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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-04T13:45:07+01:00

Plus de quatre heures de train pour faire un bilan des plus navrants de sa vie, c’est trop long. Pour prévoir ce qu’on allait dire à son frère, que l’on n’a pas vu depuis six ans, c’est trop peu. « Fred, je suis partie de chez moi, je me suis fait virer de mon boulot, je sais qu’on n’a jamais réussi à bien se comprendre tous les deux, mais là je ne sais pas où aller et je crois qu’il va pleuvoir… » C’était moyen, pourvu qu’il ait au moins un canapé et une couverture. Élément de langage : attention à bien utiliser le mot « provisoire ». Le temps de trouver un travail. Elle se remémora les petites annonces de son village breton et eut envie de vomir. Au lieu de ça, elle préféra s’endormir la tête collée contre un pull et la vitre…

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-04T13:44:54+01:00

Cher Marc, je t’ai vu au café aujourd’hui avec la petite vendeuse d’ Intérieur en Fête, c’est tout dire, et devant tes sourires radieux et tes petits gestes amoureux, je n’ai pas osé te déranger. Alors j’ai pensé à une séparation, tout ce qu’il y a de plus banal, à notre image. Je prévois une petite valise et pas d’esclandre. Je passerai prendre le reste de mes affaires quand je serai sortie de dépression nerveuse, si j’en fais une. Si je n’en fais pas, c’est encore pire.

A.

P.-S. : J’ai été licenciée économiquement ce matin juste avant de découvrir ta trahison. Normalement, cet après-midi, je devrais allumer une cigarette sans sentir la fuite de gaz…

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-04T13:44:40+01:00

Elle n’avait rien vu venir. Hier soir, il était normal. Chelsea-Barça : 2-0. Ils s’étaient couchés sans se poser de questions. Absolument aucune. D’accord, ils ne parlaient plus beaucoup, mais c’était parce qu’ils se levaient très tôt. À deux, on vit forcément dans une bulle, mais pas forcément de champagne. Quoi qu’il en soit, si bulle il y avait Marc venait de la faire exploser pour en sortir. La rupture allait être pour Aurélie la fin d’un monde, pour Marc le commencement d’un autre. 1-0. De son recoin, Aurélie l’étudia en train d’effacer du pouce la petite moustache de cappuccino du rebord de la lèvre de sa nouvelle amie. Cristal avait eu droit à quatre manifestations de tendresse en moins de dix minutes. Pour Aurélie, à quand remontait le dernier geste amoureux ? Noël ? Dans la zone émotionnelle de son cerveau, la jalousie s’étalait comme une lave de volcan, rouge, dévorante. Elle jeta un billet de dix euros sur la table pour son petit déj, bientôt plus un sou c’était le moment d’être généreuse, et se leva pour sortir le plus discrètement possible de ce lupanar. Dehors, elle rasa les murs, remonta son col et accéléra le pas comme si elle venait de s’enfuir avec la caisse. Comme toujours, c’était elle qui se sentait nulle, indésirable, jamais à sa place. Sans se retourner, elle attrapa son casque, pendu au guidon, l’enfila et démarra vite. Sur son scooter, le nez bouché de papier, elle ouvrit grand la bouche pour aérer ses neurones et avaler quelques moucherons. Personne n’allait comprendre son départ. On ne quitte pas un héros et il était considéré comme tel dans le village. Il y a deux ans, il avait sauvé un petit garçon d’une inondation, quand, après une tempête mémorable, les eaux du fleuve en cru, le Blavet, s’étaient propagées dans les premières maisons aux alentours. Un garçonnet, seul chez lui, s’était réfugié sur le toit… Devant les caméras locales, Marc avait été le chercher à grand renfort de treuils et de poulies. Point intéressant de l’histoire, le jeune garçon s’appelait Moïse. Et Marc était devenu un demi-dieu en une demi-journée. Il continuait à voir Moïse et ses parents une fois par mois. Il était devenu accro aux exploits, records, et à tout ce qui était spectaculaire. Aurélie ne l’était plus assez, probablement. Elle imagina sa lettre. Une lettre est déjà l’antithèse du spectaculaire, mais celle-là…

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-04T13:44:28+01:00

Il était une fois un joli village breton dans lequel vivait une gentille fille qui travaillait à la médiathèque, dans la partie bibliothèque, mais qui pourtant ne connaissait pas les grandes expressions à la mode telles que « restructuration de budget » ou « les subventions du conseil général ont été divisées par deux ». Expressions qu’elle n’allait pas tarder à découvrir un froid matin du mois d’avril. Et ce n’était pas le premier. Il était 9 h 47.

