Tango de Satan

Le synopsis évoque des gens qui végètent dans leur bled. Moi, je dirai que c'est l'histoire qui végète. Car concrètement, il ne se passe quasiment rien. Le récit se présente, pour ce que j'en ai vu, sous la forme de portraits de gens, dans une petite ville/village où sévit un chômage galopant dans une ambiance de défiance généralisée. Le concept, ma foi, est plutôt intéressant.

Mais punaise, l'auteur nous abreuve de descriptions interminables, à la limite de la digression. Genre, pour décrire l'état d'esprit d'un personnage, il lui faut une demi-page, grand format. Ensuite, genre le personnage lève le bras, les conséquences sont alors à nouveau décrites sur une demi-page. Ensuite, deux personnages se regardent les yeux dans les yeux, rebelote pour décrire ce qui se passe dans leur tête, avec un détail sur le bruit du vent dehors, une petite référence à leur passé mutuel et ce qu'ils ont mangé au petit déjeuner, etc. Et j'exagère à peine. Au point qu'on ne sait même plus ce qui se passe, ou qui est qui. Ce genre d'écriture conviendrait très bien pour un scénario de film, mais pas un roman, zut ! Pour vous donner une idée plus précise, en parlant de film, c'est comme si vous regardiez un film au quart de sa vitesse (voire image par image). Bref, de mon point de vue, l'auteur ne sait pas raconter d'histoires et perd presque tout le monde en route.

Vu le type de narration lourdingue, c'est un roman que je conseille à ceux qui ont aimé la Condition humaine de Malraux, c'est le même délire. Eux, ils vont se régaler, je le garantis. Pas étonnant d'ailleurs que les deux aient été encensés par la critique. Moi en tout cas j'ai craqué autour de la page 100, à l'épisode dans l'auberge, particulièrement lourd.

C'est avant tout l'histoire d'une fuite, de la folie, de l'emprise ses leaders sur autrui.

Un très grand roman!