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- Ne laisse pas ton petit copain te mener en bateau, Abbey. Il y a beaucoup d'autres garçons autour de toi. Tu n'as pas besoin d'un bon à rien.
...
- C'est tout le problème. Ce n'est pas un bon à rien ... et je ne veux personne d'autre que lui.
...
- Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, murmura-t-il.
Afficher en entierIl m'embrassait comme si j'étais une chose fragile et délicate, comme s'il avait peur de me briser.
Un léger gémissement retentit. J'ouvris vivement les paupières. J'avais honte d'avoir émis un son pareil. Il ouvrit les yeux lui aussi, et me regarda, les lèvres toujours pressées contre les miennes.
....
Alors, le baiser se fit fougueux, ardent. Il avait un goût d'impatience. Je crus que j'allais mourir de plaisir.
Afficher en entier« Un jour ou l'autre, il ne resterait plus qu'un trou noir à l'intérieur de moi. »
Afficher en entier« — Ô mon Dieu, Caspian ! m’exclamai-je, horrifiée, Je ne ressens plus rien du tout.
Soudain, tous les murs que j’avais érigés autour de moi s’effondrèrent. La douleur et l’engourdissement se craquelèrent, et se brisèrent en un million de petits éclats. Ils tombèrent les uns après les autres, révélant le vide béant qu’ils dissimulaient. Un trou noir qui entourait mon cœur.
J’éclatai en sanglots. Un torrent de larmes incontrôlable me consumait de l’intérieur comme de l’extérieur. Chacune d’elles m’épuisait, dégoulinait, me faisait souffrir. Tombant à genoux, je pleurai, pleurai, pleurai.
Je pleurai toutes les larmes que je n’avais pas réussi à verser à l’enterrement.
Je pleurai toutes les larmes qui m’avaient accompagnée pendant mes nuits solitaires.
Je pleurai l’amie que j’avais perdue et les souvenirs qu’on ne partagerait jamais plus.
Puis, je pleurai pour moi-même.
Serrant mes genoux contre ma poitrine, je libérai tous les sanglots coincés dans ma gorge. Toutes mes douleurs se déversèrent dans un mélange de colère et d'émotions brutes, avant que la rivière ne les emporte et n’en laisse aucune trace. Lorsque mes larmes cessèrent, la nature eut pitié de moi et me présenta ses condoléances. Le vent se calma et la pluie s’arrêta. »
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Dernières paroles
À cause de sa tranquillité que rien ne vient troubler, et du caractère un peu particulier de ses habitants... cette vallée encaissée est depuis longtemps connue sous le nom de Sleepy Hollow.
La Légende de Sleepy Hollow
Étrange. Dans une telle situation, n’étais-je pas censée réfléchir sérieusement à l’éternité, à la vie après la mort et ce genre de choses ? En tout cas, c’était ce que semblaient faire les petits groupes de gens entassés dans la pièce autour de moi. Chacun de leurs visages graves reflétait leurs pensées pieuses, alors que moi, je n’arrivais pas à songer à autre chose qu’à la fois où on avait essayé de se colorer les cheveux : un vrai désastre.
Étrange.
J’aurais sûrement dû réfléchir à ce que je voulais dire. À tout ce que je ne pouvais pas dire. À tout ce que je n’aurais plus jamais l’occasion de lui dire. Mais j’en étais incapable. De toute façon, ce n’était pas comme si c’était la réalité. Elle n’avait disparu que depuis le 9 juin. Soixante-huit jours. Cela ne suffisait pas à la déclarer... morte.
On ne peut pas veiller un défunt s’il n’y a pas de corps, et personne ne disparaît de votre vie sans qu’on le veille. Question de logique. Tout cela n’était pas réel. On faisait juste semblant.
J’observai le cercueil fermé quelques instants avant de me pousser rapidement quand quelqu’un se rapprocha derrière moi. Le message silencieux était clair : Tu as eu ton tour. Avance.
J’avançai.
Collée au mur, le plus près possible, j’essayai de me fondre dans la masse. Une odeur de moisissure et de renfermé m’entourait... une puanteur entêtante de fleurs fanées. Comme si la pièce l’avait absorbée au fil des années. Plaçant une main derrière mon dos, je touchai le papier peint jauni décoré de muguet. Il était rugueux et irrégulier sous mes doigts et recouvrait chaque parcelle de cette salle qui ne semblait pas avoir été rénovée depuis 1973. Immonde.
Comme la pièce commençait à se remplir, je me déplaçai sur la gauche. Là, le tapis à poils longs couleur soupe aux pois était entièrement élimé en plusieurs endroits. De vieilles photos de bergers gardant leurs moutons ornaient les murs. Elles étaient légèrement tachées d’humidité et suspendues par des attaches en or bariolées. Toute cette ringardise me donnait mal au cœur.