— Renvoyée ! répéta Aurélie, paniquée.

— Oui, on ne peut pas vous garder, l’informa la bibliothécaire formatrice.

— Vous venez d’engager un stagiaire archiviste !

— Justement, on ne le paye pas !

— Vous venez d’engager un responsable du développement des services numériques !

— Justement, on le paye trop !

« Allons, allons, ma petite vous êtes jeune, vous allez vous relever ! » Mme Dumouron se lança dans un monologue sur l’incompétence du conseil municipal, général et régional. On croit que les oreilles d’un être humain ne peuvent pas se fermer. Elles le peuvent. Aurélie n’entendait plus. Quand votre avenir prend la forme d’une porte blindée que vous venez de prendre dans le nez, votre imaginaire se met à travailler. Il vous envoie des images de votre silhouette en train d’enjamber un pont au-dessus d’une voie ferrée. Il rajoute peut-être un coucher de soleil au loin, pour faire joli.

Mme Dumouron s’éloigna en lui recommandant de passer à l’administration pour « voir avec M. Daniel les démarches à suivre pour le Pôle emploi ». L’imaginaire d’Aurélie lui envoya sa silhouette disloquée sur les rails. Au loin, devant le coucher de soleil, un TER arrive. Elle observa Mme Dumouron occuper l’espace telle la princesse Eugénie trônant au château de Compiègne. Elle était chez elle, celle-là, au milieu de SES livres. Aurélie partit de l’autre côté, aussi humiliée qu’une domestique obligée de rendre le rond de serviette en argent dissimulé sous son tablier.

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Extrait ajouté par bellajessica 2015-01-17T05:35:15+01:00

Le frangin banni n’habitait pas loin de la gare Montparnasse et la petite Bretonne put se débrouiller avec son plan de Paris plié en seize dans son agenda. Que de monde ! Pire que dans ses souvenirs. Rue de Rennes, elle s’attarda au moins cinq minutes devant chaque boutique de vêtements et de chaussures, et s’émerveilla devant les prix aussi. Une paire de bottes pouvait valoir un mois de loyer, ici. Aurélie sentit que la vie allait être rude et eut envie de faire demi-tour, ressauter dans le train pour Vannes, pardonner à Marc, le laisser être bigame, et se retrousser les manches pour monter une crêperie. C’était ça son destin. Un dernier coup d’œil à son agenda lui annonça qu’elle était devant le bon immeuble. Elle chercha leur nom à l’interphone et sonna. Et s’il disait non ? Je ne veux pas de toi chez moi. Je me fous de tes histoires. Appelle le SAMU social pour qu’il vienne te chercher et… bonne chance.— Oui, heu c’est Auré…Un déclic. La porte annonça d’elle-même qu’elle cédait à sa demande. Si son frère pouvait ouvrir à n’importe qui sans demander qui se présentait, c’était de bon augure. Il avait confiance en la vie, contrairement à Aurélie qui se méfiait de tout. Surtout de quelqu’un qui aurait sonné chez elle après 20 heures. Un regard aux boîtes aux lettres lui intima de se rendre au troisième étage. Aurélie monta à pied, la porte était légèrement entrouverte, laissant un brouhaha s’intensifier. Elle la poussa doucement et se retrouva face à Dalida.Une Dalida en robe pailletée échancrée époque Guy Lux.— Je cherche Fred, parvint à articuler Aurélie, hébétée.— Fred, il y a une petite souillon à la porte qui te demande ! cria Dalida.La musique s’arrêta et toutes les têtes se tournèrent vers l’entrée. Elle eut l’impression d’interrompre une émission de Maritie et Gilbert Carpentier. Tout le monde était en paillettes des pieds à la tête. Des hommes déguisés en femme pour la plupart. Une soirée travestis. Il y avait même une émouvante petite Mireille Mathieu en robe noire près du piano. À moins que ce soit une Édith Piaf, on n’aurait su dire. Aurélie se sentit aussi stupide qu’une provinciale qu’on fait monter sur scène chez Michou et qui n’a rien de particulièrement urgent à leur dire. Elle sourit bêtement au moment où son frère s’avança avec une bouteille de champagne dans les mains. Enfin son frère ! Disons plutôt Mylène Farmer, époque Laurent Boutonnat, beau chignon roux, chemisier blanc et grandes bottes noires qui lui montaient au milieu des cuisses. Lui aussi se mit sur pause comme ses participants.— Alors ça ! lâcha-t-il dans un silence inapproprié pour cette assemblée.— Je suis désolée, commença Aurélie.

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