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- Ça manque d'obstacles, me souffle M. Virgil en marchant.
Et c'est exactement ça : on a envie de contourner, d'être gêné, de buter, mais non, partout ici on va en ligne droite et on a l'impression que les pensées ne peuvent aller qu'en ligne droite aussi.
Afficher en entier"-Monsieur Virgil?
-Oui.
-Si nous étions dans un de vos romans, que se passerait-il maintenant? Est-ce que vos deux héros iraient traîner autour du siège du gouvernement pour trouver un "fil à tirer" ou "le début de quelque chose"?
Il ne réfléchit pas longtemps.
-Non. Sûrement pas. Ce serait trop ennuyeux.
-Que se passerait-il, alors?
-Je suppose qu'il se passerait quelque chose d'inattendu, quelque chose que personne n'aurait pu prévoir: ni les deux héros, ni le lecteur, ni même l'auteur. Personne."
Terrienne, Jean-Claude Mourlevat, p 155-156.
Afficher en entier"Je viens de "passer" pour la troisième fois. J'utilise le mot "passer", c'est celui qui me paraît le mieux convenir. "Passer" signifie mourir aussi, je le sais bien. On dit que untel est passé, qu'il est donc mort. Mon scarabée est passé, par exemple. Mais ce n'est pas dans ce sens là que je l'entends. Je ne meurs pas. Je passe. Je passe d'un monde à l'autre par ce chemin, cet unique chemin, celui qu'a pris ma soeur."
Afficher en entierDe"la-bas" je ramenais le sentiment de n'avoir rien découvert à propos de ma soeur, mais aussi celui de m'en être bien tirée,de n'avoir rien compromis, de posséder encore toutes mes chances.
Je ramenais surtout une certitude, et un immense soulagement:on pouvait en revenir.
Afficher en entierIl était impossible d'entrer vraiment en conversation avec aucun d'entre eux. Ils se dérobaient aussitôt. J'ai tenté ma chance auprès de celui qui était le plus proche de moi en âge, un garçon vraiment mignon avec sa coiffure en pétard et sa chemise blanche ouverte sur le torse. Je me rappelle avoir été impressionnée par sa peau parfaite, une peau dorée et satinée, sans marque d'aucune sorte, ni cicatrices, ni taches. Je me rappelle aussi son sourire qui m'a semblé plus naturel que celui des autres, plus vrai.
chapitre 2 - p.31
Afficher en entier"Eh Torkensen! s'était-il dit, tu vas pas tomber amoureux la veille de ta mort!" Et pourquoi pas,après tout ? Au contraire! Vivre cette expérience-là, au dernier moment, lui aurait bien plus.
Afficher en entierIl me semble que cet homme a la capacité de me comprendre.
Peut-être fait-il partie de << ceux pour qui le monde n'est pas assez>>. C'est une de ces phrases que j'aime et que j'écrivais sur tous mes cahiers,au collège déjà. En anglais pour faire mieux : Those for whom the world is not enough. Aujourd'hui je me contenterais bien du monde ordinaire. Il serai enough. Il me suffirait.
Afficher en entier- Je ne sais pas si vous m'entendez.. J'ai besoin de vous... Je suis...
Son coeur battait si fort qu'il l'empêcha d'entendre la suite. Il poussa le volume au maximum, plaqua de nouveau son oreille. Le receteur émit un souffle puissant et conticu, comme le vent dans ls arbres, et au tréfonds de ce souffle, la voix :
- Je suis...
- Ou êtes-vous ? demanda-t-il comme si elle pouvait l'entendre.
- Je suis à... gare centrale... besoin de...
-Parlez plus fort !
- Très atten... dange... resp...
Afficher en entierLe bus, qui venait de s’arrêter, s’abaissa au niveau du sol. Tout autour, ce n’était plus que l’immensité blanche. Quelques maisons basses aux façades crayeuses avaient autrefois justifié l’existence de cette ligne. À présent, désertées de leurs habitants, accablées de silence, elles formaient un bloc inutile et désolé. Dépourvu de fonction. C’était, à la connaissance de Bran, le seul endroit de ce monde où l’on pouvait voir une construction laissée à l’abandon, et c’est pourquoi il l’aimait. Avant même de sauter à terre, il repéra les empreintes dans le sable. Elles s’en allaient droit vers le nord, à l’opposé de la ville. De courtes empreintes nettes et régulières. Anne. Il les suivit sur une vingtaine de mètres et se retourna. Le bus repartait dans l’autre sens. L’homme était semble-t-il déjà à nouveau en léthargie. Sa tête pendait sur sa poitrine.– Hé ! cria Bran à pleine voix. Hé, monsieur ! L’autre ne réagit pas
Afficher en entierBran se rendit compte qu’il avait crié. – Ne me battez pas, dit l’homme. Sa voix métallique était faible, atone. – Mais je ne veux pas vous battre… Il le relâcha. Si, il avait envie de le battre. De l’obliger à se défendre. De le rosser jusqu’à ce qu’il se rebelle. Il était en colère. S’il ne s’était pas retenu, il l’aurait roué de coups. La joie qu’il avait éprouvée à l’idée de revoir Anne Collodi était gâchée. – Excusez-moi. Mais c’est de votre faute aussi. Et arrangez-moi cette veste ! Vous faites peine à voir ! L’homme arrangea négligemment le haut de sa tunique. Regarda autour de lui
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