Commentaires de livres faits par sylvain
Extraits de livres par sylvain
Commentaires de livres appréciés par sylvain
Extraits de livres appréciés par sylvain
C’est incroyable de découvrir à quel point Trevanian arrive à rendre captivant n’importe quelle pierre sur son chemin, n’importe quel saloon (ou bordel, selon vos goûts), n’importe quelle clique de mineurs de fonds, n’importe quel bandit déluré ou jeune loup solitaire à la conquête de l’Ouest. Toujours teinté d’un humour subtile, oscillant entre faits réels et parodie du Western traditionnel, il est impossible de ne pas être conquis par le récit d’un certain Matthew Dubchek, fils d’immigré, qui se rêvait tantôt Ringo Kid au chapeau de cow-boy bien vissé, tantôt Marshal à l’étoile jaune fièrement ornée.
Chaque passage est à savourer ! quant à l’histoire en elle-même, elle est portée par ce trio de bandits, échappés de leur Prison de Laramie, qui, alléchés par l’argent frais de la mine, font un détour par ce ramassis de maisons fantômes qu’on appelle Twenty-Mile : l’incident est tout proche !
Michel Robert nous offre une fantasy sans prises de têtes, percutante et rythmée, dans un monde qu’on aperçoit à peine dans ce premier tome et qui mérite d’être bien plus développé (surement dans les prochains tomes).
Le tout est assez classique, et pourtant, on a le droit à l’anti-héros, exécutant des missions tel un mercenaire : ce qui est un bon point ! mais l’histoire manque cruellement de surprises (excepté la fin).
Malgré les quelques défauts, l’auteur a réussi à intéresser, parce-que plusieurs histoires courent en parallèles, et restent bien évidemment sans réponses à la fin du premier tome… Affaire à suivre.
Bienvenue dans la fabuleuse histoire de la revanche de Madeleine Péricourt : vous y serez floués, surpris, dégoutés, heureux mais toujours avec classe et dignité.
Le Manuscrit inachevé est surement l’un des meilleurs thrillers de Thilliez : le plus prenant et le plus excitant, en plus d’être un vrai casse-tête rempli d’histoires dans l’histoire, de coïncidences, d’énigmes cachées et surtout… de « misdirection ».
Thilliez est un tordu, et nous le prouve dès l’intro en posant les bases de son histoire inachevée : ici, le fils de Caleb Trackman, un célèbre écrivain de Thriller, retrouve le manuscrit du dernier livre de son père, et nous explique qu’il a lui-même écrit la fin parce-que celle-ci était manquante. Cette histoire inachevée, quant à elle, parle d’une écrivaine, Léane Morgan, dont son dernier roman est le récit d’un auteur écrivant des thrillers aux écrits inachevés.
Vous avez déjà la migraine ? parce-que l’histoire vient à peine de commencer…
Posées les bases du récit, on ne peut s’empêcher de chercher les failles du roman, de voir au travers, de chercher des significations cachées… pour, évidemment, tomber dans le panneau dans les ultimes pages du manuscrit.
Un des points forts de ce thriller est de comprendre l’avancée de l’investigation par les yeux de Léane Morgan, alias l’écrivain Enaël Miraure, pour se rendre compte qu’elle ne connaît quasiment rien de sa vie, de son passé et qu’elle en aurait oublié des parties ; d’ailleurs le thème de la mémoire est très présent, à l’image de l’inspecteur hypermnésique ou du mari amnésique de Léane.
Pour conclure, un Thriller palpitant qui vous emmènera toujours plus loin dans la mauvaise direction.
Les personnages sont clairement le point fort de l’auteur, transpirants de réalisme et d’émotions. C’est rare d’avoir une justesse et une complexité pareille dans la composition des personnages.
Cela dit, les personnages prenant tellement de place, dans un roman si avare en nombre de pages, que la trame principale semble des fois un peu oubliée, manquant, de ce fait, un peu d’efficacité et d’idées qui auraient pu rajouter du contenu.
Pour conclure, un auteur qui est définitivement à suivre, mais qui peut s’améliorer sur certains points.
Hypnotisant, de la première à la dernière page : très bonne surprise donc ! Higashino a une écriture très simple, percutante, qui captive dans cette quête de la vérité au pays du soleil levant.
