Extraits

« Weston baissa le regard un long moment. Finalement, il secoua la tête.

— Je veux tout.

Mon pouls s’accéléra, mais j’avais peur de me faire des idées.

— Développe, dis-je. Que veux-tu dire par « je veux tout » ?

Il prit ma main et la porta à sa bouche, embrassant le dessus de mes articulations. Me regardant dans les yeux, il prit une profonde inspiration.

— Je veux dire que j’ai envie de commencer ma journée de la même manière que je la termine chaque jour… dans ton lit. Ou dans le mien. Peu importe. Tant que je suis en toi. Tu me diras tous les trucs ennuyeux que tu prévoiras de faire pour meubler les heures entre le moment où je t’embrasserai pour te dire au revoir et celui où je t’embrasserai pour te dire bonjour, et j’écouterai suffisamment pour savoir quand hocher la tête. Je veux ne pas être d’accord avec toi, me disputer fort, et ensuite évacuer notre colère à tous les deux en couchant ensemble. Je veux que tu sois la femme d’affaires teigneuse que tu es en journée, quand tu t’occupes de tout, et ensuite que tu me laisses m’occuper de tout dans la chambre. Je veux te regarder de loin quand tu achètes ton café du matin et rêver de laisser des marques partout sur ta peau magnifique. Et je veux lire du Shakespeare ennuyeux afin de pouvoir m’en moquer, juste pour t’entendre rire. »

— Weston est comme une étoile vive dans une nuit noire. Il peut éclairer le ciel, mais en fin de compte, ce feu brûle et tous les morceaux s’effondrent. On est alors laissé dans le noir.

Mais je pense que son coeur ne s’est jamais vraiment remis. Elle a appris à vivre avec un coeur en morceaux, et de temps en temps, elle en distribuait un ou deux, mais elle pensait sincèrement qu’on ne peut s’engager avec quelqu’un que lorsque cette personne possède votre coeur en entier.

« Tout le temps que tu passes à te demander si tu mérites quelque chose de mieux est du temps perdu. Parce que si tu t’interroges, c’est que tu le mérites.  »

« — Nous n’avons vraiment aucune chance.

Monsieur Thorne fronça les sourcils.

— Pourquoi ça ?

— C’est compliqué. Disons juste qu’il y a beaucoup d’obstacles sur notre chemin.

Il croisa ses doigts.

— Tu sais ce que sont les obstacles ?

— Quoi ?

— Ce sont des tests pour voir si tu mérites de gagner. Comment montres-tu à une femme qu’elle vaut la peine qu’on se batte pour elle sans t’être débarrassé de tout ce qui se dresse sur ton chemin ? Si tu te contentes de rester assis sans rien faire et n’essayes même pas…

Il secoua la tête.

— Eh bien, je suppose que tu ne mérites pas le prix, en fin de compte ! Je croyais que tu avais plus de couilles que ça, gamin. »

« Il était deux heures passées lorsque nous pénétrâmes tous les trois dans le hall de l’hôtel. Scarlett nous avait divertis pendant tout le trajet avec les pires phrases de drague qu’elle avait entendues ce soir-là, plus d’autres mémorables entendues au fil des ans.

Weston appuya sur le bouton pour appeler l’ascenseur et fit un pas de côté pour que nous entrions en premier quand la cabine arriva.

— Quelle est ta réplique toute faite, Wes ? demanda Scarlett.

Il haussa les épaules.

— D’habitude, je dis… salut.

Scarlett ricana.

— Je suppose qu’il n’y a pas besoin de plus quand on te ressemble, mon beau.

Weston fit un clin d’œil et m’indiqua d’un mouvement de tête.

— Ça a fonctionné avec elle.

Je me tenais devant le panneau de contrôle à la droite de l’ascenseur, mais oubliai d’appuyer sur nos étages. Une minute plus tard, Weston remarqua que nous ne bougions pas.

— Ça aide si tu dis à l’ascenseur où tu veux aller, Soph.

— Oh, merde ! Oui. 

J’appuyai sur nos trois étages, et la cabine commença à bouger.

La chambre de Scarlett était au troisième, alors son arrêt arriva en premier.

— Merci pour cette charmante soirée, Weston. Je me suis éclatée.

— Quand tu veux. Mais j’ai l’impression que tu t’éclates où que tu ailles.

Scarlett et moi nous enlaçâmes, puis l’ascenseur se dirigea vers notre étape suivante. La chambre de Weston était au huitième. Les portes s’ouvrirent, mais il ne fit aucun geste pour sortir.

— Tu ne… descends pas ? demandai-je. C’est ton étage.

Weston secoua la tête.

— Non. C’est sur toi que je vais descendre, dans ta chambre. »

— La réunion avec le syndicat est vendredi à quatorze heures. — Oh, d’accord ! C’est super. Merci. Je m’apprêtais à venir te voir dans ton bureau. Il sourit.

— Je te manque déjà ?

— Comment pourrais-tu me manquer alors que je t’ai vu il y a quelques heures planqué derrière le pilier du hall d’entrée à me regarder attendre mon café ? Plutôt que de le nier, Weston sourit encore plus.

— Un type se trouvait dans ma planque habituelle.

— Je trouve ça intéressant que tu n’essaies même pas de cacher le fait que tu me surveilles. C’est un passe-temps pour toi ? Stalker, je veux dire.

— Tu es ma première, déclara-t-il avec un clin d’œil. Petite chanceuse !

Les sourcils broussailleux de monsieur Thorne se froncèrent davantage.

— Je suis perdu. Donc, tu ne couches pas avec cette fille ?

— Si.

— Même si elle veut te donner un coup dans les couilles ? Je souris.

— Oui.

— Et ça te fait sourire ? Je ne comprends pas du tout cette génération.