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"Poursuivant ses explorations, le dragon passa devant lui ;il s'assit sur son arrière-train pour lui jeter un regard inquisiteur, et Laurence baissa les yeux sur lui sans chercher à dissimuler sa tristesse et son désarroi.
La créature cligna les yeux ;Laurence eut le temps de remarquer ses prunelles bleu foncé et ses pupilles fendues, puis le dragonnet demanda :
- Pourquoi fronces-tu les sourcils?
Le silence s'abattit aussitôt, et c'est avec la plus grande difficulté que Laurence se retint d'écarquiller les yeux. Carver, qui s'était sans doute cru tiré d'affaire, se tenait derrière le dragon, bouche bée ;son regard croisa celui de Laurence avec une lueur désepérée, mais il rassembla son courage et s'avança, prêt à s'adresser au dragon une fois de plus.
Laurence fixa d'abord le dragon, puis le pauvre garçon livide et terrorisé, prit une grande inspiration et répondit à la créature:
- Je te demande pardon, je n'en avais pas l'intention.Je m'appelle Will Laurence ;et toi?
Aucune discipline au monde n'aurait pu étouffer les murmures choqués qui circulèrent sur le pont. Le dragonnet ne parut pas s'en apercevoir, mais il soupesa la question un long moment avant d'avouer à contrecoeur :
- Je n'ai pas de nom.
Laurence avait suffisamment compulsé les ouvrages se Pollitt pour savoir quoi dire ; il demanda sur un ton solennel :
- Puis-je t'en donner un?
Le dragon - un mâle, car sa voix était assurément masculine- l'étudia de la tête au pieds, prit le temps de gratter un point de son dos apparement sans défaut, puis répondit avec une indifférence affectée :
- S'il te plaît.
Et Laurence se retrouva pris au dépourvu. Il n'avait pas vraiment réfléchi au harnachement proprement dit, sinon qu'il devait tout faire pour le faciliter, et il n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être un nom convenable pour un dragon .Après un horrible moment de panique, son esprit établit un parallèle entre un dragon et un vaisseau et il bredouilla :
- Téméraire."
Afficher en entierSois gentil avec lui, Téméraire, murmura Laurence. Certains dragons ne brillent pas par leur vivacité d'esprit, de même que certains hommes.
Afficher en entier- Est-ce un concert comme il s’en donne à Douvres ? demanda-t-il. Laurence, pourrons-nous retourner en voir, peut-être un peu plus près cette fois-ci ? Je m’assoirai sans bouger et je ne dérangerai personne.
- Les feux d’artifice de ce genre ne sont donnés que pour des occasions spéciales, mon ami. Quant aux concerts, ils consistent uniquement dans de la musique, répondit Laurence, esquivant la question (il imaginait d’ici la réaction des gens en voyant un dragon arriver dans une salle de concert).
Afficher en entierIl était magnifiquement proportionné : sa queue était longue et gracieuse ; ses ailes tombaient élégamment contre son corps et semblaient d’une taille idéale une fois déployées. Ses couleurs s’étaient intensifiées, ses écailles noires étaient devenues dures et brillantes, sauf sur le nez, plus doux, et les taches bleues et gris pâle au bord de ses ailes s’étaient élargies, en même temps qu’elles devenaient opalescentes. Du point de vue certes partial de Laurence, c’était le plus beau dragon de toute la base, même sans l’énorme perle pendue en travers de son poitrail.
Afficher en entier- Je trouve très étrange que l’océan soit rempli de bonnes choses qu’on peut manger en toute liberté, alors que sur la terre ferme, tout semble déjà retenu, dit Téméraire, déçu. Cela ne me semble pas très juste ; ils ne mangent pas ces moutons eux-mêmes, après tout, et j’ai faim.
- Si tu continues, je vais finir par me faire arrêter pour enseignement séditieux, plaisanta Laurence. Tu parles comme un vrai révolutionnaire. La seule chose, c’est que le propriétaire de ce troupeau est peut-être celui auquel nous demanderons un bel agneau pour ton dîner de ce soir, et que se passera-t-il si nous commençons à lui voler ses moutons ?
- Je préférerais avoir un bel agneau tout de suite, bougonna Téméraire. (Mais il se détourna des moutons pour s’intéresser de nouveau aux nuages.)