C’est très compliqué de lâcher cette histoire, alors qu’objectivement, il ne se passe pas grand-chose. Mais le génie de l’auteur réside justement dans sa capacité à nous captiver, au travers de recherches et de théories sur la jeunesse de Sayaka, dans cette maison lugubre en lisière de forêt.
Ainsi, le récit est raconté du point de vue de l’ancien petit copain de Sayaka, à qui elle demande de l’aider à retrouver la mémoire, après la mort de son père, de qui elle a récupéré une clé et un plan. De là commence l’énigme sur la vie de cette fille qui est bien plus complexe que ce qu’il n’y paraît !
Pour conclure, Higashino nous offre une intrigue parfaite, distillant les informations au goutte à goutte, avec une touche japonaise discrète mais bienvenue.
Introduction douce à l’univers très enivrant de Qiu Xialong : entre nouilles aux crevettes et souvenirs d’enfance, l’enquête initiatrice de l’inspecteur Chen nous trimballe dans les petites rues de Shanghai, aux relents de révolution culturelle chinoise.
Le livre s’articule autour de petits écrits qui relatent dans un premier temps la toute première enquête de l’inspecteur Chen : son insertion dans la brigade chinoise, petit à petit, assez naturellement, ses pensées, ses hésitations et ses déductions ; assez proche des romans d’énigme très old school, mais qui a son charme. Ensuite, dans un second temps, l’auteur raconte sa jeunesse lors de la révolution culturelle chinoise, et comment il s’en est inspiré pour écrire plus tard : les anecdotes défilent et réussissent à captiver (notamment ce trafic de livres clandestins durant l’oppression).
Que dire de plus ? L’auteur a la fâcheuse tendance de parler presque tout le temps de nourriture chinoise, ce qui n’est pas pour déplaire au final !
Pour conclure, un roman court, parfait pour commencer cet auteur, une petite introduction, et donc, qui peut laisser un peu sur sa faim !
Histoire et intrigue bien menées : d’un côté, une intrigue principale basée sur l’animation suspendue (biostase) et la radioactivité ; de l’autre, un règlement de comptes tout droit revenu d’un de ses premiers livres ‘train d’enfer pour Ange rouge’.
Pour conclure, peut-être pas un de ses meilleurs, mais restant très efficace tout de même.
Les gros atouts de cette trilogie sont sans doute son réalisme et son côté plus « adulte » donnant un grand coup de sérieux à toute l’histoire. J’ai adoré suivre tous ses personnages révoltés : Juliette, Donald, Anna, Lukas mais aussi tous les personnages secondaires qui ajoutent du corps à l’histoire et qui amènent une vraie plus-value comme Holston, Charlotte, Thawman, Solo et les autres.
Pour le premier tome, ce qui en ressort c’est la découverte du monde Silo, sa complexité et son mode de fonctionnement. D’ailleurs, l’intrigue est rythmée par toutes ces petites « découvertes » qu’il est, au final, assez facile de pressentir tant tout est bien amené par l’auteur.
Le deuxième tome est une sorte de préquelle, mais en même temps un autre point de vue du premier livre : aux premiers abords, ça peut paraître répétitif mais l’auteur nous sert ici une bonne partie des révélations et questions qu’on pouvait se poser à la fin du premier tome, tout en donnant une autre dimension à l’histoire (le fonctionnement du silo 1 et Solo dans le silo 17).
Enfin, le dernier tome clôt plutôt bien la trilogie : l’intrigue principale est poussée à fond
Pour conclure, silo est une trilogie de SF bien menée et prenante avec un aspect psychologique et social très intéressant.
Je n’ai pas du tout réussi à entrer dans l’histoire, que j’ai trouvée banale et sans intérêts. Les personnages ont tous l’air d’être de grosses caricatures ratées avec lesquels c’est impossible de s’attacher. D’ailleurs, du côté de la psychologie, c’est, d’après moi, très mal décrit, et assez peu approfondi, surtout lorsqu’on est habitué à du Thilliez par exemple.
Pour conclure, bien que l’idée originale soit géniale, j’ai été plutôt déçu par l’ensemble du livre et le finir a été pénible.
Aux premiers abords, Latium, c’est de la science poussée à un niveau tel qu’il est difficile de s’y initier, une concaténation de mots plus sophistiqués et incompréhensibles les uns que les autres, à l’instar du prologue dont sa première lecture n’inspire rien d’autre que de la poésie et de la perplexité ; une deuxième lecture est donc nécessaire, armée d’une bonne dose de Wikipédia, nous laissant finalement entrapercevoir le sens caché de ces belles lettres.