Qui avait pu choisir une telle pièce pour y rassembler autant de monde ? C’était sans doute la plus laide que j'avais jamais vue. Une salle de loto aurait mieux convenu.
Mais chaque fois que je pensais à m’échapper de cet endroit et m’éloigner de ces gens, ma mère me regardait dans les yeux avec la même expression. Celle qui signifiait : Désolée ma chérie, c’est bientôt fini, je te le promets. Conclusion : c’était loin d’être le cas.
Surtout que Papa et Maman prenaient un malin plaisir à discuter une vingtaine de minutes avec chaque personne qui entrait dans la salle. Alors, j’examinais l’horrible papier peint... l’affreux tapis... les photos ringardes...
Il fallait que je sorte d’ici. Je fis signe à ma mère ; j'espérais qu’elle comprendrait que j’allais prendre l'air. Elle ne répondit pas. De toute façon, comme elle se trouvait à l’autre bout de la pièce, elle n’aurait rien pu faire pour m’en empêcher.
La porte la plus proche donnait sur un couloir qui me mena à un grand vestibule à l’entrée du funérarium.
Il était vieillot et poussiéreux, décoré d’immondes fleurs en tissu et de lambris en trompe l’œil qui couvrait la moitié inférieure des murs. Quelqu’un avait cru judicieux de continuer le thème floral ici, en posant une frise de lierre vert, aussi moche que le muguet, juste au-dessus des boiseries.
Afficher en entierJ’ouvris la porte et restai un instant ainsi, baignée dans la lumière de l’après-midi.
— Pour tout vous dire, répondis-je, je crois plutôt que vous êtes un très gentil couple qui se raconte des histoires parce qu’il refuse d’affronter la réalité. Je suis désolée si les choses sont allées trop vite ou sont devenues trop étranges pour vous, là-dehors, dans le inonde réel, mais c’est là-bas que je vis et je compte bien y retourner tout de suite.
Faisant volte-face, je m’élançai sur le sentier de toutes mes forces. Laissant mes gants et mon écharpe derrière moi. Abandonnant la chaleur et l’amitié que je croyais avoir trouvées. Ainsi qu’un morceau de mon cœur brisé pour ce pauvre couple qui souffrait de la solitude.
Afficher en entierBen ne dit rien en montant dans la voiture et en démarrant Christine Bonbec. Je lui expliquai comment se rendre chez moi. La route se fit en silence. Quand on arriva à la maison, j’expliquai brièvement la situation à mes parents qui, comme par hasard, étaient rentrés en même temps, et commandai une pizza.
On se mit aussitôt au travail, établissant une liste de ce dont nous aurions besoin. On en discuta pendant plus d’une heure. Mes parents restèrent dans leur coin. J’étais étonnée qu’ils n’essaient pas de s’en mêler.
Afficher en entierUne larme coula sur ma joue. Je l’essuyai du revers de la main pour ne pas qu’elle tombe sur le carnet. J’hésitai un instant avant de continuer, mais il fallait que je regarde. Je comptai jusqu’à trois, retins ma respiration et tournai la page.
C’était moi, les mains sur les hanches, les cheveux coiffés sur le côté. Je portais un jean et un petit haut. Dessous, il avait écrit « Le courage d’Abbey ». Je ne comprenais pas pourquoi. Puis, je me rendis compte qu’il y avait un espace entre le bas de mon tee-shirt et le haut de mon pantalon. Au départ, je crus que mes yeux me jouaient des tours.
Afficher en entierCe n’était vraiment pas juste. J’avais un petit ami. On n’était pas sur la même longueur d’ondes en ce moment, mais j’étais censée être comme toutes ces filles, à choisir quelle robe porter pour le grand soir, Pas rester dehors à regarder par la fenêtre.
Une vague de culpabilité m’envahit lorsque je me rappelai que, deux mois plus tôt, je n’étais pas allée au bal parce que Kristen n’en serait plus jamais capable, J’étais une très mauvaise meilleure amie. Je me promis de ne plus y penser.
Afficher en entier— Laisse-moi finir, s’il te plaît. Après, tu pourras me contredire autant que tu le voudras, d’accord ? (Il hocha la tête.) Évidemment que je veux un bon boulot et un avenir stable, mais je veux y arriver à ma façon. Je ne veux pas devenir médecin, avocate, ni même attaché de de presse. Ce genre de métiers me permettrait de gagner beaucoup d’argent et d’avoir votre aval, mais il ne me rendrait pas heureuse. Tu souhaites mon bonheur par-dessus tout, pas vrai, Papa ?
Face à mon air sérieux, il opina lentement.
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