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Sauf que le mal, le vrai, ce n'est pas un démon ou un sorcier dévoyé. Le vrai mal, c'est un empire comme Quur, une société qui dévore ses pauvres et ses opprimés comme une mère mangeant ses propres enfants. Les démons et les monstres sont faciles à repérer ; nous arriverons toujours à nous rassembler pour les combattre. Mais le vrai mal, le mal insidieux, c'est ce qui nous pousse à nous détourner de la souffrance d'autrui en disant que ce ne sont pas nos affaires.
Afficher en entierAlors que je m'avançais, portant la harpe qu'un aimable disciple de la Confrérie Noire m'avait rapportée de Zherias, une ombre s'abattit sur la plage. Je n'avais pas eu besoin de m'annoncer : le Vieil Homme avait dû m'entendre approcher bien avant mon apparition. L'immense dragon se redressa, les yeux luisant d'un feu ardent, la tête tournée vers moi.
Je songeai alors que c'était peut-être la dernière erreur que je commettrais jamais.
- Est-ce que vous aimez qu'on vous appelle le Vieil Homme ? lançai-je en posant la harpe près de moi.
- J'ai porté bien des noms, répondit le dragon. (Cette voix singulière semblait plus naturelle, sortant de sa gueule, que lorsqu'elle provenait de la bouche de Khaemezra.) La Terreur de la Terre et le Grand Tremblement, l'Éventreur du Monde et le Feu de la Nuit. Je suis la Trahison des Fondations, le Faucheur des Villes. J'étais là quand Kharolaen s'est consumée et que la cendre brûlante a étouffé ses habitants ; j'ai ri tandis qu'Ynalra se noyait dans la lave. (Le dragon ricana.) Oui, tu peux m'appeler Vieil Homme.
Afficher en entierCroyez-moi : comprendre qu'on est encore en vie alors qu'on devrait en toute logique être mort est un plaisir dont il est impossible de se lasser.
Afficher en entierNous nous élançâmes en direction de la Désolation, manquant à un cheveu de nous faire lacérer par les récifs. Malheureusement, nous filions tout droit en direction d'une petite île rocheuse qui semblait assez large et dure pour produire le même résultat.
L'île ouvrit les yeux.
Afficher en entierCe qui est fou, avec la colère – en particulier la colère qu'on pense justifiée –, c'est qu'elle provoque une dépendance. Je n'avais pas envie de l'abandonner. Je ne voulais pas me calmer. Je désirais être furieux, tandis que Teraeth, lui, faisait preuve de compassion et de discernement. Irrationnellement, cela ne faisait qu'attiser ma colère.
Afficher en entierCela permet d’éviter tout débat, acquiesça Kalindra. Nous sommes frères et sœurs, liés les uns aux autres dans la vie comme dans la mort ; chacun de nous est choisi, encore et encore, par notre déesse. Nous nous faisons confiance car nous savons – au contraire de ceux qui n’ont que la foi pour se rassurer – que nous sommes aimés. Nous n’avons pas peur de la Mort, car nous connaissons sa caresse. Libérés de cette angoisse, nous trouvons la joie dans notre vie et dans tout ce qu’elle contient.
Afficher en entierÉcoutez donc l'histoire
De quatre braves frères
Rouge, jaune, violet et indigo
Qui possédaient alors
Les terres et les mers
Rouge, jaune, violet et indigo
Ils virent un jour les voiles
D'une si belle dame
Rouge, jaune, violet et indigo
Que chacun déclara
Qu'il en ferait sa femme
Rouge, jaune, violet et indigo
Vous n'aurez pas sa main !
Crièrent les uns aux autres,
Rouge, jaune, violet et indigo
Et chacun répondit :
Jamais elle ne sera vôtre !
Rouge, jaune, violet et indigo
Ils hissèrent leurs drapeaux
Pour se faire la guerre
Rouge, jaune, violet et indigo
La bataille fit rage,
Le sang baigna la terre
Rouge, jaune, violet et indigo
Et la guerre finie,
Laissa les mères en pleurs
Rouge, jaune, violet et indigo
La belle vint alors marcher
Sur ce champ de sang et de peur
Rouge, jaune, violet et indigo
Je ne veux plus de vous, dit-elle
Vous avez trahi mon amour
Rouge, jaune, violet et indigo
Elle s'envola dans les cieux
Et s'y trouve encore à ce jour
Rouge, jaune violet et indigo
Et quand la nuit est claire
On voit encore danser ses voiles...
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