Extraits

D'interminables secondes s'égrenèrent au s'égrenèrent au sablier du temps, secondes durant lesquelles je regardais tour à tour monsieur et madame Kobold. Finalement, je capitulai en soupirant.

-Très bien, très bien. C'est quoi ton petit nom ? le questionnai-je en retenant difficilement un sourire amusé.

Je me demandai si cela fonctionnait réellement : en gros, il me suffisait de l'appeler et hop ! Le Kobold était censé apparaître pour m'aider ? Bizarre.

-Kalalois Kridagidiham Ragni Psom, prononca-t-il d'un ton très cérémonieux.

L’œil largement écarquillé, totalement scotchée, je le considérai avec l'air intelligent d'une carpe Koï hors de l'eau depuis facile une demi-heure.

-Tu te fiches de moi ?! Comment veux-tu que je parvienne à retenir un nom pareil ?!

Sur-ce, il m'adressa ce que je décrirai comme un regard condescendant :

-Tu n'as pas une oreille très réceptive.

-Même le scrabble en personne abdiquerait face à ton patronyme. Jusqu'à quel point vos parents vous détestent à la naissance ?

Discussion avec un Kobold (créature souterraine) :

"— C’est quoi alors la base de votre régime alimentaire ?

Cela me rendait curieuse.

— Scorpions, araignées, mille-pattes… débita le Kobold. Scarabées également. J’ai un faible pour les savoureuses salades de mouches de ma femme. Elle rajoute quelques tranches de poivrons braisés… je n’y résiste pas !

— Mais c’est dégoûtant ! m’exclamai-je.

— Ce que je trouve dégoûtant, moi, ce sont les œufs de poules. Jamais je ne mangerai quoi que ce soit qui sorte par cet orifice-là ! Pourtant, les êtres humains semblent en être friands."

« Quand je rouvris les paupières, Cahl se dressait devant moi, plus humain que jamais et entièrement nu.

Il s’accroupit afin que son visage soit au niveau de ma gueule. Ses doigts se posèrent sur le sommet de mon crâne pour le caresser avec beaucoup de douceur. Il souriait. C’était son habituel sourire en coin légèrement moqueur, mais je trouvais celui-ci hésitant ; une hésitation se reflétant même jusque dans ses yeux.

— M’aimes-tu au point de venir me sauver par toi-même ? Je m’en doutais. Tu es vraiment folle de moi.

J’oubliai la taquinerie de ses mots pour me concentrer sur les tremblements que révélait sa voix. Ne sachant pas comment réagir à cette nouvelle facette de lui, je me contentai de rester immobile à savourer – à ma grande honte – l’affectueuse caresse qu’il me prodiguait. »

« Si jamais tu trembles de peur… bluffe, Beth. Cela te sauvera. » m’avait-il indiqué.

— Je vous préviens, lançai-je en direction du regard rubescent. Je suis d’une humeur de chacal aujourd’hui. J’entre dans mon cycle prémenstruel, alors faut pas trop m’emmerder.

Les yeux rouges se plissèrent, et, étant donné à quelle hauteur ils se trouvaient du sol, le bestiau face à moi devait mesurer pas loin de deux mètres.

Crotte de crotte. Je suis un Hobbit à côté de lui. »

« — Ton petit déjeuner ? m’enquis-je, feignant l’innocence à merveille.

— Que des adultes. Ni femmes, ni enfants, grogna-t-il avec un drôle de rictus découvrant ses énormes crocs.

Je me retins de rire franchement, surtout en avisant la mimique horrifiée de mes comparses.

Je savais pertinemment que c’était une plaisanterie, ce qui n’était pas leur cas.

Enfin… j’espère qu’il plaisante. »

— C’est quoi ton plan, alors ? m’enquis-je après plusieurs secondes de silence.

Cahl me dédia un sourire empreint de gêne, puis m’avoua :

— Rien de bien fabuleux avec un tel manque d’informations précises… Dans un premier temps, je dirais qu’il faut se rendre sur place et ensuite aviser selon qui a gagné la prise de territoire : Swan ou la Horde.

J’acquiesçais.

— Je vois. C’est… c’est un bon plan. Enfin… je crois.

Cahl émit une sorte de ricanement agacé.

— C’est un plan tout ce qu’il y a de plus nul. Le pire auquel j’ai dû me confronter. Même quand nous étions cernés par cette entité à la même odeur que toi, perdus au milieu de nulle part, nous en avions un bien meilleur.

Je fronçai les sourcils.

— Quand la voiture était en panne ? Que nous étions tous les trois avec Erwan ?

— Oui.

— Mais… nous n’avions pas de plan.

— C’est ce que je dis.

La première chose que je remarquai dans l’immédiat était l’absence de Cahl.

Mon organe cardiaque joua encore les nunuches capricieuses en se tordant de douleur durant un court moment.

Je me souvenais parfaitement de quoi Mallok était capable et étant donné son apparence physique de film d’horreur ambulant, nul doute que ces chers employés russes allaient faire pipi dans leurs slips en coton.

— C’est bien, précisa le loup-garou en recommençant à marcher à mes côtés. Tu viens de remonter dans mon estime.

— Tu ne le vois pas, là, Mallok, mais de savoir ça, je danse la rumba à l’intérieur de mon petit corps.

Saison 2, Tome 1

« Douloureux » n’était pas assez fort pour indiquer ô combien je souffrais. J’avais l’impression qu’un trente-huit tonnes venait allègrement de rouler sur ma tête et, comme si une fois n’avait pas suffi, il avait remis le couvert de quelques allés-et-retours supplémentaires. Trop généreux.