Mais si tôt immergé dans cette complexité apparente, si tôt familiarisé par ce space-opéra aux airs de péplum, à mille lieux de ce qu’on a l’habitude de côtoyer, l’intrigue se construit, crescendo en intensité, et ne nous lâche plus une seule seconde.
On suit donc Plautine, une automate, des milliers d’années après l’extinction de la race humaine, où seules subsistent ces intelligences artificielles névrosées et encore empêtrées dans ces fameuses lois d’Asimov, alors même que les humains ne sont plus. Lois dont toute la complexité psychologique et philosophique du récit semble découler d’ailleurs.
Pour conclure, on a ici un space-opéra exigeant mais tellement riche: une première partie qui pose surement les bases d’une épopée spatiale en 2 actes.
C’est un huis clos très prenant que nous offre Thilliez, un peu dans la lignée de son exceptionnel « Vertige ». D’ailleurs, ayant été plutôt refroidi par ses derniers livres, je n’en attendais pas grand-chose…et pourtant, l’intrigue est hypnotisante à souhait.
Simple et efficace, Thilliez nous rends paranoïaque et nous trimballe (trop) facilement dans cette fuite vers ce jeu « secret ». Difficile de comprendre quoique soit à l’histoire d’Ilan, de ses parents et de toutes les incohérences qui parcourent le roman ; jusqu’au déclic ! En fait, tout au long du roman, on se demande ce qui est réel, ce qui a été vécu, ce qui a été rêvé ou imaginé, tellement les lignes sont brouillées.
Pour conclure, je ne m’attendais pas à un tel rythme avec cet auteur : tout va très vite, et les pages volent ; le livre est haletant et l’huis-clos bien maîtrisé.
Pas le temps de souffler dans ce thriller fantastique, parce-que oui, toute l’intrigue du livre se base sur le surnaturel et l’obscurantisme. Quand dans l’enfant des cimetières, le fantastique était plutôt anecdotique et l’histoire un peu plus explicable… Ici, l’auteur s’est complètement lâché et le surnaturel est à toutes les pages, ce qui donne donc un univers assez particulier.
L’histoire est super rythmée ! on est directement plongé dedans dès les premières pages et le rythme ne ralentit que très peu par moment, tout juste le temps de replacer une partie de l’intrigue. D’ailleurs le parallèle entre
Le personnage de Eva est vraiment pas mal développé, avec le côté classique de l’âme torturée, mais elle a un côté mystérieux super intéressant : à voir dans la suite de la trilogie.
Pour conclure, un thriller vraiment bien mené, avec tout un pan fantastique assez inhabituel.
Ce livre est dingue, sûrement autant que son auteur.
D’ailleurs ce n’est pas mon premier de Miéville, et ce fut tout autant délirant, mais dans un style complétement différent. Ainsi, dans Perdido street station, j’avais eu le droit à une sorte de steampunk-fantastique avec une faune foisonnante et une histoire sans queue ni tête. Ici, Légationville, c’est clairement de la SF : l’histoire se passe sur une planète au fin fond de l’univers et même à l’extrême pointe des planètes connues. Mais Légationville, c’est peut-être surtout une histoire sociale articulée autour de deux races ‘intelligentes’ vivant sur cette planète. Les Terras, qui sont typiquement des humains, et les Hôtes ou Arékians, sortes d’humanoïdes-insectoïdes qui parlent la Langue. Tout le roman est basé sur cette Langue, sa particularité et son évolution au cours de l’histoire, et c’est ce qui en fait un roman super prenant. Ainsi, la grande particularité des Hôtes est qu’ils parlent avec deux « bouches » et prononcent des mots synchronisés avec celles-ci : c’est donc impossible pour un humain de la parler et de se faire comprendre des Hôtes. La façon dont les humains arrivent quand même à communiquer avec eux, notamment par le biais de Légats (2 clones humains), est très intéressante et amène une complexité à l’histoire complètement inattendue. Une autre particularité des hôtes est qu’ils ne comprennent que ce qui est vrai et ne considèrent pas les mots comme des simples mots mais des faits avérés : ils utilisent des comparaisons réelles mais ne comprennent ni les métaphores ni les mensonges. Toute cette complexité de la langue et comment cela affecte leur comportement (parce-qu ils sont aussi vus comme des semi-divinités par les humains) est très bien décrite et complètement crédible : par moment, cette relation par rapport à la Langue peut nous amener à une sorte de réflexion sur la communication dans son ensemble…
Le troisième aspect intéressant de ce livre est sa dimension ‘politique’ et son élément déclencheur : on découvre peu à peu l’histoire cachée derrière l’histoire principale et c’est plutôt bluffant parce-qu’on ne s’y attend pas vraiment.
