Extraits

JE VOUS SOUHAITE

LA BIENVENUE,

CHERS LECTEURS…

Je m’appelle Nick Shadow, et je suis le conservateur d’une bibliothèque secrète :

THE MIDNIGHT LIBRARY

Je vous entends d’ici :

Où est cette bibliothèque ?

Pourquoi n’en avons-nous jamais entendu parler ?

Pour votre sécurité, il vaut mieux que ces questions restent sans réponse. Cependant… si vous me promettez de ne jamais révéler où vous avez trouvé cette information (quelle que soit la personne ou la chose qui exige de le savoir), je vais vous dévoiler ce que je conserve ici, dans cet antique sous-sol. Après des années de recherches, j’ai rassemblé la plus terrifiante collection de récits du monde. Ils vous glaceront le sang, vous donneront la chair de poule et feront trembler vos petits os fragiles.

Mais prenez votre courage à deux mains et tournez la page…

Après tout, que peut-il vous arriver de si terrible ?

Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place.

– J’ai affreusement mal à la tête, lui expliqua la jeune fille. Je me demandais si vous pourriez me donner quelque chose pour me soulager.

L’infirmière l’observa, puis acquiesça.

– Attends ici.

Elle retourna dans son bureau.

Kate la vit reprendre le téléphone.

– Encore une migraine, dit l’infirmière dans le combiné. Mal au dos, mal au ventre, mal à la tête… Certains utilisent n’importe quel prétexte pour rater les cours.

Kate eut envie de rétorquer que sa douleur n’était pas un prétexte. Elle aurait donné n’importe quoi pour que ça s’arrête. De même qu’elle aurait donné n’importe quoi pour faire taire les voix incessantes dans sa tête.

– Toujours à se plaindre, poursuivit Mrs. Williams à l’attention de son interlocuteur invisible. J’en ai assez. Ils sont tous pareils. Prêts à tout pour échapper à une ou deux heures de cours.

Elle raccrocha et revint avec deux comprimés blancs et un verre d’eau.

– Prends ça, dit-elle sèchement. Et ensuite, tu peux retourner directement en classe.

– Mais je crois que c’est une migraine, répondit Kate en prenant les comprimés. J’ai un peu mal au cœur, et j’ai la tête qui tourne.

L’infirmière leva les yeux au ciel.

Plusieurs voitures étaient garées devant. On célébrait un enterrement.

Kate entendit de la musique d’église se mêler aux voix. La congrégation chantait The Old Rugged Cross. Elle se rappela qu’elle avait entendu quelqu’un mentionner cet hymne alors qu’elle passait devant l’église. Quelqu’un qui évoquait l’enterrement d’une dame au nom inhabituel. Comment s’appelait-elle, déjà ? Augustine, ou quelque chose comme ça. Elle voulait que tout le monde s’habille en violet et blanc.

Kate s’arrêta, les yeux levés vers l’antenne téléphonique sur le toit de l’église, et se demanda quoi faire de ces bribes de conversations qui résonnaient toujours dans sa tête.

Le chant se termina et Kate vit six hommes en noir sortir de l’église avec un cercueil sur les épaules. Ils avaient tous un chapeau haut de forme entouré d’un ruban violet, qui voletait dans le vent comme un fanion de deuil.

La congrégation suivit ; ils étaient tous vêtus de violet et de blanc.

Quand on tourna le cercueil, elle vit que les fleurs violettes et blanches qui décoraient le couvercle formaient un nom.

AUGUSTINE

- Bien. Maintenant, liquide-là - gentiment et proprement, fit la voix.

Depuis quelques jours, Kate entend des voix. Serait-ce à cause des antennes de téléphonie mobile installées un peu partout ? Peut-être. Mais ce qui est étrange, c'est que la jeune fille entend des conversations ... qui n'ont pas encore eu lieu.