Extraits

- Tu es tellement douce. Tout chez toi est tellement doux, Nikki.

Je fermai les paupières sous le poids de son affection.

- Qu’est-ce que tu fous avec un homme comme moi ?

- J’essaie de lui prouver qu’il a le droit au bonheur, même s’il ne croit pas le mériter.

Il s’était infiltré chez moi, dans mes os, dans mon cœur, mais une raison étrange, il se retenait maintenant ? Essayait-il de me donner l’illusion que la balle était dans mon camp ? Parce que c’était une illusion. Il n’y avait pas moyen de résister à l’attraction de Liam Kolane, peu importe combien les conséquences seraient terribles après avoir cédé et accepté un corps sans cœur. Si l’homme venait avec une étiquette préventive, elle dirait : Organe de cœur non fourni. Si je venais avec une étiquette préventive, ça serait : Attention, Fragile.

Il me prit dans ses bras et me souleva.

- J’aurais pu marcher, marmonnai-je.

- Et j’aurais pu t’attacher au lit. J’aurais probablement dû faire ça hier soir. Ça m’aurait épargné une tonne de problèmes et un gigantesque mal de crâne.

J’entrouvris la bouche sans bruit tandis qu’il nous manœuvrait dans le couloir très étroit.

- Tu es tellement un « alphabruti ».

- Je n’ai jamais prétendu être quoi que ce soit d’autre, ma chérie.

- Ne m’appelle pas « ma chérie ».

- Bref, j’espère que ce soir pourra détruire le piédestal sur lequel je t’ai mis pour que je puisse de nouveau te voir comme un mâle beau, normal — enfin plus ou moins normal.

- Waouh !

Il semblait vraiment vexé.

- Tu es fâché que j’aie dit que tu étais beau et plus ou moins normal ?

- Non.je suis abasourdi que tu penses que coucher avec moi sera à ce point décevant.

Je redressai la tête.

- Je n’ai jamais dit ça.

- Détruire mon piédestal ?

Je tournai une mèche de cheveux sur elle-même.

- Oh. Ce que je voulais dire, c’est… Je vais arrêter de parler. Je suis sûre que ça sera chouette.

- « Chouette » ?

- Non. J’essayais de décider si tu valais le coup que je quitte la fête d’Adalyn.

Merde, Adalyn. Je tournai la tête là où elle se trouvait avant.

- Elle est repartie à votre table quand tu as commencé à gémir.

Les joues rouges, je frappai le torse de Liam.

- Je n’ai pas fait ça.

- Oh… si, tu as fait ça. Il m’adressa un sourire si mauvais que cela agita mon loup sous ma peau qui voulait sortir et se frotter contre ses jambes. Et je peux t’assurer que je vaux la peine que tu quittes cette fête.

- Attention, ton côté « alphabruti » ressort.

- Ah oui ?

- Ça me semble bien, P’tit morceau.

- Euh, c’est Nikki.

Il me tapota la tête. Pour de vrai.

- Quand j’aime bien une personne, je lui donne un surnom.

- D’accord… mais P’tit morceau ?

- Ça sonne bien.

- Ça sous-entend que j’ai peu d’importance, comme une babiole.

- Si les babioles ont peu d’importance, pourquoi tout le monde en a, hein ? Mais si vraiment tu n’aimes pas « P’tit morceau », je peux t’appeler Amochée.

- Non, surtout pas.

- Alors, c’est vendu pour P’tit morceau. Dons tout est bon entre nous ?

Je haussai un sourcil.

- Avant ce surnom, tout était bon.

- Tu ne devrais pas baisser ta garde près de moi, Kolane. J’ai peut-être l’air faible, mais j’ai été élevée par des loups.

Il releva la tête et me regarda. Mon cœur, qui battait déjà très vite, implosa quand ses yeux commencèrent à luire.

- Tu planifies ta vengeance ?

L’éclat jaune de ses prunelles et le sourire diabolique à ses lèvres s’intensifièrent.

- Je devrais être inquiète ?

- Terrifiée.

- Tu es du genre verre à moitié plein alors ?

- Plutôt : tant que j’ai un verre, je le remplis.

Cela me valut un sourire.