Commentaire de Ninondiscrete

Cette série est comme le vin, elle se bonifie avec l’âge. Pourtant, on ne peut pas dire que je trouve sympathiques les deux personnages, ce sont deux plaies ! Je dois quand même reconnaître la performance : arriver à une histoire qui se tient plutôt bien avec deux individus complètement imbuvables et qui ne se renient jamais. Ils s’assument dans leur noirceur.

Gianna et Matteo étaient déjà apparus dans les tomes précédents : ce sont respectivement la sœur d’Aria Scuderi et le frère de Luca Vitiello. Si Gianna préfère mourir que se marier, Matteo semble obsédé par cette idée et l’heureuse élue n’est autre que Gianna. Joignant presque la parole au geste, Gianna profite d’un voyage à New York pour fausser compagnie aux deux clans mafieux auxquels elle appartient : le clan de Chicago et le clan de New York. Si elle espérait que tous se fassent une raison et l’oublient, c’était mal connaître Matteo. C’est un chasseur de la pire espèce, du genre très tenace et quand son ego est piqué, il n’est pas question de lâcher prise. La chasse est ouverte…

Je ne crois avoir eu affaire avec deux personnages plus insupportables que ces deux-là. Gianna est une jeune femme, née dans la mafia, fille d’un Consigliere du clan de Chicago. Elle a beaucoup de mal avec ce statut et cette vie, faite de restrictions et de violence. Elle voudrait être libre, c’est tout à fait légitime. Cependant, elle n’aborde pas, à mon sens, les choses de la bonne manière : elle est égoïste, bravache sans choisir ses combats et irréfléchie. Elle souhaite s’affranchir de sa famille mais n’élabore aucun plan, compte sur sa sœur pour l’épauler tout en faisant la réflexion qu’elle pourrait lui apporter des ennuis, sans blague ! Mais Matteo n’est pas en reste non plus. Ce qu’il aime c’est punir, voire tuer si la personne a regardé sa fiancée de travers, ou parce que sa tête ne lui revient pas, bref pour un rien. C’est un sang chaud sans cervelle, qui ne considère la situation qu’après avoir agi, en général tête baissée. Ces deux-là n’ont que peu de choses en commun et pourtant l’alchimie fonctionne. Enfin dans un sens pour une partie du récit. Gianna exècre la violence et fuit avant que les scènes auxquelles elle assiste plus souvent qu’à son tour ne la chamboulent plus. Jusqu’au jour où Matteo la retrouve et qu’elle se sente coupable des conséquences. Entre résignation et abnégation, j’hésite sur les motifs de Gianna.

Encore une fois, cette série n’édulcore pas le milieu mafieux et son côté sombre voire morbide. Si vous souhaitez une histoire où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, passez votre chemin. En revanche, des connards à n’en plus finir, des femmes battantes voire hargneuses et une bonne dose de tension sexuelle, allez-y.