Un des points faibles de Miéville est sa propension à se perdre dans un luxe de détails contemplatifs et d’histoires parallèles qui ne desservent pas vraiment l’histoire principale ; et c’est d’ailleurs plutôt bien représenté dans Perdido Street station. Mais ici, j’ai l’impression qu’il a réussi à contenir cet aspect-là et à rendre le récit beaucoup plus efficace qu’auparavant ; avec, cependant, quelques lenteurs au début, le temps de réussir à s’immerger dans cet univers décalé…
Pour conclure, un roman pas comme les autres et très bien pensé ; très étrange par certains aspects mais génial par d’autres.
Plus je lis Werber et plus je me dis que cet auteur est dingue, mais en même temps je reste presque toujours fasciné par toutes les idées qu’il a.
On a ici un ovni, un peu dans la lignée de son fameux « les fourmis » qui avait été une vraie révélation quant à la place de la fourmi dans le monde, qui va nous faire voir les chats sous une facette complètement différente, presque humanisée, mais tellement probable de comment pourrait réagir un chat pour que son comportement soit cohérent avec ce qu’on voit sans pourtant le comprendre. Ainsi, en voyant l’envers du décor, je me suis plusieurs fois dit : « mais oui c’est tellement ça ! », notamment cette façon qu’a le chat de se venger, mais aussi toute son attitude « hautaine » parce-qu’ils considèrent que les humains ne sont pas plus que des serviteurs, entièrement dédiés aux chats. C’est tellement bien fait !
L’histoire en elle-même est basée sur cette « rencontre » entre l’héroïne, Bastet, et ce chat savant ayant accès à internet et toute la connaissance des humains dont il en fait profiter Bastet tout au long du roman. Ces deux chats sont ainsi malgré eux entrainés dans une guerre en plein Paris (sûrement faisant écho à de récents attentats en France) et doivent survivre. J’ai eu l’impression que l’histoire n’était qu’une sorte de prétexte pour permettre de montrer une vision futuriste de comment les chats pourraient évoluer en tant qu’espèce dominante mais aussi tout cet aspect de « histoire vue par un chat » qui est vraiment bien fait. Prétexte ou pas, les pages défilent très rapidement parce-qu’ on veut en savoir le dénouement.
En conclusion, encore un bon Werber, très court et efficace cette fois-ci, sans moments inutiles ; avec comme d’habitude des bouts de connaissance tout au long du roman, ainsi qu’une pointe de science-fiction, très accessible, et bien sûr un peu de réflexion sur la condition des chats dans notre société.
« Le bébé est mort. » Ainsi commence le récit, brutal ; pour mieux apprécier la décadence de cette nounou, si parfaite aux premiers abords, dont on épie le moindre souffle, le moindre fait suspect, le moindre faux-pas ! pour en sortir les conclusions adéquates… « Que cache ce sourire en coin? » « À quel moment va-t-elle craquer ? », on en cherche donc le moment qui va nous amener vers le drame, sans se douter que le drame est déjà présent…
Ce livre est écrit au millimètre près, l’écriture est juste et minimaliste pour donner l’impact nécessaire à l’histoire : surement que trop de descriptions aurait complètement noyé la trame.
En conclusion, surpris de lire un livre de la rentrée littéraire aussi percutant et addictif.
Objectivement, l’écriture n’est pas la plus élaborée qui existe mais elle se veut poétique et est très fluide : Ce n’est donc pas une fantasy noyée dans les descriptions qu’on a ici, mais c’est très efficace et l’histoire se lit sans accroches !
Un des points fort de ce premier tome est cette amnésie latente : on ne sait rien et les 3 personnages principaux non plus. Toutes les informations sur leur vie ou leur but, on doit les mériter au fil de l’histoire, un peu comme eux, dans cette traque sans fin. C’est complètement relié mais c’est ça qui fait aussi son originalité : on n’est pas abreuvé par des contes et légendes dès les premiers instants, à grands coups de prophéties divines sorties de nulle part.
