Tendance dominatrice

En pénétrant dans la chambre de Marie-Claire et Léo, Giulia songeait à ce qu’elle faisait avec Marie-Claire quand elles étaient adolescentes et elle en était tout excitée. Depuis, elle avait eu quelques brèves aventures avec d’autres femmes, mais aucune ne lui avait laissé un souvenir impérissable.

Tandis qu’ils prenaient une douche, Giulia déambula dans la pièce.

Marie-Claire revint dans la chambre complètement nue, le corps parsemé de gouttelettes d’eau. Léo avait noué une serviette de bain autour de sa taille. Il s’assit sur la banquette face au grand lit où Marie-Claire invita Giulia à la rejoindre.

– Ça me fait bizarre de refaire l’amour avec toi, avoua-t-elle d’une voix déjà rauque.

Giulia s’approcha d’elle, se mit à genoux et l’embrassa sur la bouche. Elle avait oublié l’agilité de sa langue. Elle commença à caresser ses seins, bien plus gros que les siens, lui pinçant les tétons, puis les massant délicatement. Marie-Claire fit de même après avoir dénoué son paréo. Elle lui téta les seins, lécha son buste avec tendresse et douceur, puis elle tourna la tête vers son homme.

– Viens, Léo…

Giulia frissonna quand Léo se plaça dans son dos. Il lui caressa les fesses, puis faisant glisser ses mains sur son buste, s’empara de ses seins. Giulia ferma les yeux. Elle tendit les bras derrière elle, faufilant ses doigts sous la serviette, et attrapa le sexe de Léo, toujours au repos. Massant ses testicules d’une main, elle le masturba en douceur de l’autre, comme elle savait si bien le faire. Léo était beau, bien fait et en plus, il était bien monté. Marie-Claire avait décidément toutes les chances !

Mais il se recula d’un bond et descendit du lit.

– Désolé, les filles, je ne peux pas ! bougonna-t-il.

De fait, il n’avait pas du tout réagi à ses caresses pourtant expertes.

L’excitation retomba subitement dans la chambre. Léo s’alluma une cigarette.

– Giulia, ne m’en veux pas. Tu es jolie, bandante comme tout et tu as un cul magnifique… Mais je ne peux pas ! Tu es mon amie et je n’arrive pas à me mettre dans la tête que je vais baiser avec toi, même avec le consentement de Marie. C’est au-dessus de mes forces. Tant pis si vous me trouvez nul…

Giulia sourit, se leva et lui posa un baiser délicat et tendre sur les lèvres.

– Non, Léo, tu viens de me faire le plus beau des cadeaux. Je ne t’en veux pas, au contraire ! Si tu n’étais pas le mec de Marie, je te jure que je t’épouserais sur l’heure. Allez, fais-moi un sourire et ne sois pas mortifié, ce n’est pas grave et c’est super adorable d’avoir essayé.

Marie-Claire et lui échangèrent un sourire complice. Il ressortait grandi dans l’esprit de Giulia, contrairement à ses craintes.

– Bon, et maintenant, si vous pouviez vous rhabiller toutes les deux, ce serait bien, ajouta-t-il faussement en colère.

Marie-Claire poussa un soupir de regret en contemplant le corps de Giulia disparaître sous son paréo et enfila un T-shirt de Léo, bien trop grand pour elle.

– Chéri, on ne peut pas laisser Giulia comme ça ! dit-elle.

– Conseil de guerre sur la terrasse de l’hôtel ! déclara alors Léo. On s’habille et on retrouve mon frangin. J’ai une proposition à vous faire !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils quittèrent la chambre et il ne leur fallut pas longtemps pour retrouver Phil qui draguait une jolie blonde au bar de l’hôtel. Dès qu’il les vit, Phil abandonna sa proie pour les rejoindre.

La terrasse était quasiment vide, les vacanciers préférant gagner le centre-ville pour déjeuner dans de petits restaurants typiques.

– Alors ? Un peu rapide votre plan à trois, non ? ironisa Phil avec un regard appuyé sur son frère.

– La ferme ! C’est ma faute… Je n’ai pas pu… Giulia est trop proche de nous ! lui expliqua Léo, sans honte.

– Bon, c’est quoi ton plan ? lui demanda Marie-Claire, visiblement impatiente d’en savoir plus.

– Ce soir, on trace la route vers San Sebastián !

La nouvelle les prit par surprise. Ils en restèrent bouche bée. Giulia fut la première à réagir.

– Et qu’est-ce qu’on va faire en Espagne ?

– Je vous emmène dans un petit bar à tapas où il y a des hôtesses pas farouches du tout ! Au moins, comme ça, on saura une fois pour toutes si Giulia préfère les nanas ou pas ! fit Léo, apparemment très content de son petit effet.

Marie-Claire le scruta, fronçant les sourcils.

– Dis donc, toi… Comment ça se fait que tu connaisses un bar à putes et en Espagne en plus ? Tu ne m’en as jamais parlé…

Léo sourit.

– J’ai eu une vie avant de te rencontrer, figure-toi !

Giulia éclata de rire devant la mine dubitative et déconfite de Marie-Claire.

– Et cette fois, je viens avec vous ! déclara Phil, pour couper court au malaise qui s’installait.

– On se prépare et on file ! Ce n’est pas la porte à côté… Une quarantaine de kilomètres et avec ma voiture… hum…

Giulia eut une pensée émue pour la Volkswagen de Léo. La vieille coccinelle les emmènerait-elle jusqu’en Espagne ?