses d’un vert pastel, presque turquoise, rivés sur moi.

Bordel de merde.

Je connais ce regard…

Il me hante.

Comme elle perçoit mon trouble, elle se rapproche de moi. Un rai de lumière s’immisce soudain sous la porte du pavillon, baignant les lieux d’un ambre mat. Je suis assez près de la fille pour discerner son visage : c’est elle, la pom-pom, et, vu son expression, elle aussi m’a reconnu.

— Au… Austin ? balbutie-t-elle. (Elle n’a pas l’air des plus heureuse de me trouver ici. Son arrivée inopinée ne m’enchante pas vraiment non plus.) J… je ne savais pas que tu étais ici. Je voulais… éviter le doyen, c’est tout, de peur qu’il m’interroge encore. Quand j’ai vu le pavillon, j’ai décidé de me cacher là jusqu’à la fin de l’intervention… Je… je suis désolée, je vais partir, OK ? Je… j…

Je la laisse là, ignorant ses excuses bredouillantes, et vais me rasseoir en silence sur le canapé. C’est trop de stress, putain : j’ai besoin de me poser.

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