Par contre, ce premier tome manque peut-être un peu de contenu, c’est assez clairement un tome d’introduction au monde et aux enjeux de l’histoire principale ; on en reste un peu sur notre faim mais il peut annoncer une très bonne trilogie !
On suit donc Ada, cette IA spécialement conçue pour écrire des romans d’amour, qui s’échappe de l’entreprise où elle a été créée pour… écrire des romans d’amour ! (qu’aurait pu-t-elle faire d’autre ?). Ainsi, on alterne entre discussions de l’intelligence artificielle avec l’inspecteur, et critique des romans d’amours (et des autres genres, d’ailleurs). Certains passages sont très drôles et d’autres vraiment intéressants, notamment sur cette possibilité que les machines puissent écrire des romans…
La fin est bien trouvée et clos le roman correctement, sans déceptions.
Dragon, c’est trash et poisseux : entre les descriptions des meurtres, la pédophilie, la montée des eaux en Thaïlande et même l’enquêteur… Il y a comme une ambiance complètement malsaine qui pèse tout le long du livre.
Dragon, en conclusion, c’est une bonne petite nouvelle, très bien écrite et dérangeante à souhait.
C’est bien un thriller que nous offre Hayder, mais très doux, la première moitié en particulier. On y suit ‘Grey ‘, cette anglaise ayant tout quitté, dans son épopée au pays du soleil levant, entre quelques allers-retours vers une famille chinoise de Nankin dans un conflit sino-japonais macabre. Cet aspect historique romancé de l’histoire est super intéressant : les japonais envahissent la côte chinoise en 1937, et on suit cette escalade vers l’horreur au travers des « perdants ». C’est intéressant parce-qu’on n’a pas forcément l’habitude de se voir narrer cet aspect historique, ce crime de guerre japonais, pas si connu que ça.
J’ai bien aimé la construction des personnages : la Nurse, Jason, Grey, mais aussi la propriétaire du club, les russes, … qui ont chacun un truc atypique dans cette ambiance un peu cabaret.
La fin monte en crescendo, rien à redire, c’est très bien maîtrisé : tout dégénère du côté de la recherche de Grey, la famille chinoise se heurte aux japonais, et tout doucement les deux histoires se relient, comme souvent.
Petit « road trip » délirant que nous offre ce finlandais à travers toute l’Europe. Le début est juste super intéressant : ces suicidaires isolés complètement barrés qui se réunissent pour prévoir un suicide collectif. Tout est écrit sur un ton léger, avec un humour noir discret jouant plus sur les situations improbables que sur le style. Certains passages sont juste plein de bon sens, parsemés de petites phrases « philosophiques » sur la mort, le suicide, … D’autres passages, par contre, sont juste trop lent, notamment en milieu de livre où l’auteur se perd à nous introduire plusieurs nouvelles anecdotes et personnages intégrant le road trip.
En conclusion, assez sympa, mais peut-être pas assez dynamique.
Encensé par Jaworski, on ne peut s’empêcher de penser au coup marketing, et pourtant ! On trouve ici aussi un texte travaillé et riche aux belles phrases et mots tout droit sorti d’un autre temps. Mais quand chez Jaworski, on est pris à partie par la gouaille de Benvenuto ; Platteau nous conte l’histoire de Manesh, cet être mi-solaire, par le regard poétique d’un barde qui va se retrouver, malgré lui, coincé par le récit. Alors, oui, le style est magnifique, tout en finesse et sans accroches : tout est poétique au travers du barde, un peu comme chez Rothfuss d’ailleurs. Mais le gros problème de ce livre, ce sont ses quelques longueurs, juste parce-que des fois le récit de Manesh s’eternise sur un luxe de détails qui ne dessert pas vraiment le récit. Platteau est dans la générosité, il aime en rajouter, pour notre plus grand plaisir la plupart du temps, mais des fois, c’est juste trop.
L’autre point fort de ce livre est d’avoir réussi à créer une mythologie aussi riche et attrayante sans qu’on s’en rende vraiment compte, parce-que tout paraît naturel. On la découvre au fil de la traversée du fleuve, que ce soit dans le récit de Manesh ou sur cette barque menant vers le Roi-diseur : le semeur de feu dont Manesh est issu, les géants, les antiques, le « Nord », les êtres solaires/lunaires, et puis ce fleuve !
