Extraits

La nervosité étreignit mon estomac lorsque je plongeai de nouveau mon regard dans ses yeux verts parsemés d’éclats bruns. C’est là que je le revis – l’éclair de souffrance dans ses yeux. Éphémère, mais présent. Caché derrière des secrets et des histoires qu’il n’avait jamais confiés à personne. Quelque part, je me dis que peut-être je l’avais imaginé, mais non. Il était bien là. Je pouvais le jurer. Je ressentis sa tristesse se diffuser dans mon organisme alors qu’il maintenait son emprise sur moi. C’était comme si son intensité explosait dans mon âme. Non seulement j’étais témoin de son côté obscur mais je le percevais jusque dans son contact.

Tout ce chagrin dans ses yeux faisait de lui la personne la plus attirante que j’aie jamais vue. Je me demandai s’il avait conscience de l’infinie tristesse qu’exprimait son regard.

"[...] Cette prise de conscience me terrorisa. Parce que la seule chose que je savais de l'amour, du véritable amour, c'était qu'il pouvait briser une personne. Une personne pouvait se détruire et se perdre dans cet amour [...]"

"[...] J'étais en vrac. Je connaissais mes blessures et je me demandais souvent comment une autre personne pourrait les aimer. Je deglutis avec difficulté, me rappelant que je n'avais pas prononcé ces mots pour les entendre en retour. Je les avais prononcés parce qu'ils étaient vrais. Je l'aimais. Je l'aimais à un point que je ne savais pas mon cœur capable d'aimer et je pensais qu'elle avait le droit de le savoir. Une personne comme elle méritait de savoir qu'elle était aimée. Ce serait dommage que les individus les plus aimants n'aient jamais l'occasion d'entendre ces mots prononcés à leur endroit."

"Le temps qui passe ne rend pas les choses plus faciles. Par moments, la douleur se fait plus silencieuse, mais c'est tout."

- Dans ce cas, revenons à ta question. Si tu me disais que tu continues à voir Milo, qu’est-ce que je te conseillerais de faire…

Elle soupira et se passa la main sur le front.

- Je te dirais de ménager ton coeur, mais malgré tout de le suivre la où il te mène.

- Qu’est-ce qui se passe, Star ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

- Un tas de trucs. Trop long à expliquer, j’imagine.

- Je peux faire quelque chose ? Tu veux que je vienne te voir ?

Je souris comme s’il pouvait me voir.

- Non, c’est pas la peine. Ça va aller. Je me demande seulement si je fais les bons choix, c’est tout. Je suis juste un peu angoissée.

- Eh bien, demande-toi comment ton corps réagit au choix que tu fais avant de te laisser aller à tout intellectualiser. Est-ce que tu trouves que c’est bien et rassurant ?

Oui, oui…

Il poursuivit.

- Si c’est le cas, alors c’est probablement la bonne decision. Même si cela semble mal aux yeux du monde.

Nous avons tellement ri ce soir-là que mes joues me faisaient mal. À un moment donné, après tous ces rires, Milo se renfonça dans son siège et secoua la tête, l’air incrédule.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Demandai-je.

- Rien. Simplement, je croyais que je ne serais plus capable d’être heureux de nouveau.

Et juste comme ça, mon cœur se mit lentement à lui appartenir.

- Star ?

- Oui ?

- Je vais bien.

Et pourtant ce soir, je pleurerais