Extraits

L'air s'était mis à vibrer. Le paysage se transformait lentement, devenait flou. Bientôt ce ne fut plus qu'un décor animé d'un mouvement régulier qui apparaissait au sein d'une zone faite de longues ondulations de lumière tremblante. Cela se passait exactement comme la première fois.

Déjà, on avait noté que le phénomène ne se produisait pas à une heure déterminée. Sur ceinq observations, deux manifestations avaient eu lieu vers le soir, une très tôt le matin, une vers le milieu de la journée, et une autre au début de l'après-midi. Ce qui revenait à dire que, à tout moment, l'insolite pouvait surgir.

Les colons avaient ri de plus belle, à l'exception de quelques-uns dont le docteur Cart Sorgman. Le lendemain, ce dernier était allé trouver Allan pour lui demander de répéter tout ce qu'il avait dit. Il se fit préciser les détails, posa une foule de questions auxquelles Allan répondit avec bonne volonté, heureux de constater que quelqu'un prenait ses déclarations au sérieux.

Les robots de type "Bé" étaient, en toute circonstance, des auxiliaires précieux. Serviteurs muets, ils s'acquittaient des diverses tâches qui leur étaient confiées. Ce n'étaient que des machines à l'apparence humaine, des machines dotées d'une force assez extraordinaire mais qui savaient également montrer une grande délicatesse ou une extrême précision dans leurs gestes.

Reg et Axel, comme on s'y attendait, évoquèrent de nombreux souvenirs, tandis que Price, aidé de Yeggo et de Francis RB, racontait avec force détails la capture des Zwüls de Réhan ainsi que l'aventure qui en avait découlé.

Je vais m'approcher tout doucement du centre névralgique. Je veux toucher les habitants de cette ville pour savoir s'ils existent réellement. En me plaçant à l'endroit qu'ils occupent actuellement, je pense vérifier certaines hypothèses personnelles. La corde servira à me ramener si par hasard ça tournait mal...

Venant dans leur direction, une jolie fille brune en minijupe (ce vêtement était encore très en vogue en ce début du XXIIe siècle) avait naturellement attiré les regards. Sous l'oeil goguenard du rouquin, le géant blonds aborda Vénus, s'excusa, montra le télégramme et demanda où se trouvait le bureau qu'il cherchait.

-Que peut bien te vouloir ce Marc Fiévet? demanda le rouquin tout en regardant les peintures en trompe-l'oeil qui décoraient les murs.

- Je n'en sais rien, répondit le géant blond. Tu as lu comme moi le télégramme... Le type me convoque à 15h30 dans son bureau... Renseignements pris, ce M. Fiévet est l'un des grands responsables de l'Organisation des Explorations Spatiales, et également l'un des directeurs de l'administration extra-terrienne.

Il était un peu plus de quinze heures lorsque les deux hommes gravirent les marchent de l'immense bâtiment du C.T.E. (Centre Terrien de l'Expansion). Ils franchirent sans hésiter la large porte de coralex et s'engagèrent résolument dans le hall. Ayant troqué leur tenue d'astronaute contre une combinaison de ville, personne ne les remarqua spécialement.

Le ciel était d'un bleu intense, et Blédée, l'étoile mère, dardait ses rayons d'or pur sur Izaad, troisième planète du système. La chaleur, cependant, restait supportable. La brise qui venait des montagnes apportait mille senteurs agréables qui se fondaient en un parfum divin. Elle glissait mollement sur l'herbe des collines basses, caressait amoureusement les fleurs sauvages et, au gré de sa fantaisie, berçait les branches des arbres, jouant avec leurs feuilles luisantes.