"Elle en avait rien à branler des fleurs et des poignées en or, elle préférait que le petit conserve les économies pour aller voir la terre de ses ancêtres et qu'enfin, on enterre avec elle la vieille brebis Mauricette quand elle viendrait à décéder, car Mauricette avait été une amie certes pas très dégourdie mais aimante et fidèle, que le curé veuille bien en toucher un mot à la cérémonie."

Le message était clair : on pouvait toujours assassiner un pharmacien et le pendre à poil sous un pont, mais on ne pouvait pas décapiter le cheval d'un des hommes les plus puissants de France.

Pour quelqu'un qui n'avait jamais voyagé auparavant, il trouva que le sort se rattrapait bien depuis la veille. Les voyages forment la jeunesse, disait le dicton, et à l'allure où il voyageait, il redeviendrait bientôt un nouveau né, si tant est qu'une armoire et une malle soit les moyens de transport les plus indiqués pour la conserver, cette jeunesse.
Ce n'était pas sur, avec toutes les courbatures et les maux de dos que cela entrainait.

Vous ne m'avez pas oubliée, j'espère ! Je me suis permis d'appeler directement chez vous, car je savais que vous n'iriez pas à votre bureau aujourd'hui. Je n'en ai pas pour longtemps. Charles doit vous appeler. N'oubliez pas ! 18 heures ce soir, sans faute ! Et ce n'est pas la peine de passer au troisième avant, comme vous l'avez entrepris hier ! Ce n'est pas bien malin ce que vous avez tenté de faire. Vous pensiez peut être que je ne m'en rendrais pas compte. Ne soyez pas si naïf. Vous devez me faire confiance. Samuel, si vous voulez que ça marche, laissez tomber votre esprit pragmatique et cartésien, et placez vos préjugés de côté. Vous n'avez pas refait ce rêve, mais ce n'est pas fini pour autant. Elle va mourir, Samuel. Vous m'entendez ?

Après avoir bu le vin chaud et dégusté les petits sablés de Noël, Leona prit le chemin du retour. Elle avait tant mangé qu'elle se sentait lourde, pataude.
Il neigeait sans discontinuer. L'éclairage des lampadaires plongeait les rues dans une atmosphère irréelle, comme enchantée.
Leona se dit qu'elle n'avait rien appris de nouveau, mais qu'elle avait passé une bonne soirée après tout, plus vivante en tout cas qu'une soirée chez elle en solitaire.
Elle avait bu assez d'alcool pour être capable d'affronter les fenêtres sombres de sa maison, les pièces vides et le lit froid qui l'attendaient.
Elle poussa le portillon du jardin recouvert de neige.
C'est alors qu'elle tomba sur Robert, qui l'attendait sur le seuil au milieu d'une montagne de paquets. Le visage enfoui dans son écharpe, il se dandinait d'un pied sur l'autre en se frottant les mains.

J'ai le vertige. Plus on pense à cette affaire, plus elle devient mystérieuse. Pourquoi ces deux hommes, s'ils étaient deux, sont-ils venus dans une maison vide ? Qu'est devenu le cocher qui les amenés ? Comment l'un a-t-il pu forcer l'autre à prendre du poison ? D'où provenait le poison ? Quel était le mobile du crime, puisque ce n'est pas le vol ? Comment une bague de femme est-elle arrivée là ? Et pourquoi avoir écrit le mot Rache, avant de décamper ? J'avoue que je n'arrive pas à concilier ces faits.

Le feu crépitait et lançait de grandes flammes jaunes.
Cam avait chaud ...jamais il n'avait eu aussi chaud de sa vie. Alors qu'il songeait à retirer sa chemise, les mains d'Amelia se glissèrent dessous. Ses doigts minces et frais se promenèrent sur sa peau brûlante. Partout où elle le touchait, ses muscles tressaillaient, durcissaient, et c'était si délicieux qu'il laissa échapper un grognement, la bouche dans ses cheveux.
Elle referma les mains sur l'ourlet de sa chemise et la tira vers le haut. Sans hésiter, il s'assit, et s'en débarrassa.

L'odeur qui flottait trouvait son origine sur la nappe de lin usée jusqu'à la corde, où était posé un plat contenant des morceaux de viande gris clair qui suffoquaient comme des otaries échouées sous un soleil trop chaud. Les légumes étaient hors d'âge et, comme toujours, les pommes de terre, trop cuites, ressemblaient à de la boue.

"Son humeur connaissait des hauts et des bas, son esprit n'était pas en paix. Elle avait voulu jouer au plus fort avec son père, persuadée qu'il cèderait, mais c'était allé trop loin. Sankar n'avait pas l'air de se préoccuper d'elle, tout ce qui l'intéressait, c'était empocher les biens promis par son père et l'épouser, point à la ligne. Elle frissonna en imaginant ce qui allait lui arriver si on l'unissait à ce monstre."