Afficher en entier— Non, ce n'est que de la pyrite, mais c'est joli, n'est-ce pas ? Je suppose que tu es l'une de ces créatures à trésor, dit Laurence en levant un regard affectueux vers Téméraire. (Beaucoup de dragons possédaient une fascination innée pour les joyaux ou les métaux précieux.) J'ai bien peur de ne pas être un partenaire suffisamment riche pour toi ; je ne pourrai pas te faire dormir sur un monceau d'or.
— Je préfère t'avoir toi plutôt qu'un monceau d'or, aussi confortable soit-il, dit Téméraire. Cela ne m'ennuie pas de dormir sur le pont. Il déclara cela sur un ton parfaitement normal, nullement comme s'il avait l'intention de faire un compliment, et se replongea aussitôt dans la contemplation des nuages ; Laurence le dévisagea avec une stupéfaction mêlée d'un plaisir extraordinaire. Il avait peine à imaginer un sentiment similaire ; comme si, dans son ancienne vie, le Reliant avait brusquement pris la parole pour se féliciter de l'avoir comme capitaine : à la fois louange et témoignage d'affection, de la source la plus élevée qui soit. Cela l'emplissait d'une détermination nouvelle à se montrer digne d'un tel éloge.
Afficher en entier"Poursuivant ses explorations, le dragon passa devant lui ;il s'assit sur son arrière-train pour lui jeter un regard inquisiteur, et Laurence baissa les yeux sur lui sans chercher à dissimuler sa tristesse et son désarroi.
La créature cligna les yeux ;Laurence eut le temps de remarquer ses prunelles bleu foncé et ses pupilles fendues, puis le dragonnet demanda :
- Pourquoi fronces-tu les sourcils?
Le silence s'abattit aussitôt, et c'est avec la plus grande difficulté que Laurence se retint d'écarquiller les yeux. Carver, qui s'était sans doute cru tiré d'affaire, se tenait derrière le dragon, bouche bée ;son regard croisa celui de Laurence avec une lueur désepérée, mais il rassembla son courage et s'avança, prêt à s'adresser au dragon une fois de plus.
Laurence fixa d'abord le dragon, puis le pauvre garçon livide et terrorisé, prit une grande inspiration et répondit à la créature:
- Je te demande pardon, je n'en avais pas l'intention.Je m'appelle Will Laurence ;et toi?
Aucune discipline au monde n'aurait pu étouffer les murmures choqués qui circulèrent sur le pont. Le dragonnet ne parut pas s'en apercevoir, mais il soupesa la question un long moment avant d'avouer à contrecoeur :
- Je n'ai pas de nom.
Laurence avait suffisamment compulsé les ouvrages se Pollitt pour savoir quoi dire ; il demanda sur un ton solennel :
- Puis-je t'en donner un?
Le dragon - un mâle, car sa voix était assurément masculine- l'étudia de la tête au pieds, prit le temps de gratter un point de son dos apparement sans défaut, puis répondit avec une indifférence affectée :
- S'il te plaît.
Et Laurence se retrouva pris au dépourvu. Il n'avait pas vraiment réfléchi au harnachement proprement dit, sinon qu'il devait tout faire pour le faciliter, et il n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être un nom convenable pour un dragon .Après un horrible moment de panique, son esprit établit un parallèle entre un dragon et un vaisseau et il bredouilla :
- Téméraire."
Afficher en entier- Assez avec ces bêtises, damnés conspirateurs ; vous finirez par nous faire pendre, gronda Berkley à sa place. Allez-vous manger quelque chose, maintenant ? Nous n'avalerons rien tant que vous aurez le ventre vide, et puisque vous tenez tellement à notre salut, commencez donc par nous sauver de l'inanition.
- Je ne crois pas que tu sois véritablement en danger de mourir de faim, objecta Maximus. Le chirurgien disait encore il y a deux semaines que tu étais trop gras.
Afficher en entier- Voudrais-tu que je me fasse pirate, et que j'aille piller les Antilles pour te remplir un repaire avec l'or des vaisseaux espagnols ?
Il caressa le cou de Téméraire.
- Ça m'a l'air très excitant, répondit Téméraire, visiblement intéressé. Est-ce possible ?
Afficher en entierLaurence s’accorda encore cinq minutes à rester ainsi, bien au chaud, les mains sur les écailles étroites et tendres du nez du dragon.
– J’espère ne jamais t’avoir rendu malheureux, mon ami, dit-il doucement.
– Jamais, Laurence, dit tout bas Téméraire.
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