Ajouter un extrait
Liste des extraits
Je dois dire que je n'ai pas perçu de distinction entre toutes les nations du monde, répondu t-elle, qui me persuade d'accorder ma pleine approbation ou condamnation à aucune d'entre elles. Je crois au contraire en avoir entendu suffisamment, à force d'être transportée d'un camp à l'autre comme un paquet, pour pouvoir affirmer qu'aucune n'est innocente dans cette malheureusement situation de querelles et de guerres incessantes. Cela, je veux bien le condamner de tout mon coeur. Il me semble parfaitement clair que c'est la guerre elle-même qu'il convient d'arrêter, sans rechercher nécessairement la défaite d'un camp en particulier.
Afficher en entierJe suis presque heureux, avoua Téméraire, que les jalan soient retournés en Chine ; je n'aurais pas su quoi leur dire s'ils avaient assisté à une telle incivilité ; sans parler de notre traitement honteux. Car enfin c'est une chose d'endurer toutes sortes d'inconforts sur le champ de bataille, ou en campagne ; c'est pour ainsi dire attendu, et je suis sûr que personne n'irait dire que nous rechignons à partager les privations générales. Mais c'en est une autre de devoir piétiner dans la boue gelée, et se nourrir de carcasses de chevaux à demi congelées, alors que le tsar régale à sa table tous ceux qui se sont distingués au combat, et qu'il n'a encore invité aucun d'entre nous.
Afficher en entierLaurence ignorait si son père aurait pu comprendre ou approuver le choix qu'il avait fait. Lui-même avait eu beaucoup de difficulté à se pardonner son propre crime, et pourtant il avait devant lui tous les jours la preuve vivante que les dragons étaient doués d'intelligence et possédaient une âme. Il en avait vu beaucoup connaître une fin affreuse, rongés à petit feu par la maladie ; il avait assisté à leur agonie de ses yeux et vu pourrir les carcasses d'une centaine de bêtes à l'extérieur de Douvres. Il savait ce que le ministère avait commis, en propageant délibérément la maladie parmi les dragons d'Europe : un meurtre pur et simple, frappant aussi bien leurs alliés et les innocents que leurs ennemis.
Afficher en entierLa foule qui se pressait dans la salle de bal aurait suffi à suffoquer un homme qui n aurait pas porté de lourde robe en soie. Laurence dut endurer stoïquement la chaleur et l attention générale. Sa tenue avait été conçue pour une personne destinée à être le centre naturel de toute réunion, et dans ce cadre elle remplissait son office à merveille ; il dépassait certainement en magnificence la totalité des hommes présents, ainsi que la plupart des femmes. Hammond était rayonnant : il n hésitait pas à le présenter comme un égal aux hommes du rang social le plus élevé ni à profiter de leur association pour se recommander auprès d eux. Et Laurence ne pouvait même pas lui faire de remarque, pas en public, alors qu Hammond était le représentant du roi.
Afficher en entier- Ce sont des popes, expliqua Dyhern. Ils sont en train de leur dire que vous avez été envoyé par Dieu pour écraser les ennemis de la Russie.
- Mais c'est faux ! s'exclama Téméraire, fortement indigné. Pourquoi leur faire croire que Dieu a quoi que ce soit à voir là-dedans ? Nous sommes envoyés par l'empereur. Je ne vois pas de quel droit Dieu devrait en retirer un quelconque mérite !
Afficher en entier