Quant à l’histoire en elle-même, elle met un peu de temps à se mettre en place, mais ce n’est que le premier tome, alors c’est plutôt normal. Sinon la fin part sur un tout autre rythme d’un coup, comme crescendo et rempli de suspense
Plus qu’à attendre patiemment la suite…
Le point positif serait que le livre est très bien documenté : le vrai du faux est expliqué à la fin du livre et les sources nous sont données.
Pour finir, si vous êtes intéressés par l’histoire des templiers et de la malédiction des rois de France, la saga des Rois Maudits est parfaite, mais plus dans le genre historique, tout en restant romancée.
On suit donc Pierre, et sa ‘malédiction’ malsaine : il nous raconte sa vie au travers de ses diverses rencontres, parce-que, c’est bien les personnages secondaires qui sont le plus intéressant ici : complètement délurés, entre la collectionneuse de suicide, la zoophile nymphomane et le vieux qui ramasse des objets trouvés… puis Pierre lui-même et sa manie d’appeler des inconnus au téléphone, ainsi que son psy complètement obsédé par son patient au point de le suivre dans sa nouvelle vie,
Comme dit dans la 4eme de couverture « …l’univers singulier n’est pas sans évoquer celui d’un cinéma où David Lynch filmerait Amélie Poulain ». C'est marrant comme comparaison: Cette succession de personnages atypiques tout au long de l’histoire fascine, sans pour autant qu’il y ait un but précis dans ce récit. Ici, on n’est pas vraiment à l’affut du moindre détail pour trouver le psychopathe qui sévit comme dans un thriller classique parce-que le suspense n’est pas vraiment mis en avant, c’est plus comme une critique de la société, très légère, plutôt entrainante, et par-dessus tout, en décalage total avec les boucheries pures et dures de ses derniers romans.
En définitive, très surprenant de la part de cet auteur, mais plutôt convaincant, surtout que les apparences sont toujours trompeuses.
Par contre, comme le récit est plus court, tout paraît comme un cran en-dessous de Haut-Royaume : les personnages sont assez transparents à part peut-être le personnage principal, et l’histoire en elle-même, bien que divertissante, est assez loin de la complexité de HR.
On a donc le début d’une petite trilogie sur des voleurs fort sympathique et en décalage avec la série principale, pas la plus originale qui soit mais bien divertissante.
Difficile de parler de Dune sans penser à son climat désertique, parce-que sur Arrakis (alias Dune), l’eau se fait rare et tout un monde s’y est pourtant niché. La faune est hostile, la flore est quasi inexistante et les autochtones se cachent dans les tréfonds du désert. C’est un paysage qu’il faut avoir en tête à chaque instant, parce-qu’oppressant d’une part, mais aussi parce-que toutes les interactions, coutumes et agissements tournent autour de ce manque d’eau.
Dune, le théâtre de trames politiques impériales.
Pourquoi l’Empereur en personne s’intéresse-t-il à cette planète insignifiante ? Révéler la réponse à cette question en ferait perdre toute l’intrigue ! Entre ducs et barons, les manœuvres se déroulent, prises au piège d’un maillage bien plus grand. Il est incroyable de constater à quel point l'auteur mène le lecteur par le bout du nez, au travers des divers pièges (et indices) laissés sur sa route.
Dune, du pouvoir de croire en une seule et même cause.
Fédérer autour d’une croyance est l’un des leitmotiv de Dune, et peut-être la dose de mysticisme qu’il manquait à l’histoire générale. Que l’on parle de la ferveur des peuples autochtones Fremen, ou de cette magie latente dont usent les Bene Gesserits, il est difficile d’en faire abstraction.
Dune, un monde d’épices.
L’épice, cette douce drogue qui a valeur d’or noir : qui la contrôle, a la main mise sur toute l’économie ! D’ailleurs, les personnages sont toujours très terre-à-terre et calculent tous leurs mouvements comme des coûts supplémentaires, ce qui donne au récit un côté très réaliste.
En résumé : Herbert a su créer tout un monde, certes désertique, mais bien plus complexe qu’il n’y paraît, abordant des thématiques encore largement d’actualité.